Traduit par Isabelle Maillet
Suite au décès de leur fille Lydia, Angus et Sarah Moorcroft décident de quitter Londres, pour refaire leur vie sur un îlot perdu du sound of Sleat, entre l’île de Skye et Mallaig, à l’ouest de l’Ecosse. Angus (comme son nom l’indique) est écossais et sa grand-mère lui a légué une vieille maison, sur cet îlot nommé Torran, entouré de vase. La civilisation la plus proche se situe sur la minuscule l’ile d’Ornsay, que l’on peut rejoindre à pied quand la marée est basse. Tout en faisant bien attention à mettre ses pieds en dehors de cette vase mouvante prête à vous engloutir au moindre faux pas… Ce coin réputé pour ses violentes tempêtes mais aussi ses magnifiques paysages, qui ont fait fantasmé Sarah, d’origine anglo-américaine.
Voilà pour le décor.
La petite Lydia a une soeur jumelle, exactement identique : Kristie. Oui, me direz-vous, les vrais jumeaux se ressemblent. Sauf que celles-ci ne sont à tel point identiques que leurs parents ont un tel mal à les reconnaître qu’ils ont dû trouver un système pour les distinguer : un système de couleurs. Elles ont les cheveux tellement blonds qu’ils sont presque blancs, les yeux bleus perçants. Leur surnom est « les jumelles de glace » (The Ice Twins, titre original). Leur caractère n’est pas semblable : c’est aussi ce qui permet de les différencier.
Quand le roman commence, Lydia est morte depuis 14 mois. Les Moorcroft font leurs bagages et déménagent donc à Eilean Torran, séparément. Leur idée est de retaper cette vieille baraque pour sauver leur couple et survivre au décès de leur fille. Un moyen aussi de sauver psychologiquement la jumelle survivante. Mais très vite, Kristie adopte un comportement étrange, affirme être Lydia, fait des crises d’angoisses et d’identité, entend des voix, parle seule à quelqu’un qu’elle seule peut voir. Scolarisée à l’école d’Ornsay, elle est rejetée et moquée par ses camarades. Les parents voient rouge, sont désemparés.
Le récit alterne entre le point de vue de Sarah et celui d’Angus. On découvre peu à peu leur faille : ce ne sont pas des personnages parfaits ; ils ont des secrets qu’ils se cachent mutuellement, ne sachant pas que l’autre « sait » déjà. Cela va en s’empirant pour Sarah le jour où sa fille survivante affirme qu’Angus a eu un comportement déplacé vis-à-vis de l’autre jumelle. De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Mais peut-on croire les paroles d’une enfant de 7 ans ? De son côté, Angus est persuadé que Sarah est responsable de la mort de sa fille. Et qui est vraiment leur fille survivante : Lydia ou Kristie ?
Un thriller particulièrement réussi : on sent vraiment l’angoisse monter et la trouille vous envahir. Comme tout bon thriller digne de ce nom, de multiples rebondissements sont au rendez-vous. Le tout allié à la météo et aux paysages sauvages, aux couleurs changeantes et incroyables de ce bout d’Ecosse : c’est ce qui fait l’originalité de ce livre et c’est ce que j’ai aimé, encore plus que l’intrigue. Etre plongée dans cette ambiance iodée dans un paysage grandiose mais cruel, où la maison elle-même est un personnage à elle toute seule ! L’apothéose est la tempête monumentale qui éclate, offrant le dernier rebondissement à l’histoire. Du moins c’est ce qu’on croit. Mais il faut lire le roman jusqu’à la dernière page !! Quelques touches de gaélique écossais pour parfaire l’ambiance et le tour est joué !
J’ai apprécié cette lecture de pur divertissement, juste avant d’embarquer en direction de Lewis en passant par Skye via le petit village de Mallaig, sur le Sound of Sleat, justement ! 🙂

La plage d’argent, près de Mallaig (c)
A noter que l’îlot où est situé la maison des Moorcroft est purement imaginaire mais l’auteur(e) s’est inspiré(e) de Eilean Sionnach, près d’Isleornsay à Skye.
Jeu de mots dans le nom de famille, je me le suis demandé aussi, mais c’est peut-être un nom de famille courant en Ecosse…
Vraiment prenant et scottish, au-delà même des quelques clichés, qui font qu’on pardonne à l’auteur. L’auteur(e)? qui publie ici sous un pseudonyme tout en étant un(e) auteur(e) britannique à succès. Je ne vois pas qui c’est.
Livre découvert sur le blog de Mélo ! Merci 😉
Pour ce qui est de Lewis, j’en parle bientôt (je suis rentrée hier, avec tant de belles images en tête et dans l’appareil photo : c’était magique ! Un rêve réalisé !
Ca a l’air parfait pour cet été. Noté.
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Dépêche-toi car l’été est déjà bien avancé ! 😉
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