Un hiver en enfer

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Edward habite à Ville d’Avray, dans la banlieue chic de Paris. Il fréquente en guise de lycée, un institut privé catholique de Rueil Malmaison. Il est issu d’un milieu aisé : son père est riche et connu, sa mère est une ancienne pianiste à succès qui a arrêté sa carrière à la naissance de son fils.
Tout pourrait aller pour le mieux pour cet ado qui semblent à l’abri des soucis matériels. Pourtant la vie d’Edward n’est pas un un long fleuve tranquille : sa mère est maniaco-dépressive et le néglige ; le gamin est atteint de la maladie des Troubles Obsessionnels Compulsifs : ses stylos doivent être alignés dans un certain ordre sur sa table pour qu’il puisse se concentrer sur un travail ; pour son handicap, Edward est surnommé « Ed le Taré » par une bande de racaille qui lui pourrit sa scolarité depuis qu’il va à l’école.

Evidemment,  Edward est tout sauf quelqu’un d’idiot mais c’est un adolescent très fragile et peu sûr de lui. Son univers déjà fragile s’écroule du jour au lendemain le jour où ses parents ont un accident de voiture : son père qu’il adulait à défaut de pouvoir aduler sa mère qu’il déteste, décède. C’est le début d’une descente en enfer et d’un thriller palpitant : sa mère sort soudain de sa dépression et devient une mère aimante, trop aimante : possessive. Les adultes en qui Edward avaient confiance disparaissent les uns après les autres mystérieusement. Edward voit rouge : pour lui sa mère est une tueuse ! Pourtant les psychiatres mettent les croyances d’Edward sur le trauma du décès de son père. Où est la vérité ? Edward est-il fou ? Sa mère est-t-elle vraiment cinglée ? Il faut dire qu’Edward, depuis la mort de son père, est devenu quelqu’un de violent,  ce qui ne l’aide pas à être pris au sérieux dans ses propos.

Jo Witek joue avec les nerfs du lecteur pendant longtemps avant que la vérité ne se fasse jour. J’ai longtemps douté sur ce que fait la mère d’Edward, selon les dires de ce dernier, on a du mal à y croire parce que c’est dingue (mais en même temps, on sait qu’il existe des mères qui tuent leurs enfants aussi et que la dépression peut engendrer des comportements déviants).
Et puis, au bout d’un moment, effectivement on se dit que la mère du gamin est complètement barrée (je ne dirai pas pourquoi, évidemment !). Pourtant, une grosse surprise attend le lecteur, une très grosse surprise (là non plus je ne peux pas dire laquelle !), révélée grâce à l’enquête de Garideau, une inspectrice de police qui fera tout pour ré-ouvrir le dossier de l’accident des parents d’Edward. Et heureusement, celui-ci a aussi un ami, un vrai, un génie, qui fera jaillir la vérité.

J’ai vraiment adhéré au suspense et dévoré ce bouquin. La chute de l’intrigue m’a vraiment surprise. Néanmoins j’oscille entre deux sentiments : c’est possible, mais tout de même, n’est-ce pas un peu invraisemblable ?

Mais à part cela, un roman réussi qui aborde la maltraitance enfantine, le choc post-traumatisme chez l’adolescent, la folie (où commence-t-elle, d’ailleurs ?), le harcèlement scolaire, la jalousie, l’injustice, la dépression. Le tout dans un milieu social favorisé et une banlieue  dite « chic ».

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
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