Hanna Reagan est irlandaise et vit avec son mari écrivain américain près de Cork, à Dearbly-Upon-Haven. Suite à un grave accident de voiture, elle est hospitalisée. Dans sa chambre, il y a une autre patiente, une vieille dame qui dit s’appeler Zelda Zonk. La mamie est malicieuse, pétillante et fort sympathique. Sortie de l’hôpital et très intriguée par cette vieille femme, Hanna trouve un prétexte pour la recontacter. Elle s’est mis dans la tête que Zelda Zonk est Marylin Monroe !! Elle se rapproche de son fils pour tenter de percer le secret. Sauf que Michael McCann (le fils) est trop beau, trop attirant, trop tout. Hanna commence à se monter des films et tout le tintouin. Et paf ! il l’invite à Paris (oui parce qu’il va souvent à Paris). Et paf, devinez ce qui arrive ? Ouais, non mais pas la première fois en fait, il faudra un autre rendez-vous, à Kinsale et puis un autre voyage à Paris pour Hanna devienne adultère, pendant que son mari, de son côté, est retourné aux Etats-Unis finir son polar pourri (et la trompe aussi : quelle originalité !). Et on perd l’histoire de Marylin déguisée Zelda Zonk pour s’embarquer dans du remplissage de pages sur les parties de jambes en l’air de Michael et Hanna. Et puis quoi ? Eh ben, quand elle lui dit qu’elle l’aime, il lui dit que c’est pas pour lui. La casa avec lui, c’est niet ! L’oiseau reste sur sa branche et le nid, c’est pas pour lui. C’était juste une aventure comme ça, comme ils avaient convenu. Après Paris, c’est fini. Et même que normalement, Paris c’était sans lit… Donc Hanna se prend la tête, retourne avec son mari et ils déménagent aux USA. Et puis, paf, devinez quoi encore ? Ben Hanna est enceinte alors qu’elle pensait être stérile. ! Oh, quelle surprise ! Enceinte, oui mais pas de son mari. De l’autre… OMG ! quel suspense pendant tout ce bouquin !!! Je vous ai tout « spoilé », sorry !
J’ai trouvé ce roman dans mon supermarket en édition de poche. Je n’ai jamais rien lu de Laurence Peyrin. Quand j’ai vu qu’il se passait en Irlande, près de Cork, je me suis décidée à l’acheter. Eh bien grand grand mal m’en a pris !!!! Je ne savais pas qu’il s’agissait d’une romance. Je n’en lis pas, ça ne m’intéresse pas vraiment, mais je n’ai rien contre ce genre, à condition que ce soit un peu original, un tant soit peu surprenant, amusant et bien écrit. Que ça brise un peu les clichés.
Question clichés, j’ai eu ma dose : Hanna est couturière un jour (ou deux, je ne sais plus) par semaine dans une boutique de Cork. Elle est obligée de demander à son mari l’autorisation de travailler davantage (non mais allô, quoi !!). L’amant est un coeur d’artichaut mais pas Hanna. Dommage ! 🙂
Hanna habite dans un cottage irlandais : ouais, sauf qu’en vrai aujourd’hui les Irlandais en général, habitent comme vous et moi dans une maison souvent mitoyenne, et parfois en appartement. Et maintenant, de plus en plus en colocation (crise oblige). Les cottages c’est pour les touristes, dans les brochures des tour-operators, un terme marketing qui fait vendre… Mais bon, ce détail aurait pu passer s’il n’y avait que ça, vu que la maison est dans un village…
J’arrive p. 155 et je lis :
« De quelle couleur voudras-tu les cheveux de ta poupée ? Roux comme ceux d’une vraie Irlandaise ?
– Oui, roux !
– Dans ce cas, nous lui trouverons un prénom d’ici. Que dis-tu de… Seursheu ? Cela signifie « liberté » en gaélique. »
Toutes les Irlandaises qui ne sont pas rousses ne sont pas de vraies Irlandaises ??? Pourtant il y en a un paquet de gens pas roux en Irlande…
Mais ce n’est rien à côté du massacre du joli prénom Saoirse, qui signifie bien « liberté » mais se prononce « circha » (j’en sais quelque chose…).
