C’est parti, je suis bien dans l’ambiance de la rentrée littéraire : les rencontres tant au Centre culturel irlandais qu’au Livre sur la place à Nancy n’y sont sans doute pas étrangères ! Quel bonheur de retrouver nos auteurs préférés en vrai, de parcourir les travées chargées de livres, presque jusqu’à l’épuisement, à la recherche d’une pépite ! 🙂 Je viens de passer un week-end magique, entre visite de la jolie ville de Nancy et tables rondes littéraires. Mais aussi des off parfois rigolo – ce n’est pas tous les jours que l’on se retrouve à petit-déjeuner dans la même salle que Santiago H. Amigorena, l’auteur du très remarqué Ghetto intérieur (que je n’ai pas lu !). Jonathan Coe presque tout seul devant l’opéra, alors que je tournais pour trouver le bâtiment : c’est mieux qu’un GPS ! :p Je suis repartie avec le dernier roman dédicacé de Sorj Chalandon, avec qui j’ai brièvement parlé de l’Irlande (il y avait du monde !) Bref, la vie reprend, pourvu que ça dure ! En tout cas, carpe diem !
Voici mes quelques repérages, au-delà du Pavillon des combattantes d’Emma Donoghue que j’ai déjà chroniqué.
Littérature irlandaise : on est franchement gâtés !
Des milliers de lunes de Sebastian Barry (traduit par Laetitia Devaux) est en quelque sorte la suite Des Jours sans fin, mais peut se lire séparément, comme tous les romans de Sebastian Barry. Cet opus raconte l’histoire de la jeune orpheline Dakota, Winona Cole, fille adoptive du couple du roman précédent – si ma mémoire est bonne. Il est déjà sur mes étagères et attend son tour !
Au-delà de la mer de Paul Lynch (traduit par Marina Boraso), comme une évidence, puisque j’ai lu tous les romans de l’auteur se suis allée l’écouter évoquer ce huis-clos en mer, bien loin de l’univers du Donegal dont on a l’habitude. Lors de a présentation du livre, il a ce huis-clos en parallèle avec les trois confinements qu’a subi l’Irlande depuis mars 2020, ce qui pouvait arriver à des gens qui se retrouvent seuls pendant des semaines et ressortent de là un peu dézingué d’avoir été si longtemps face à eux-mêmes et l’oscillation de leurs sentiments, d’un extrême à l’autre. J’ai hâte de lire ce livre !

Les lanceurs de feu de Jan Carson : une nouvelle autrice nord-irlandaise traduite en France ! 🙂 ll est en première sélection du prix Médicis étranger.
Un tireur sur mesure (traduit par Patrick Reynal) :un nouveau Sam Millar nous arrive en octobre, pour un polar bien noir comme il les aime, tiré de faits divers à Belfast. La couverture est pour une fois sympathique (changement d’éditeur).
Une famille irlandaise de Kathleen Mac Mahon (traduit par Anne-Sophie Bigot) est sorti en juillet. Je l’ai repéré en pérégrination en librairie ! Pas certaine de le lire, on verra, mais toujours bon à signaler. C’est une histoire de famille et de rivalité.
Et puis, à ne pas oublier, puisqu’il sort en poche pour cette rentrée, le multi-primé Apeirogon de Colum McCann (traduit par Clément Baude), que je suis en train de dévorer ! J’avais commencé à en lire quelques chapitres sous format électronique il y a quelques mois, mais je l’ai racheté en poche. A must read et je sais déjà que c’est un coup de coeur (il me reste 200 pages à lire). Ce fut un bonheur sans nom d’écouter Colum McCann évoquer ce livre, de concert avec le violoniste Colm Mac Con Iomaire au Centre culturel irlandais, par un samedi après-midi ensoleillé ! Un beau roman à lire et de la vraie bonne musique à écouter !
Les autres repérages de la rentrée littéraire :
Soleil amer, de Lilia Hassaine est en lice pour le Goncourt, au même titre qu’Enfant de salaud de Sorj Chalandon. J’ai hâte de découvrir les deux !! Soleil amer est une fresque familiale concise d’une famille algérienne qui arrive en France. Enfant de salaud est un plongeon dans le mensonge. Une histoire de trahison d’un père envers son fils. J’en ai entendu beaucoup de bien et j’adore la plume de Sorj Chaladon.
Un peu de littérature libanaise, notamment avec le dernier Alexandre Najjar dont j’ai beaucoup apprécie les précédents livres. Mais aussi Majdalani, et Hyam Yared. Pensons une seconde aux Libanais qui sont en train de crever dans l’indifférence générale de la communauté internationale. Ils survivent actuellement grâce aux dons divers. Le pays n’a plus de gouvernement depuis l’explosion d’août 2020. Le pays manque de tout : de médicaments, d’essence, d’électricité…. Crise économique, sociale, sanitaire, humaine. Pourtant, les médias évoquent peu la chose, hormis un Envoyé spécial la semaine dernière. Donc il reste les livres pour essayer de comprendre, encore et toujours.
J’ai découvert la BD de Jacques Ferrandez Suites algériennes (1962-2019), lors d’une table ronde très réussie sur l’Algérie, avec Azouz Begag (qui a toujours cet humour incroyable), Lilia Hassaine et cet auteur. En sortant, j’avais envie d’acheter les trois bouquins ! Ah, les tentateurs ! Je me suis rabattue sur la BD parce que la foule sous le pavillon des livres était telle, que je n’ai pas retrouvé les autres. 🙂 Pour Jacques Ferrandez, l’Algérie d’aujourd’hui est un immense gâchis ! Je suis assez d’accord. C’est un pays riche, contrairement à ce qu’on croit, mais qui a la corruption en guise de système gouvernemental. Tiens donc, ça ressemble au système libanais. Guère en mieux.
Je suis en train de lire le dernier Emma Cline, Daddy, recueil de nouvelles, mais j’avoue que je rame un peu, après avoir beaucoup aimé la première nouvelle, éponyme. A suivre. Je l’ai posé pour l’instant.
Enfin, je sors complètement de ma zone de confort pour plonger dans la dictature de l’Uruguay des années 60-70 et à l’enfance, autre patrie, avec Le dernier exil de Santiago H. Amigorena.
Voilà, voilà. Et vous que lisez-vous en cette rentrée littéraire ?