Rentrée littéraire irlandaise hiver/printemps 2025

On est presque mi-février, j’ai déjà lu deux des romans de la rentrée littéraire irlandaise parus en janvier. Je m’apprête bientôt à entamer la troisième et je n’ai toujours pas écrit la chronique désormais légendaire sur la littérature de mon pays adoption. 🙂 Je me lance donc, sachant que j’ajouterai sans doute quelques parution au fil du printemps.

Hormis Le Chant du prophète de Paul Lynch dont j’ai déjà parlé…

voici les parutions repérées :

Le deuxième roman de Mike McCormack, La nuée des âmes (traduit par Nicolas Richard) que j’ai terminé il y a une dizaine de jours .


« Lorsque Nealon rentre chez lui, sa maison est vide et son téléphone se met à sonner. L’homme au bout du fil prétend le connaître, il aimerait le rencontrer pour discuter face à face. Mais alors que Nealon s’apprête à mettre fin à cette discussion absurde, le mystérieux interlocuteur lui fait comprendre qu’il est actuellement en train de l’observer. Qu’il devrait éviter de rester ainsi, assis dans le noir.
À partir de ce moment, l’homme ne va plus arrêter d’appeler Nealon pendant que celui-ci erre de pièce en pièce dans cette maison devenue étrangère. Un lieu presque vide mais qui cache pourtant les souvenirs d’une vie déjà lointaine : sa femme Olwyn, leur fils Cuan, la routine d’une famille avant que Nealon ne soit arrêté et mis en prison.
Le téléphone sonne à nouveau, l’homme semble connaître tous les détails de ce quotidien brisé. Les disputes du couple, les motifs de l’incarcération, puis la libération après l’acquittement. Nealon nie en bloc même s’il est intrigué, et il accepte finalement de le rencontrer pour en savoir plus. Cependant, alors qu’il est en voiture pour le retrouver, un flash à la radio annonce une attaque terroriste imminente sur le sol irlandais. Est-ce vraiment une coïncidence ? La vérité peut éclater à tout moment, surgir du hasard ou du plus profond de nos âmes, ou encore de la longue discussion que Nealon se prépare à avoir avec l’étrange inconnu. »

C’est également le retour de la Nord-Irlandaise Michelle Gallen, avec également un deuxième roman, Du fil à retordre, (traduit par Carine Chichereau) qui sera présente à Paris à la librairie Gallimard mercredi 12 février (voir le site de la librairie ou de l’éditeur pour en savoir davantage). J’avais beaucoup aimé son premier roman Ce que Majella n’aimait pas, donc je me suis procuré le deuxième.

« 1994. Maeve, dix-huit ans, habite une petite ville pauvre d’Irlande du Nord et vient de passer l’équivalent du baccalauréat. À la fin de l’été, elle connaîtra ses résultats et saura si elle entre ou non dans l’université londonienne qui l’a pré-acceptée. Partir pour Londres, c’est s’éloigner enfin de sa ville pourrie. Maeve trouve un job à l’usine de chemises de la ville, dont le séduisant patron anglais est réputé pour harceler ses jeunes employées. Elle découvre l’épreuve physique et mentale du travail (repassage toute la journée, rythmé par les pauses clope et les pauses thé-biscuits), mais aussi la solidarité ouvrière. »

Un autre roman, de teneur irlandaise mais pas du tout d’autrice irlandaise, catégorie jeunesse/jeune adulte : Entre leurs mains, d’Annelise Heurtier dont j’ai déjà lu plusieurs romans jeunesse il y a quelques années. Le roman qui évoque le désormais thème rebattu, pour les amateurs de littérature irlandaise, des Magdalen Sisters dont on ne parlera certes jamais assez, en mémoire de toutes celles qui ont péri dans ces couvents d’un genre un peu particulier, c’est le moins qu’on puisse dire (cf. le film éponyme de Peter Mullan sur le sujet, également). Je suis curieuse de voir ce qu’apporte de plus ce roman, comment il est traité par l’autrice. Je devine entre les lignes. Il me semble avoir été contactée par l’autrice également, si je me souviens bien.

 « Elles affirmaient que c’était la seule façon de chasser le Malin qui s’était installé en nous.  » C’est l’histoire de Deirdre, de Sinead, de milliers de jeunes Irlandaises enfermées derrière les murs d’un couvent. C’est l’histoire de ces femmes condamnées pour avoir eu le tort d’être la proie des hommes. C’est l’histoire d’un jeune homme qui écoute et prend conscience qu’il porte en lui la même violence. C’est l’histoire de la lumière au milieu de la souffrance. Inspiré de l’histoire vraie des Couvents de la Madeleine, l’un des plus grands scandales de l’Irlande du 20ᵉ siècle. »


Vient de paraître une réédition d’un roman semi-autobiographique de John McGahern, Journée dadieu qui semble bien tentant !

