
Comme je replie mes bagages bientôt, voici un bref retour sur mes lectures de ces dernières semaines. Globalement du très bon !
Je n’ai pas disparu, je lis beaucoup mais je suis aussi très occupée et beaucoup en vadrouille, donc pas forcément derrière un écran !😉

J’ai retrouvé Sam Millar au salon du livre d’Abbeville, dédié à l’Irlande, cette année, et me suis fait dédicacé son dernier roman noir, publié aux éditions Metailié pour la première fois : Un tueur sur mesure ne fait pas partie de la série Karl Kane à laquelle on s’était habitué ces dernières années et j’avoue que c’était tant mieux ! On retrouve un Sam Millar au meilleur de sa forme : c’est comme toujours très noir, mais aussi très drôle, bien grinçant. On a l’impression d’être à la fois dans un dessin animé de Tex Avery, une parodie de polar noir américain (même si ça se passe à Belfast) et un comics avec des super costauds que rien ne fait reculer, même si là, ils sont plutôt malfaisants. Des pieds nickelés déguisés en loup le jour d’Halloween décident de cambrioler une banque de Belfast. Eux, ils sont plutôt couillons, pas très doués mais drôles (j’ai trouvé !). Le problème c’est qu’ils vont tomber sur des vrais méchants. Sam Millar n’a pas l’habitude de mâcher ses mots, les âmes chastes pourraient être choquées par certains mots et certaines scènes, mais moi je me suis beaucoup amusée ! J’ai même croisé les deux chats de l’auteur dans ce bouquin !🤗

Un petit retour à la littérature islandaise que j’affectionne beaucoup, pour découvrir Sjon, que je n’avais encore jamais lu. Blond comme les blés raconte une histoire de néo-nazisme. Comment un jeune garçon, Gunnar Kampen, après la Seconde Guerre mondiale, en arrive à fonder en 1958 un parti politique nationaliste et se consacrera à l’organisation internationale du mouvement néo-nazi. Ça fait froid dans le dos. J’ai bien bien aimé, même si j’ai trouvé que ça manquait un peu de « liant ». Il faut peut-être que je le relise une deuxième fois (il fait une centaine de pages)

Ce mois, j’ai fait des bonds en voyant les médias s’acharner à parler du meurtre d’un assassin de préfet massacré par un islamiste, en prison. (Quelle ironie !) Colonna n’est pas un héros c’est un criminel. Les médias s’acharnent à montrer 300 ou 400 connards décérébrés, lobotomisés, tout péter à Bastia et Ajaccio, défoncer des bâtiments au tractopelle. La population de la Corse fait un peu plus de 330 000 habitants ! La majorité silencieuse est laissée dans l’ombre et c’est vraiment dommage ! Ce livre, réalisé par le journaliste Jean-Michel Verne et publié l’an dernier, donne la parole à des élus, des citoyens qui se battent contre la mafia, le grand banditisme qui gangrène l’île. Ils racontent leurs démêlés divers, les pressions et les menaces qu’ils ont subis. L’enjeu futur de la Corse n’est pas des moindres, surtout depuis que les nationalistes ont pris le pouvoir en 2015. Donner l’autonomie c’est livrer la Corse à la mafia. Qui a créé la collectivité territoriale de Corse, a permis l’émergence de ces politicards en grande partie fachos, si ce n’est pas l’Etat ? Les témoignages, même s’ils ne m’ont pas tous convaincus, sont accablants. En 2019, un militant écologiste, Maxime Susini a été assassiné. Cela aurait déclenché une prise de conscience collective. Je voudrais qu’on s’intéresse à ceux qui ont conscience de la gravité de la situation dans laquelle en Corse, des conséquences des agissements des organisations criminelles et leurs connexions avec les milieux politiques et économiques insulaires. Le chômage endémique (et son pendant, la débrouille et le travail au noir), le laisser-aller de l’Etat qui ferme les yeux parce que ça l’arrange bien, très souvent. Et puis j’en ai marre du racisme ou de la xénophobie anti-corse (appelez ça comme vous voulez). Trop facile de dire « Les Corses nous font chier ». Ah ouais ? Sauf pour poser vos fesses sur les plages !!!😤 Bref, on insulte mes grands-parents maternels, une partie de ma famille et celui qui sort ça une fois devant moi ne s’en remet pas (LOL) ! Rien dans mon nom de famille n’indique une partie de mes origines, je suis un patchwork, contrairement à ces imbéciles dont les parents n’ont sûrement pas beaucoup voyagé !) Bref, après ça, je ne vais pas me faire des amis, mais je m’en fiche.😁 Je ne peux que vous conseiller cette lecture instructive. Un poke à Anne de Carbuccia, Marie-France Antona, Brigitte Peressini. J’ai le coeur tourneboulé par leurs témoignages. J’ai vu tout un tas de fous furieux bretons, basques mais surtout bretons ) s’assimiler à ce qui se passe en Corse. J’ai pas de mots.😂

