
Je me suis laissé influencer par ce roman dont je n’ai vu (à défaut de les avoir vraiment lues) que des critiques positives, voire élogieuses. Depuis, ce livre a obtenu le prix Stanlislas et celui que vous voyez en bandeau.
Une critique à froid pour moi car j’ai lu ce roman il y a plusieurs semaines. A froid aussi, parce que, bof, je m’attendais vraiment à quelque chose de plus fouillé et avec davantage d’analyse sur la société ou/et le pourquoi du comment on en arrive à ce drame.
Nous sommes dans un bled de Lorraine. Le narrateur est veuf, père de 2 enfants. Fus est l’aîné. Celui avec qui il allait au foot au club local tous les dimanches. La « môman » est morte d’un cancer, après des mois à l’hosto où ils allaient la voir. C’est pas la joie. Lui, le père, il est monteur de câbles à la SNCF. Quand il n’est pas au foot, il est à la cellule du PS. Au fil du temps, les réunions de cellule se sont effilochées. C’est devenu un peu vide de sens tout ça, on y passe plus de temps à critiquer les « cocos » (communistes) qu’à débattre et avoir des projets. Mais bon, les potes sont là-bas. Il y va davantage pour les voir que pour le reste. Tracter ? Un autre siècle. Et puis, sa femme est mourante, il va reprendre le taf quand même, obligé. Il faut s’occuper de Fus et de son petit frère, Gillou. Les gamins grandissent sans leur mère (qui meurt). Et lui se noie dans son chagrin.
Fus continuera ses études dans le coin. Finalement c’est plus pratique. Paris, c’est loin. Nancy aussi. C’est la Ville etc. Une décision qu’il (lui, le père) regrettera plus tard, mais trop tard. Fus se fait de nouveaux potes et il se met à changer. Le père n’aime pas du tout ses nouvelles fréquentations, mais, après avoir perdu sa femme, il semble craindre de perdre son fils. L’ambiance devient tendue à la maison, les fréquentations de Fus taboues. Vous comprenez, lui le militant PS a un fils qui fréquente les mecs du FN. La honte.
Pourtant c’est Fus qui trouve un logement à Gillou à Paris, quand il est admis dans une grande école. Le père était mort de trouille de ne pas arriver à le loger, faute de moyens. Et puis un jour, Fus rentre salement amoché. L’hosto, encore ce putain d’hosto. A cause des « antifa ». Ce sont eux qui ont fait ça. La spirale infernale est en marche…
On ne peut pas dire que ce soit un roman très gai. Ni très explicite. Chacun mettra ce qu’il voudra là-dedans : Fus a viré FN car il n’a plus de mère et que son père ne s’occupe pas de lui, trop accaparé par son propre chagrin ? Rien ne le dit. Le père n’est pas un cas social ni même un « beauf » : militant et ouvrier à la Sncf. On a vu pire ! On ne saura jamais pourquoi Fus s’est mis à fréquenter ces mecs. Parce qu’il s’ennuie ? Des jeunes de son âge, de la compagnie, toujours mieux qu’être seul ? Les parents de ces jeunes ont a priori l’air comme tout le monde : leur tronche n’est pas tatouée d’un insigne nazi. Aucun acte militant clairement explicite.
Je suis vraiment restée sur ma faim ! Et puis le style un peu « cul terreux », genre « la môman », « le Jérémie » m’a bien saoulée ! Ok, je connais certains parlers de France, je ne connais pas l’accent lorrain, mais c’est pas la peine d’en rajouter… ça fait caricature, avec une impression de mépris. Pas d’analyse sur l’état de la société ni de la France des ex-hauts fourneaux. C’est juste un drame familial. Loin d’être inoubliable à mes yeux. En tout cas dans la manière dont cela est conté.
Ce roman n’est pas sans rappeler Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018. Y aurait-il une mode du « roman lorrain » ou un nouveau genre littéraire que l’on pourrait appeler ainsi ?
Bon il va vraiment falloir que je me fasse ma propre opinion mais cela fait plusieurs avis que je lus qui vont dans ce sens…. Je commence à trouver que de nombreux romans recueillent des avis élogieux puis….. 🤔😉
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Oui, exactement !
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Le style ne m’a pas gêné, et j’ai adoré ce roman fort.
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Tu as de la chance. Pas du tout mon cas.
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