« D’inspiration largement autobiographique, Journée d’adieu reprend des thèmes familiers aux lecteurs de McGahern : l’épreuve traumatisante de la mort de sa mère, partie trop tôt ; les absences fréquente du père gendarme ; les années d’apprentissage débouchant non pas sur la prêtrise, comme le souhaitait sa mère, mais sur l’enseignement. Parti à Londres pour une année sabbatique après quelques déboires sentimentaux et surtout avec le besoin d’échapper à l’emprise étouffante de la religion, le narrateur y épouse, civilement, celle qui deviendra la femme de sa vie. »

Autre parution de février, le troisième roman du Nord-Irlandais David Park, Rappel à la vie (traduit par Cécile Arnaud). Le deuxième roman est toujours quelque part sur mes étagères, je l’ai reçu alors que je résidais à Nantes, autant dire que je n’avais pas eu le temps de le lire et ensuite, dans le charivari du retour, il a largement été oublié (shame one me ! 🙂 ) . J’avais bien aimé le premier qui se passait un jour de tempête de neige, de mémoire…

« Depuis la mort de sa femme, Maurice traîne chez lui en se nourrissant de malbouffe et ne vit plus que pour sauver sa fille d’un conjoint violent. Mais en attendant qu’elle accepte son aide, il décide de rejoindre un programme de running, « Du canapé aux 5 kilomètres », histoire de reprendre le dessus et d’être capable, le moment venu, d’envoyer son poing dans la figure de son gendre. Vêtu de son maillot demi-zip Fusion Pro bleu roi à séchage rapide (taille XL) flambant neuf, il retrouve chaque semaine un groupe de coureurs presque aussi amateurs que lui. Parmi eux, Brendan et Angela, qui n’attendent pas la même chose de leur mariage à venir mais peinent à se l’avouer ; Yana, réfugiée syrienne qui court depuis son enfance dans un pays en guerre ; ou encore Cathy, bibliothécaire divorcée, soulagée d’avoir échappé à un pépin de santé. Unis par le sentiment d’un rappel à la vie, tous se mettent en mouvement, bravant doutes et intempéries. Dans ce court texte écrit pour la BBC, dont les personnages ne sont pas sans rappeler ceux de Ken Loach, David Park radiographie la société irlandaise et souligne son sens de la communauté. »

A paraître le 5 mars, le premier roman de Colin Barrett, Fils prodigues (traduit par Charles Bonnot)
« Gabe et Sketch, deux petits escrocs du comté de Mayo, enlèvent Doll English, le jeune frère d’un homme du coin qui leur doit quelques milliers de dollars pour dette de drogue. Ils se terrent le temps d’un week-end chez Dev, âme sensible et introvertie dont la ferme isolée constitue l’endroit idéal où attendre la rançon.
Dans cette Irlande prolétaire où les rêves s’effilochent avant même qu’on n’y croie, Colin Barrett capture avec grâce la mélancolie des vies minuscules. Portrait d’une poignée d’âmes en peine et d’une génération perdue, ce roman contient autant d’amour et d’humanité qu’un film de Ken Loach, et nous touche au coeur.
Sélection du Booker Prize 2024. »

Bref, que de tentations ! Lequel vous fait le plus envie ?

Mon année littéraire commence en tout cas très bien : je n’ai lu que des excellents romans jusqu’à présent. Je suis en retard dans les chroniques. Je suis actuellement en vadrouille littéraire dans le Sentier de Grande Randonnée sur Sud Ouest (du Royaume-Uni), avec La route de sel de Raynor Winn , portrait social au vitriol mais aussi Nature Writing qui est un bonheur à la fois de souvenirs de promenades et de grand air iodé qui vous requinquent d’une journée de travail harassante avant de rechausser vos godillots de randonnée, ce qui ne saurait tarder me concernant. Vivement !

Edit du 8 mars : Un nouveau roman de Donal Ryan à paraître le 30 avril : La vie est une chose étrange 🤩 Bizarrement, la couverture est disponible sur Amazon le Cafteur mais pas sur le site de l’éditeur, donc ça peut changer ! 😉 Je m’attendais plus ou moins à cette nouvelle publication vu le succès en Irlande.

Juno et Legs de Karl Geary est déjà en librairie.  J’ai envie de lire ce roman, je n’étais pas très emballée par le sujet de son premier roman que je n’ai pas lu, du coup, mais j’ai peut-être tort…
Traduit par Céline Leroy : « Deux gamins dans le Dublin des années 1980. Les adultes boivent ou cognent, les enfants trompent l’ennui dans
la délinquance, et la pauvreté façonne inexorablement le destin de Juno. Pourtant, lorsqu’elle se lie d’amitié avec Legs, tout change. La dureté est toujours là mais ils créent ensemble un espace protégé où ils parlent, rient, imaginent d’autres horizons possibles
. »

Edit du 14 mars : La route de la côte d’Alan Murrin, nouveau venu des lettres irlandaises dans les librairies de l’Hexagone est disponible depuis le 5 mars.

« Dans la petite bourgade d’Ardglas, sur la côte ouest magnifique et sauvage du nord de l’Irlande, tout se sait.
La nouvelle se répand donc vite lorsque Colette Crowley, une poétesse qui a suivi un homme marié à la capitale, revient au village. Elle s’installe dans un cottage sur la propriété de Dolores, elle-même mère de famille épuisée qui, comme le reste des habitants, considère sa locataire avec méfiance.Alors que le divorce est encore illégal en Irlande dans les années quatre-vingt-dix, Colette est tiraillée entre le poids du passé et la liberté qu’elle a conquise. Seule Izzy, une femme au foyer en froid avec son époux, accepte de lui tendre la main.Malgré les contraintes d’une société étriquée, les trois femmes vont tenter de se forger leur propre destin. »

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About Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
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2 Responses to Rentrée littéraire irlandaise hiver/printemps 2025

  1. Avatar de Choup Choup dit :

    J’avais noté Ce que Magella n’aime pas à sa sortie, et je l’avais complètement oublié. Ayant vécu en Ulster, j’aime lire sur la région. Pour le jeunesse sur les Magdalen, c’est sûr que c’est désormais un sujet bien traité en litté et cinéma (le film de Mullan est fantastique), du coup, ça ne me tente pas plus que cela;

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