Retour sur des flops

Petit tour d’horizon de mes flops littéraires de ce mois de janvier : sur 5 livres, 3 déceptions. Sur un temps aussi court, ça m’est rarement jamais arrivé.

Je commence par l’Irlande. Grr ! Que cela m’agace de tomber sur un vrai mauvais livre, c’est-à-dire un vrai manque de qualité !  Parce que oui, il y a des livres qui ne valent pas davantage qu’un carton de chaussures. C’est le cas pour Une rivière dans les arbres de Jacqueline O’Mahony.

1690080043

Ce qui était attendu, selon la 4e de couverture : « Irlande, 1919. Le pays est sous tension, tiraillé entre les colons britanniques et les indépendantistes. Bravant le risque d’être découverts par les Black and Tans, des factions armées chargés d’éliminter les résistants, Hannah O’Donovan et sa famille cachent dans leur ferme un petit groupe de rebelles. Hannah fait alors la connaissance de leur chef, O’Riada, un jeune homme sombre et courageux, sans se douter des lourdes conséquences qu’aura cette rencontre. Londres, 2019. Ellen, qui a quitté l’Irlande pour l’Angleterre il y a plusieurs années, est dans une impasse : endeuillée, elle voit son mariage vaciller et sa carrière s’enliser. Lorsqu’elle apprend que la ferme qui appartenait à ses ancêtres est mise en vente, elle revient dans le pays de son enfance et plonge dans le passé familial. Pourquoi sa famille a-t-elle toujours refusé de parler de sa mystérieuse arrière-grand-tante, Hannah O’Donovan ? »

J’ai lu plus de la moitié de l’histoire mais me suis gravement lassée du remplissage de pages pur et dur, de détails inutiles, voire vulgaires, de clichés à la mords-moi-le-noeud (si je puis dire ! 😉 ).
Ellen a accouché d’un enfant mort né. Pour se remettre, (OMG !) elle saute sur l’agent immobilier chargé de lui faire visiter la maison de son ancêtre. Mais si c’était que ça ! Nan, il faut que Jacqueline O’Mahony nous fasse partager l’intimité corporelle de John, l’agent immobilier en question. Et quelle intimité ! Acrochez-vous à vos sièges ! « Pour un homme aussi grand, John avait un petit pénis. Cela ne la surprit pas. Son membre penchait d’un côté, il se courbait comme une banane et cela, en revanche, l’étonna. » Sans déconner ? Sans blague ? On est sérieux, là ? Bonjour le cliché ! Et puis, à quoi sert ce genre de détails dans une histoire ?  Je continue : « Au sortir de la douche, elle se sécha et s’apprêta à se maquiller. Son visage était gonflé. Franchement, si elle n’enlevait pas correctement le maquillage de la veille, c’était une perte de temps d’en remettre le matin – sa peau ne le supporterait pas. » Ma pauvre Lucette Ellen, tu en as bien des soucis dans ta vie de femme ! « Un jour, on lui avait dit qu’il était impossible d’aimer trop, mais qu’il était possible d’aimer mal ! » Ah bon ! P***, merde alors !
Du côté de l’arrière-grande-tante, ce n’est guère plus glorieux. Bref, ce n’est pas de la vraie bonne littérature irlandaise, c’est un Harlequin déguisé, sur fond historique que j’ai bien oublié parce que le reste me parasitait la lecture. Rien de bien approfondi, ni de qualité d’écriture, beaucoup de poncifs, de clichés. C’est ce qui fait pour moi un vrai mauvais roman. Economisez donc 21,90€ et lisez plutôt Sebastian Barry, Joseph O’Connor, Dermot Bolger, Edna O’Brien, Donal Ryan, Paul Lynch, Lisa McInerney, Michèle Forbes etc.

