Un des romans que j’ai rapporté du Salon de Montreuil consacré à la littérature jeunesse. Je trouvais ça chouette l’idée d’un roman consacré à celle qui deviendra Marie Curie et à sa soeur Bronia. La couverture était en plus sympathique, je n’ai jamais lu l’auteure : l’occasion de partir à l’aventure…
On plonge en 1860 dans la Pologne qui n’existe plus en tant que telle, occupée par les Russes, les Prussiens, entre autres. A Varsovie, les Russes interdisent aux femmes de faire des études, il est interdit de parler polonais, il faut parler russe. Bronislawa et Wladyslaw sont enseignants, dans cette Pologne occupée. Ils auront 5 enfants, dont Bronia (1865) et Marie (1867). En 1871, Bronislawa contracte la tuberculose, maladie qui fait des ravages partout en Europe à cette époque. Wladyslaw se trouve en difficulté financière mais refuse d’envoyer ses enfants travailler : ils doivent étudier, même s’il doit se saigner aux quatre veines. Il a l’idée de louer les chambres de son appartement à des étudiants. Sans se douter que l’hygiène de ses pensionnaires pauvres, couverts de puces, apporterait le typhus dans le foyer. Tour à tour la famille perd sa fille aînée et la mère des enfants. Bronia contracte le typhus mais survit.
Voilà pour le contexte de départ. Les années passent. Bronia et Marie vont suivre des cours à l’université clandestine (dite « université volante ») car elles ont décidé de s’instruire, encouragées par leur père, même s’il tremble qu’elles se fassent prendre : la loi russe interdisait aux filles de suivre des études supérieures. La solution serait de partir à l’étranger, en France, à la Sorbonne, suivre des cours. Mais cela coûte cher. Marie propose alors un pacte à Bronia : elle trouvera un emploi de gouvernante et donnera la moitié de son salaire à sa soeur pour qu’elle puisse payer ses études à Paris. Puis, une fois ses études achevées, Bronia rendra la pareille à Marie. Après hésitation, Bronia finit par accepter. Une nouvelle vie et la suite, on la connaît dans les grandes lignes.
J’ai aimé plonger dans l’ambiance du Paris de cette époque, et fréquenter les étudiants polonais. Mais j’avoue que ce roman ado m’a déçue ! On aperçoit les difficultés de Bronia et Marie dans leur combat pour étudier (même à Paris où faire des études de médecine quand on est une femme n’est pas admis par la majorité des hommes) mais je ne sais pas, je m’attendais à en savoir davantage aussi.
Ce roman souffre d’une surdose de romance qui m’a assez agacée. Ou c’est la mièvrerie qui m’a agacée. L’ambiance mièvre est peut-être ce qui gâche tout ici, et dès le début :
« De retour de l’appartement, Bronislawa s’installait au piano pour jouer du Chopin, tandis que Wladyslaw, confortablement assis dans un fauteuil aux accoudoirs ornés de napperons, lisait le journal. Ainsi va la douceur des gens qui s’aiment. » Mouais, il ne manque plus que les violons !
« D’une voix à peine audible, elle murmura : « Je vous aime. »
– Maman ! s’écria Marie.
Mais c’était fini. Leur maman était morte. » Là il manque presque les tambours !
Tout le reste du livre est davantage consacré aux amours de Bronia et Marie. On sait bien évidemment que la rencontre avec un certain Pierre Curie fut déterminante pour Marie, mais j’aurais aimé en savoir davantage sur leurs recherches pour découvrir le radium, sur l’avancée que cela a apporté. C’est évoqué à la toute fin du livre. Quelques lignes seulement pour évoquer l’avancée scientifique qui a tout révolutionné. Et rien sur le fait que cette découverte a aussi coûté la vie à Marie Curie, puisqu’à l’époque, on ne connaissait pas l’effet nocif de la radioactivité.
J’ai souri de voir Pierre Curie en physicien timide et dans la Lune, capable de se prendre un réverbère à force d’être ailleurs que là où il est physiquement. Un vrai professeur Tournesol. En deux lignes, l’auteur nous apprend qu’il est mort accidentellement en glissant sous un fiacre en 1906…
C’est bien dommage aussi de mettre en postface uniquement que Marie Curie fut double fois Prix Nobel (et la première femme Prix Nobel aussi est expédié en quelques lignes).
Le côté positif est tout de même qu’on arrive à apprendre des choses que l’on ignorait, mais à compléter avec des biographies pour adulte, qui expurgeront le côté un peu « cul-cul-la-praline » que j’ai trouvé ici. Les personnages sont attachants mais reste à savoir si nos ados vont les prendre au sérieux, à cause du ton général de ce roman.
Ca peut plaire aux filles, pour les garçons, je suis moins sûre.
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Sans doute. Moi j’ai passé l’âge de la guimauve trop sucrée (et je crois que ça n’a jamais été ma tasse de thé). 😉
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