Le roman de Beyrouth – Alexandre Najjar

Encore un livre d’Alexandre Najjar et cette fois c’est un roman historique. Nous suivons une famille à travers 3 générations, en particulier un jeune garçon qui au fil du temps deviendra journaliste et par la même occasion le narrateur de l’histoire. L’histoire n’est qu’un prétexte pour raconter l’Histoire en majuscule de ce petit pays qu’est le Liban. Le roman de Beyrouth puisque tout a commencé là, quand le Liban n’existait pas à proprement parlé ou plutôt se résumait au Mont-Liban.

« Beyrouth, comme un sémaphore sur la rive est de la Méditerranée. Surplombée par des cimes laiteuses – « Liban vient de laban (lait caillé) – et des collines plantées de pins parasols et d’oliviers, Beyrouth, ville médiane entre mer et montagne, entre Orient et Occident (…) ».

Il est difficile voire impossible de résumer ce livre très dense mais très intéressant qui plaira à tous ceux qui sont férus d’Histoire. Si par moments je me suis perdue entre les lignes, je n’ai pourtant pas totalement décroché car on se laisse entraîner, poussé par un esprit de curiosité. J’ai appris beaucoup de choses (peut-être pas tout retenu non plus, c’est sûr !) mais je vais finir, au fil de mes lectures par connaître Beyrouth comme ma poche ! La Place des Canons dont j’ai croisé le nom dans d’autres livres n’a presque plus de secrets pour moi.

Il est bien sûr question de la France, des relations entre les deux pays, mais aussi de la Syrie. Il est question de décolonisation et des voisins forts en gueule, exacerbant les extrêmismes de tous bords après la Seconde guerre mondiale. Le livre commence au milieu du XIXe siècle et se termine le 1er janvier 2001. L’Histoire n’a pas fini de s’écrire puisque, comme le remarque l’auteur à la fin de l’ouvrage, à peine publié, on assassinait Rafic Hariri. Que dire sur tout ce qui s’est passé ensuite ?

Il est question des communautés : druzes, sunnites, chiites, maronites qui cohabitent, et de préjugés…

Il est question de L’Orient et Le Jour, les deux quotidiens nationaux concurrents, chacun avec une conception opposée du journalisme, qui vont fusionner en L’Orient-Le Jour : « (…) Georges Naccache décida de ventre L’Orient que Le Jour avait réussi à détroné. Ghassan Tuéni s’en porta acquéreur, mettant ainsi un terme à la rivalité légendaire opposant les deux quotidiens. (…) »

Alexandre Najjar achève de vous faire voyager en parsemant sa prose de mots en arabe. (C’était déjà la cas avec Le chant du ténor).

Enrichissant est le mot qui convient pour ce livre.

L’avis d’Anne sur Berlin 36 du même auteur, ICI

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
Cet article, publié dans Littérature libanaise, est tagué , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Un commentaire pour Le roman de Beyrouth – Alexandre Najjar

  1. alexmotamots dit :

    Ma LAL libanaise est en train de s’allonger.

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s