Deuxième flop. Mais cette fois, c’est juste moi.  🙂 J’aime beaucoup Anne Enright. Sa qualité d’écriture est indéniable. J’avais acheté, il y a un petit temps déjà, La valse oubliée.
41zqaOzgXiL
4e de couverture : « Avec la verve et l’insolence qu’on lui connaît, Anne Enright, l’auteur de Retrouvailles (Booker Prizc 2007), raconte la passion extraconjugale du point de vue d’une jeune Dublinoise à la recherche de repères. Ecrire tout, faire le bilan d’une double crise, celle de la prospérité matérielle de l’Irlande et celle de l’amour, lui permet de s’approcher de sa vérité et de ses véritables ambitions. Anne Enright fait tomber les masques et déjoue les conventions pour décortiquer les mécanismes d’une passion irlandaise en temps de crise. En invitant à une immersion totale dans la psyché d’une femme d’aujourd’hui, ce roman éclaire et captive à la fois. »
C’était prometteur. Le début de l’histoire, teintée d’humour. Gina raconte comment elle a rencontré Sean. Le jeu de lumières sur sa silhouette. L’effet que cela a eu sur elle à cet instant-là. Puis elle a oublié cet homme un certain temps, épousé Connor et tout le tralala.  Finalement, elle tombe dans les bras de Sean dont elle devient la maîtresse. L’histoire est racontée avec un recul ironique des années plus tard. Cependant, je me suis perdue dans les draps de Sean et Gina. Je me suis lassée, ne voyant pas où Anne Enright voulait mener le lecteur. J’ai trouvé qu’il y avait des longueurs. Dommage pour moi !

Enfin, une déception islandaise. J’adore Jón Kalman Stefánsson et donc j’ai été tentée de découvrir la plume de Gunnar Gunnarsson avec Le berger de l’Avent,  car Jón recommandait ce livre.

3154tWq+SOL

4e de couverture : « Comme chaque année début décembre, Benedikt se met en chemin avec ses deux fidèles compagnons, son chien Leó et son bélier Roc, avant que l’hiver ne s’abatte pour de bon sur les terres d’Islande. Ce qui compte avant tout pour ces trois arpenteurs au coeur simple, ce sont les moutons égarés qu’il faut ramener au bercail. Ils avancent, toujours plus loin, de refuge en abri de fortune, dans ce royaume de neige où la terre et le ciel se confondent, avec pour seuls guides quelques rochers et les étoiles. En égaux ils partagent la couche et les vivres. Mais cette année, le blizzard furieux les prend en embuscade… »
Encore une fois une jolie prose pour une pastorale enneigée. Mais si j’ai vraiment bien accroché à Entre ciel et terre et La tristesse des anges, de JKS là, j’ai trouvé le personnage un peu stupide de s’acharner ainsi et de se mettre en danger. Je ne me l’explique pas vraiment car il ne l’est pas plus que ceux de La tristesse des anges.  « La tempête et le blizzard, en hurlant, s’attaquaient aux toits gelés. On aurait dit une armée de monstres jaillis du plus noir de la nuit. (…) Quand le blizzard s’abattit sur Benedikt et ses compagnons, ce fut si brutal, si soudain que cela ressemblait à une embuscade. »
Comme je ne suis pas totalement bornée, je laisse une chance de mon convaincre à ce berger et le livre étant très court, je lui donne rendez-vous une prochaine fois.

 

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
Cet article, publié dans Littérature irlandaise, Littérature islandaise, est tagué . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

10 commentaires pour Retour sur des flops

  1. Pour le Berger de l’avent j ai lu plein de bonne critiques et je me promettait de le lire. Tu me rafraîchis

    Aimé par 1 personne

  2. kathel dit :

    Hé bien la description que tu fais du premier m’a bien fait rire… je l’oublie bien vite ! Les deux autres ne sont pas dans mes priorités non plus de toute façon.

    Aimé par 1 personne

  3. Bon c’est dit et de toutes façons pas de regrets je ne les avais pas repérés 🙂

    Aimé par 1 personne

  4. alexmotamots dit :

    En espérant que février sera meilleur côté lectures.

    Aimé par 1 personne

  5. lilly dit :

    Le premier, on oublie directement ! J’espère être plus séduite que toi par « Le berger de l’Avent », je compte bien le découvrir.

    Aimé par 1 personne

    • Maeve dit :

      Tu as raison ! Je le relirai sûrement à un moment plus propice. Quand au 1er, effectivement, c’est incroyable d’écrire avec des clichés à ce point. Je ne comprends pas que ce genre de livre trouve éditeur.

      J’aime

Laisser un commentaire