La seule histoire – Julian Barnes

71Xu8R9LE9L (1)

Traduit par Jean-Pierre Aoustin

Le narrateur part du postulat qu’« un premier amour détermine une vie pour toujours (…). », que « la plupart d’entre nous n’ont qu’une histoire à raconter » et qui en vaille la peine.   Il propose de raconter la sienne. Une narration qui commence par un « je » pour se terminer par un « il », comme pour mettre de la distance avec cette histoire.

Paul Casey raconte sa seule histoire qui a débuté il y a plus de cinquante ans, dans la banlieue sud de Londres, que l’on surnommait alors « le Village ». Jeune homme de dix-neuf ans, il sympathise pendant les cours de tennis où l’a inscrit sa mère avec une « Caroline » qui se prénomme Susan. Une femme mariée de quarante-huit ans, deux enfants. Il prend rapidement l’habitude de la ramener chez elle en voiture. Ils deviennent amants. Ils décident de fuir ensemble. Paul Casey vivra aux crochets de Susan en attendant de devenir avocat. Il aime par dessus tout lui tapoter ses « dents de lapin » ! (sic!) Un jour Susan décide de faire un tour chez elle afin de voir si tout est en ordre, car elle est propriétaire pour moitié de la maison. Elle est surprise par son mari qu’elle pensait absent. La saisissant par les cheveux, il l’envoie valser dans une porte : c’en est la fin des dents de lapin ! Susan portera un appareil dentaire, entrera dans une profonde dépression pour une raison obscure, accrochera ses jours aux bouteilles d’alcool. Nous suivons la dégringolade de cette femme et de la vie de dingue qu’elle fait mener à son jeune amant. Celui-ci devra se résoudre à l’évidence.

Une histoire d’amour ? Eh bien je ne m’attendais pas à ce qu’elle prenne cette forme, à savoir un long soliloque introspectif. Je m’attendais à quelque chose de tout de même plus réjouissant ! C’est affreusement triste, mais pas comme les grands romans d’amour de la littérature classique. Ici c’est plutôt le vide qui sidère, à cause de cette narration contemplative qui finit tout simplement par faire oublier…. qu’il s’agit d’une histoire d’amour !

Vous l’aurez compris : je me suis beaucoup ennuyée. Ces deux tourtereaux là, on a furieusement envie de les chatouiller parce qu’ils déprimeraient un régiment d’éléphants ! Oui, je ne fais pas trop dans la dentelle mais pour ma deuxième lecture de l’auteur (la première,  Outre-Manche, m’avait déjà fait sombrer !) c’est encore un échec. Je me suis pourtant lancée sans a priori.
Par ailleurs, je ne suis par ailleurs, pas d’accord avec son postulat : il y a tellement de choses qui déterminent une vie pour toujours, que cela me paraît réducteur. En outre, une vie est-elle déterminée pour toujours ? Ce n’est pas non plus ma conception des choses ! Mister Barnes, on n’est pas les meilleurs copains du monde et j’en suis désolée, parce que j’aime beaucoup la littérature anglaise !

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
Cet article, publié dans Littérature anglaise, est tagué , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

2 commentaires pour La seule histoire – Julian Barnes

  1. alexmotamots dit :

    Son précédent roman : Une fille, qui danse, m’avait aussi déçu. Merci pour ton avis, j’hésitais à le lire.

    Aimé par 1 personne

    • Maeve dit :

      De rien : la vie est trop courte pour lire des livres ennuyeux, même si ce n’est que mon avis et que lui et moi ne sommes pas sur la même longueur d’ondes ! 😉 Ce roman fait partie des 3 pour cette catégorie que je devais lire pour mon jury (en conurrence avec « Les heures rouges », dont je trouve le sujet bien plus profond qu’une histoire d’ A qui se regarde le nombril ! ; et « La maison parmi les arbres » de Julia Glass que je suis en train de lire). Pour l’instant, « Les heures rouges » a ma préférence mais rien n’est joué !

      J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s