Et rebelotte p. 162 :
« La poupée Seursheu.
« Regarde, dit-elle, voici comme ça s’écrit. Seur-sheu. »
Elle prit un papier et un crayon et écrivit, en grosses lettres : « Saoirse ». Patti n’en revenait pas. »
Moi non plus je n’en reviens pas !!! Pauvre poupée rousse, ça fait beaucoup pour un jouet !
Je passe sur l’allusion aux huîtres que soi-disant on mange davantage à Cork qu’à Paris…
Pour conclure quelques extraits :
« Sous ce porche germanopratin aussi cliché qu’une fontaine, il lui avait rendu son baiser, caressant sa langue, tenant sa nuque. Ils s’étaient arrêtés comme ça deux ou trois fois, au gré des portes cochères, à se bousculer contre les murs, à se coller l’un contre l’autre, se prenant la tête à pleines mains, se mordant la bouche. »
« Alors que ce soir, elle atterrissait en Irlande, non loin de sa maison, elle se souvenait qu’à Paris Michael avait embrassé sa main. Et, la gratifiant d’un dernier sourire, une lueur dansant dans ses beaux yeux gris-vert, il était resté dans le taxi, repartant très vite, la laissant là sur le trottoir, le coeur fou. »
« Hanna accorda une attention particulière à sa tenue. Elle avait sorti de sa valise une robe en coton toute simple, droite, sans manches, dont l’imprimé à petites fleurs violettes servait de toile de fond à la danse de ses cheveux châtains lâchés sur ses épaules nues.
Jeffrey adorait la voir dans cette robe. A cette pensée, elle se mordit les lèvres. »
(C’est une vraie maladie dans ce livre de se mordre les lèvres ! 🙂 )
« Derrière ses lunettes de soleil, elle fixa la cuisse droite de Michael, hypnotisée par le mouvement des muscles sous le jean chaque fois qu’il changeait de vitesse. »
Et la meilleure de toutes : « Il était beau à faire mal. »
(oh, Michael, t’exagères !!! 🙂 )
« Ses cheveux étaient humides de pluie, son col de chemise était déboutonné sous son manteau où perlaient de petites gouttes. »
Et pour conclure, la quatrième de couverture : « Notons la plume alerte et rafraîchissante de Laurence Peyrin, qui fait preuve d’un talent d’écrire rare. Une véritable gourmandise. Metronews
Cet ouvrage a reçu le Prix Maison de la Presse »
Le clavier s’est coincé, je ne peux pas continuer à dire ce que j’en pense… 🙂 🙂
Hahaha ! Quel bonheur de lire cette chronique. On sent l’énervement et la colère, j’adore. Surtout le clavier coincé.
Moi, j’avais bien aimé ce roman, sans plus.
Bises,
Maeve
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Comme tu as pu le remarquer, il m’a passablement « gavée », comme on dit très vulgairement. Je n’ai rien contre les romances même si ce n’est pas ma tasse de thé, mais là, franchement, c’est creux et on s’ennuie, et toutes ces erreurs sur l’Irlande, ça a été the cherry on the cake. Pas du tout le roman de l’été, hein. 🙂
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Et dire que je l’ai acheté…
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Mes condoléances et bon courage si tu le lis ! 😜
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J’adore cette chronique! Je suis morte de rire! Et bon, je pnese que je vais passer!
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😊😊 Oui bonne idée! Il y a tellement de vrais bons livres à lire. J’ai embrayé sur Henning Mankel : je revis!
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Ca aurait pu être une bonne pioche……
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Eh bien là ce n’est vraiment pas le cas!! Je me demande parfois ce que certains éditeurs ont à l’esprit pour éditer pareilles niaiseries. Quant au soi-disant prix, on saura dorénavant auquel il ne faut pas se fier. Je me fis que tout est une question de réseau pour se faire éditer et pas forcément de talent… Je ne pense même pas le donner ni le revendre mais tout simplement le jeter à la poubelle.
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