Traduit par Cloé Tralci
avec la collaboration d’Emmanuelle et de Philippe Aronson
Odette, Clarice et Barbara Jean sont des Afro-américaines cinquantenaires et se sont connues dans les années 60, dans la petite ville de l’Indiana qu’elles ont toujours habité. Elles ont été surnommées « Les suprêmes » par le propriétaire du restaurant où elles avaient l’habitude de se retrouver, Big Earl.
Le récit commence à la première personne du singulier et nous apprend la mort de Big Earl, justement. On comprend que c’est Odette qui s’exprime, en nage dans sa chemise de nuit. Elle pense que ses suées nocturnes sont dues à la ménopause. Sa mère, qui lui annonce la mauvaise nouvelle, a la particularité de voir des fantômes. Puis on apprend qu’en fait, ce n’est pas vraiment sa mère ou plutôt si, mais son fantôme. Vous suivez ?
Deuxième chapitre : c’est toujours Odette qui cause et on apprend qu’elle est née dans un sycomore…. Vous suivez toujours ? (parce que moi, je commençais à trouver ça un peu lourd, tous ces trucs extraordinaires…).
Troisième chapitre : ce n’est plus Odette qui s’exprime, mais un narrateur extérieur.
On apprend que Barbara Jean est portée sur la bouteille et que Clarice endure l’infidélité de son mari. Je vous le fais court parce qu’en vérité le récit est très fragmenté et s’attarde sur tout un tas de détails et surtout on passe son temps à faire des aller-retour dans le passé et le présent.
Je me suis accrochée pendant 200 pages. J’ai cru que j’allais capituler – mais je ne suis pas quelqu’un qui capitule facilement. Et miracle, à cette moitié du roman le récit a commencé à vraiment capter mon attention avec l’assassinat de Martin Luther King et les révélations qui se font jour sur le passé des personnages. Un zeste de racisme, un couple mixte qui renonce de peur d’être harcelé et de devoir s’exiler dans un autre Etat que l’Indiana. Un cancer qui ronge Odette, une tentative pour le soigner (ou du moins atténuer la douleur) avec de la marijruana.
Je pensais que cela allait devenir intéressant…
Bah non ! Il a fallu que ça retombe comme un soufflet. Parce qu’il y a trop de bavardages, de détails de pistes ouvertes et pas forcément suivies. Les détails à outrance ne me gênent pas d’habitude. Sauf qu’ici, entre changement de narrateur sans trop prévenir et changement d’époque sans prévenir non plus, avec les détails en plus, on finit par s’y perdre !!
Je pensais trouver un roman de la trempe de La couleur des sentiments, avec le même genre d’humour et surtout un contexte sociétal bien ancré. Mais ici le roman est d’avantage centré sur la vie conjugale des trois amies. L’évocation du racisme est juste frôlé et les conséquences sur le devenir de ces femmes pas suffisamment appuyé à mon goût.
Il y a tout de même un humour certain, c’est sans doute ce qui fait qu’on termine ce roman de 400 pages dont j’avais beaucoup entendu parler de manière dithyrambique.
L’histoire d’une amitié indéfectible certes, mais j’ai eu du mal à m’attacher à ces trois « suprêmes », même si j’ai quand même un petit faible pour le personnage d’Odette, née dans un sycomore, qui voit des fantômes et se tape un cancer pour couronner le tout. 🙂
Mais ce roman reste pour moi une vraie déception. Edward Kelsey Moore n’a pas su me faire décoller de mon siège vers de nouveaux horizons. 🙂
Je continue quand même mon road trip, débuté l’an dernier, à travers les USA.
En prévision de Festival America en septembre, d’ailleurs, où j’espère découvrir des auteurs sympathiques ! J’en recause bientôt…
Je n’ai lu ni La couleur des sentiments, ni celui-ci, j’ai par contre adoré Les douze tribus d’Hattie, dont je n’attendais pas tant !
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Je note ton livre et je te recommande La couleur des sentiments (je suis assez fière d’avoir contribué à lui faire décrocher le Grand Prix Elle en 2011, d’ailleurs ☺) : c’est à la fois drôle et bien senti. Les suprêmes ne lui arrive pas à la cheville.
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Flûte, je l’avais offert à ma mère….
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😊
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