Et voilà pour moi le salon de Montreuil c’est déjà du passé après deux journées bien remplies et jubilatoires.
Vendredi fut une journée pleine de gamins au millimètre carré. Le salon ressemblait à une classe géante grâce aux enseignants qui ont eu la bonne idée de les y emmener. Pour ce que j’ai pu voir, les élèves étaient ravis. Dans les allées j’ai entendu des choses comme : « Whaa ! Regarde, il y a plusieurs étages. Viens mon pote on va aller se choisir des livres tous les deux. » 🙂 Bref, ils avaient l’air de s’éclater de plusieurs manières, plus ou moins studieuses mais avec la ferme intention d’en profiter.
Salle comble pour la joute de traduction, en présence de l’écrivain anglais Will Mabbitt et des traductrices Marie Hermet et Paola Appelius (co-animée par Laurence Kiefé et Valérie Le Plouhinec de l’ATLF – Association des traducteurs littéraires de France).
Le texte était tiré du tome 2 des aventures de Mabel Jones qui sort en janvier en France.

Mabel Jones et la cité interdite, traduit par Valérie Le Plouhinec, éditions Nathan
De jeunes traducteurs en herbe ont proposé, eux aussi, avec beaucoup d’enthousiasme et de passion, leur version du texte.
Continuation avec Will Mabbitt pour en savoir un peu plus sur lui et ses romans avec « Pirates et Compagnie », animé par Fred Ricou.
Encore une fois, un jeune public qui n’a pas arrêté de poser des questions très pertinentes, sans peur ni tabous. C’était extra.
Alors grâce à eux, j’en sais un peu plus sur Will Mabbitt : en « vrai » dans la vie, il est informaticien (mais pourquoi je n’ai pas un Will Mabbitt comme informaticien au boulot ??). Il a écrit le premier volume des aventures de Mabel Jones dans le train qui le mène chaque matin à Londres pour son travail. L’histoire est celle d’une petite fille qui se fait enlever par des pirates (qui ont la forme de créatures animales) parce qu’elle mange ses crottes de nez. 🙂 Cette petite fille est sans doute l’enfant qu’il aurait aimé être. Le livre est illustré par un dessinateur écossais, Ross Collins (qui a dit que les Anglais et les Ecossais étaient incapables de s’entendre ?). Will Mabbitt serait ravi que ses livres soient adaptés au cinéma : peut-être comme un film d’animation proche de Coraline. Il a encore au moins 6 romans dans sa tête (et il y a un troisième volume pour les aventures de Mabel Jones).
Un jeune lecteur s’est lâché : « C’est quoi l’intérêt de votre livre ? » 🙂
Réponse : « Mon livre est drôle, effrayant et dégoûtant. »
Si vous n’avez toujours pas envie de connaître les bouquins de Will Mabbitt, moi si !! Me suis bien amusée.
Pendant cette journée, il m’est arrivé quelque chose d’encore plus improbable que les aventures de Mabel Jones : retrouver dans les travées du salon ma meilleure copine de fac pas vue depuis quelque chose comme 18 ans qui m’a reconnue, que j’ai reconnue. Donc évidemment, ca valait le coup de sécher la troisième rencontre littéraire prévue. Mieux que « Copains d’avant » le salon de Montreuil !!
Et puis pendant cette première journée, j’ai quand même réussi à nager à travers la marée humaine du jeune public (à côté, le samedi c’était hyper moins fatiguant). Et voilà que je trouve des trésors au stand « Livres rares »

Livre beaucoup plus vieux que moi, mais soudain j’ai eu 6 ans.

Un bijou mais il n’était pas à vendre.
Le deuxième jour, je me suis surprise à assister à une rencontre, « U4, l’aventure contagieuse » sur une série dont j’ai lu un tome qui ne m’a pas emballée, histoire de me faire une idée plus précise sur ce qui est devenu un best-seller. C’était en présence de l’équipe éditoriale des éditions Nathan et Syros, des quatre auteurs (Yves Grevet, Florence Hinckel, Carole Trébor et Vincent Villeminot), mais aussi des dessinateurs (Pierre-Yves Cézar, Marc Lizano), du scénariste (Lylan) puisqu’un 5e volume de la série, intitulé Contagion, a paru à la rentrée littéraire et inclu une bande dessinée. Cerise sur le gâteau, présence de trois des quatre vainqueurs du concours de Fan Fiction.
Je suis à la fois dubitative, intriguée, pas vraiment convaincue mais en même temps dans le lot, il y a des auteurs que j’apprécie… La curiosité va sans doute l’emporter sur le reste, sans doute l’emprunterai-je en médiathèque ou me le ferai-je prêter, histoire de voir. Mais ce n’est pas ma priorité lecture du moment.
Puis je me suis ensuite catapultée dans un univers inconnu pour moi : l’auto-édition américain Young Adult, avec la rencontre « Des voix pour réagir » en présence des auteurs Rebecca Donovan (éditée par PKJ) et Amy Harmon (chez Robert Laffont collection « R »), en présence des deux éditeurs concernés.
Ces deux écrivains ont vu leurs romans rejetés moult fois par les éditeurs aux Etats-Unis parce que le sujet de leur livre dérangeait là-bas, dans la production éditoriale Young Adult. Donc elles se sont auto-éditées puis leur succès a fait le reste. Cela dit, je voudrais bien voir en quoi, en France, elles innovent en matière de littérature jeunesse/Young Adult parce que dans cette catégorie, beaucoup d’éditeurs ne sont pas frileux et publient de très bonnes choses sur des thèmes comme la famille homoparentale, le problème de l’identité sexuelle, les attentats, etc . J’ai eu la vilaine impression que les éditions Robert Laffont prétendaient innover… Histoire de me faire une idée préciser sur la soi-disant ligne éditoriale innovante, je vais lire au moins un des bouquins.
Impossible d’acheter un livre sur place parce que pendant que j’assistais à la rencontre, une file géante attendait déjà devant le stand pour se faire dédicacer les livres. Vive le marché de l’occasion (je doute de les trouver en médiathèque)…
Beaucoup plus dans mon élément en rejoignant la scène des pépites pour « Les grandes aventures de l’adolescence », avec Alex Cousseau, Claudine Desmarteaux, Meg Rosoff et Nicolas Wouters, animé par Michel Abescat (Télérama), devant un jeune public une fois de plus enthousiaste sur les questions qui touchent à l’adolescence, avec des questions comme « c’est quoi pour vous un adolescent normal ? », qui a débouché sur, justement est-ce que la normalité existe?, est-ce que ce n’est pas mieux d’être soi-même ? etc et j’en oublie.
Je suis assez curieuse de lire le dernier Nicolas Wouters (Totem) qui, je crois, est un des lauréats des pépites 2016 du salon.

scénario Nicolas Wouters, illustrations Mikaël Ross, éd. Sarbacane
J’ai zappé Jeff Kinney, l’auteur de Journal d’un dégonflé, trop de monde.
Et pour finir, le butin pour tous les goûts de la famille, entre commandes de mini-monstres et inspirations diverses, avec une pensée particulière pour cette histoire de chat bleu qui est tombé à pic et quelques idées pour écrivain en herbe en mal d’inspiration. 🙂
Le roman de Montreuil 2016 est terminé. Prochain volume sans doute l’an prochain que j’espère aussi réussi et riche en émotions.