« Tu as surgi de nulle part un beau jour, avec un coquard. Je ne sais rien de toi. »
Traduit par Jean Esch
A Manchester, Aidain Waits, jeune inspecteur accroc aux amphétamines, à l’alcool et excès en tous genres, vit dangereusement sur le fil du rasoir, jusqu’au jour où il subtilise de la cocaïne et la remplace par un paquet de talc. Pas de chance, c’est la fois de trop ! Pour se racheter, ses supérieurs hiérarchiques lui demandent d’infiltrer la Franchise, le plus gros réseau criminel du trafic de drogues de Manchester. A sa tête, le caïd Zain Carver, qui n’a rien à envier aux mafiosi italiens. La deuxième mission de Waits sera de ramener Isabelle, fille d’un politique important. Waits tombe amoureux de Catherine, l’une des « sirènes » de Carver, à savoir les filles qui n’ont pas d’autres missions que de collecter l’argent de la drogue dans les clubs et les bars. « Tu as surgi de nulle part un beau jour, avec un coquard. Je ne sais rien de toi. » C’est quelque chose qui n’était pas prévu. Un mystérieux texto et un autre événement non prévisible vont faire dérailler la mission de Waits, accumuler les morts, et l’embarquer dans les méandres les plus sombres de l’underground malsain.
Joseph Knox plante le décor à Manchester, l’une des villes les plus défavorisées d’Angleterre, dont il restitue à merveille l’ambiance angoissante de la vie underground illicite. Drogues frelatées, hématomes, alcools, prostituées, bars louches, seringues, morts par overdose, humidité qui vous transperce, dealers taillés au scalpel, mais aussi femmes tout en mystères, rien ne manque pour vous servir un roman noir expresso, tendance café glacé.
Rubik’s, Sycamore Way, le Burnside, on enboîte le pas à Aidan Waits à travers la ville dont il fait quasiment un personnage aussi noir que Carver, le boss de la drogue.
Le personnage de Joseph Knox a tout de l’anti-héros. Un personnage cabossé qu’on a déjà croisé chez d’autres auteurs de polars. Je pense en particulier aux romans noirs de l’auteur nord-irlandais Sam Millar, dont le détective Karl Kane pourrait être un lointain cousin plus mature.
Si j’ai aimé l’ambiance, je me suis souvent perdue en route, à force de croiser tant de personnages furtivement, de rentrer et sortir des bars et des clubs. J’ai fini par perdre l’intrigue de ce roman du bitume, âpre comme le whisky, dont on ressort avec la gueule de bois. L’appel des sirènes n’a pas tout à fait fonctionné !
J’ai bien cru, à lire ton billet, que tu en ressortirai avec la gueule de bois.
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Cuite au whiskey (et non whisky, d’ailleurs, référence à la communauté irlandaise de Manchester qui boit du Jameson soda😁).
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