
Qui n’a pas lu Pierre Lemaitre ? Sachez tout d’abord que vous commettez une grave erreur !☺️ Pour ma part, je l’ai découvert avec le très fameux Au revoir là-haut, prix Goncourt. Je n’ai toujours pas vu le film qui, paraît-il, est très conforme au roman que j’avais adoré. Après ce premier opus, Pierre Lemaitre a écrit deux autres opus sur la même période qui forment aujourd’hui « Les enfants du désastre », et couvrent la période de l’entre-deux-guerres. Dans Au-revoir là haut, j’avais entre autres aimé la man ière dont Pierre Lemaitre rend hommage aux victimes de la guerre, les « petits », les soldats dont on a brisé la vie en les envoyant à la « boucherie », à la merci de purs connards que sont non pas les Allemands, mais les trous du cul que sont leurs gradés et autres branleurs qui tueraient père et mère plutôt que désobéir, quitte à magouiller à qui mieux mieux. La belle vengeance que narre Pierre Lemaître est à la fois drôle, ingénieuse et exquise.
Le grand monde inaugure la période des Trente Glorieuses. J’ignore combien de volumes composeront exactement cette fresque. On m’a dit quatre, mais je n’ai pas vérifié. Je sais que je suis en retard puisqu’il y a déjà une deuxième volume en grand format.
Le roman se concentre sur l’année 1948, de mars à novembre entre Beyrouth, Paris et Saigon. Nous suivons la vie de la famille Pelletier, Monsieur et Madame qui ont fait affaire dans le savon à Beyrouth. Ils ont 4 enfants : 3 fils (Jean, dit « Bouboule » – tout un programme ! -, François, Etienne ) et une fille (Hélène- déjà). Jean est l’aîné et le raté de service. Franchement, ce type est une brelle. C’est juste incroyable !😅 Il n’arrive à rien. Son père lui trouve un bon poste dans l’entreprise familiale et c’est un fiasco, comme est un fiasco son mariage avec cette Geneviève qui est une mégère pas du tout apprivoisée. L’image du couple fait sourire. François est tout le contraire de son frère : il a de l’ambition, un rêve secret qu’il n’ose cependant pas révéler à ses parents : devenir journaliste. Alors pour quitter Beyrouth, il annonce qu’il est admis à Normale Sup. Il se casse. Un coup dur pour maman Pelletier. Mais à peine cette nouvelle avalée, c’est Étienne qui s’engage en Indochine. Quant à la plus jeune, Hélène, je ne sais pas pourquoi mais je ne la sentais pas claire du tout (c’est le prénom ! Lol) : elle est juste dingue. A 18 ans, se cherche, c’est normal, mais elle, c’est vraiment n’importe quoi.
Un meurtre d’un actrice dans un cinéma parisien. François tente de saisir l’occasion pour se faire un nom. La guerre d’Indochine et les tortures. Le trafic de la piastre. Des personnages principaux pas forcément aussi clean que ce qu’on pouvait imaginer au début.
A un moment donné, je me suis demandée si Pierre Lemaitre n’avait pas une obsession sur les trafics de monuments aux morts. Et puis, j’ai eu de plus en plus la puce à l’oreille, jusqu’à la révélation d’un secret de famille. Rahhhh, c’était génial !
1948, mais tellement d’événements historiques, familiaux, de faits divers que l’on ne s’ennuie pas une seconde !! Vous pouvez parfaitement lire ce roman sans avoir lu Au revoir là-haut, mais c’est encore plus délicieux de l’avoir lu avant pour savourer la subtilité de cette histoire.
L’auteur explore les secrets, historiques et familiaux. Ce roman prend des allures de thriller. Et il se termine sur une nouvelle qui vous fait dire qu’on n’en a pas fini. Mon personnage préféré est François. Et… Louis, le père. Sachez qu’il y a aussi plusieurs drames. Pierre Lemaitre questionne l’histoire d’une famille. Comment faire avec son passé, celui de nos parents ? Pourquoi n’ont-ils pas tout dit ? Pourquoi ont-ils caché des choses pas très glorieuses ? Qu’est-ce qui les a amené à faire ce qu’ils ont fait ? L’importance du contexte. J’aime la façon dont Lemaitre travaille les zones d’ombre. Et je sais que j’en n’ai pas fini avec cela. Jean, dit Bouboule, le raté de service, comment gère-t-il sa frustration ? 🤔 Il y a déjà des indices…
Pierre Lemaitre a une écriture qui s’attache aux détails, mais qui ne doit rien au hasard. Il n’y a pas de superflu. Sa description des personnages est quasiment cinématographique, le tout matiné de flux de conscience (surtout quand les personnages sont pris de panique, de peur bleue).
La seule question qui me taraude : pourquoi les femmes sont-elles toutes des connasses dans cette histoire ?
Bref, une excellente lecture que je vous conseille vivement. Un bon pavé de plus de 750 pages à dévorer cet été.

Tiens, je n’avais pas remarqué que dans ce tome les femmes étaient toutes des connasses. Pas une pour rattraper l’autre, tu es sûre ?
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Pour l’instant, non !😆
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Effectivement, « Les années glorieuses » semble bien prévu comme une quadrilogie… Le deuxième tome, Le silence et la colère, est sorti en Poche (736 pages, un volume bien « épais » pour les challenges estivaux 2024 sur de gros bouquins…).
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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