Dans un tout autre registre, j’ai lu un roman québécois (en février ). Sauvagines se passe dans la forêt du Kamouraska. Raphaëlle est garde forestière et vit une partie de l’année totalement isolée dans une cabane, avec comme seule compagnie, la jeune chienne qu’elle vient d’adopter, Coyote. Son job est de traquer le braconnage, endémique dans cette partie du Québec. Son univers bascule le jour où son chien est pris par un piège. Elle décide de passer à l’attaque, de manière non légale. En même temps, elle découvre un carnet, un journal intime d’une inconnue de son âge alors qu’elle est hébergée par un vieil ami. Elle retrouve la trace de l’autre jeune femme. Ce roman est à la fois un roman écologique , un thriller et un roman d’apprentissage. C’est aussi un très bel objet livre, avec des dessins au fil des pages. Un glossaire (pas suffisant à mon goût) qui explicite des mots québécois. J’ai eu parfois des interrogations sur certains termes, mais ça fait partie du charme du livre ! Gabrielle Filteau-Chiba est aussi l’auteur d’Encabanée. Dans ces deux livres, il y a une part autobiographique. J’ai beaucoup apprécié ce livre qui dénonce les lois idiotes concernant la préservation des espèces au Québec, avec une belle histoire dans un coin perdu. Cela dit, j’ai trouvé quelques longueurs (vite oubliées).

Enfin, le dernier Lisa Harding, Tout ce qui brûle, refermé hier. Sonya, ancienne actrice, mère célibataire et alcoolique. (Yaya, comme l’appelle son fils, Tommy, Mister T.,) va me manquer ! Elle vivait en vase clos avec son petit garçon et Herbie le chien, (« ses garçons »). Le gamin, 4 ans, n’allait pas à l’école. Addict à l’alcool, sans argent, Sonya a des accès de violence quand elle est saoule, ce qu’elle regrette tout le temps. Sonya est une personnalité incandescente. Elle brûle de l’intérieur. A cause de ses blessures, de son enfance cabossée, d’avoir été oubliée après avoir connu la gloire sur scène, d’avoir été abandonnée par le père de son fils. Yaya brûle aussi de l’alcool qu’elle ingère, elle se met le feu et un jour on lui fait remarquer que Tommy aurait des tendances pyromanes. Yaya brûle d’amour pour lui, au point de l’étouffer. Un jour, le père de Sonya, qu’elle n’a pas vu depuis des lustres, déboule dans la baraque et la coinvainc de faire une cure de désintoxication.
J’ai adoré ce livre qui est l’histoire d’une vie en cendres puis d’une renaissance ! Sonya lutte contre elle-même. Du feu qui la consume, elle finira par atteindre le feu sacré ! Même un type envahissant ne pourra pas l’arrêter ! Un clin d’oeil au feu de Sonya avec cette belle couverture rouge avec une jeune femme au pull rouge également ! Lisa Harding nous plonge à merveille dans l’esprit tourmenté de cette jeune femme attachante. Un coup de coeur dont je vous conseille la lecture. Le 1er roman de Lisa Harding était également un coup de ❤ ! Décidément !
Finalement, ma chronique qui se voulait rapide, est longue… Bonne lecture !
« Sauvagine » est dans ma wishlist… j’ai aimé « encabanée » . Si jai bien compris il y a un lien par le biais du journal.
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Je ne connaissais pas du tout cette autrice, découverte en librairie. J’ai passé un bon moment. On sent effectivement qu’elle a mis de son expérience dans ses romans.
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J’ai acheté Encabanee et si cela fonctionne je l’aurai Sauvagines dont ma bibliothécaire est tombée sous le charme…😉
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Je note ton dernier coup de coeur.
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👍
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