Kukum – Michel Jean

Mon été littéraire n’est pas terrible. Je ne sais pas si je chroniquerai toutes mes déceptions (Betty de Tiffany McDaniel, que j’avais dans ma liseuse depuis longtemps et que j’ai ajouté à mon programme ; La rivière, de Peter Heller)…

Dans les moins mauvais des ennuyeux, il y a Kukum, du Québécois Michel Jean. Almanda vit à Pointe Bleue, au Québec, à la fin du XIXe siècle. Non pas avec ses parents, qui n’ont pas survécu à leur voyage depuis l’Irlande lors de la Grande Famine. Elle est élevée par une tante éloignée jusqu’au jour où elle rencontre Thomas, un jeune inu. C’est le coup de foudre entre les deux jeunes gens. Rapidement (tellement rapidement que ça m’a fait halluciner🙃), ils se marient. Almanda intègre la tribu de son mari et au fil des années en apprend la langue, devient plus inue que les Inus. Elle aura de nombreux enfants. La famille vit heureuse dans la forêt. Mais voilà que les bûcherons envoyés par le gouvernement se mettent à décimer les arbres et à déplacer les Amérindiens pour faire passer le chemin de fer…

Le livre a deux grandes parties : la vie inue d’Almanda ; la dénonciation du sacrifice des Amérindiens, déplacés de leur territoire, dont on enlève les enfants pour les « civiliser ».

Le livre prend une autre ampleur quand on apprend qu’il s’agit de l’histoire de la grand-mère de l’auteur. Kukum veut d’ailleurs dire « grand-mère », en langue inue.

Si Michel Jean interroge de manière pertinente la question de l’identité, j’avoue que je me suis globalement ennuyée, malgré tout. J’ai trouvé le style plat. La deuxième partie a davantage retenu mon attention mais je n’ai rien appris de nouveau sur le sujet. Si c’est émouvant, ça aurait néanmoins mérité d’être davantage mis en avant : c’est vraiment à la fin du livre que tout cela est évoqué. Les personnages m’ont semblé manquer de profondeur. L’auteur rend hommage à ses ailleux et à la nation inue. Mais si l’intention est louable, à mon sens cela ne suffit pas pour faire un bon livre. J’ai nettement préféré le roman de Richard Wagamese, Jeu blanc .

Une lecture en demi-teinte, donc.

J’ai bien peur que la suivante, Les brumes de l’apparence, de Frédérique Deghelt, dont j’ai lu pour l’instant la moitié de l’histoire, soit du même acabit niveau déception. 😥

Heureusement, j’ai déjà en stock deux romans de la rentrée littéraire, suite à ma première virée en librairie à Nantes : La nourrice de Bacon de Maylis Besserie, que j’attendais avec impatience et Enragé, de Sorj Chalandon. 💚

Allez zouh, quelques photos de chez Coiffard :

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
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2 commentaires pour Kukum – Michel Jean

  1. Ingannmic dit :

    Je n’ai pas lu celui-là, mais Maikan, de cet auteur, qui s’il m’a tenu par son sujet (celui des pensionnats pour indiens), est aussi sans flamboyance, niveau écriture (comme tu le dis, c’est plat..). Et je te rejoins sur Jeu Blanc, qui a été un coup de cœur (et qui à l’inverse suscite de profondes émotions).
    Me permets-tu par ailleurs de récupérer le lien vers ton billet, ce titre rentre dans le cadre de l’activité sur les Minorités ethniques que je propose jusqu’en fin d’année ? (https://bookin-ingannmic.blogspot.com/2021/12/lire-sur-les-minorites-ethniques-le.html).

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