
Le mur des silences est le 4e volume de la série « Konrad » et le 3e que je lis. Comme chaque opus fait référence aux précédents, je vous conseille de les lire plutôt dans l’ordre. C’est ainsi que je me suis aperçu en cours de lecture que je n’avais pas lu La pierre du remords, le 3e volume. Cela n’empêche pas de comprendre l’histoire, même si une bonne partie fait référence aux Fantômes de Reykjavik, soit le 2e volume. Vous suivez ? En effet, le personnage de Konrad évolue, surtout son histoire familiale.
Je re-situe le personnage principal : Konrad est un policier en retraite. Son enfance a été douloureuse. Son père était un ignoble bonhomme. Il a découvert qu’il a été assassiné. Il a trempé dans des escroqueries, des histoires d’inceste et autres violences familiale, il battait sa femme, qui est partie avec la soeur de Konrad pour vivre ailleurs. Konrad est lui-même un personnage loin d’être parfait mais qui ne veut pas reproduire les schémas de son père. Il est aujourd’hui veuf, sa femme est décédée d’un cancer, ils étaient séparés. Hugo, son fils était très proche d’elle. Konrad le sait mais n’a jamais avoué une certaine chose à ses enfants : il a trompé son épouse pendant sa maladie. (Oui, Indridason a la main lourde, niveau malheur). Hugo l’apprend par la maîtresse de son père (du moins son ex-maitresse) et, dans cet opus, se brouille avec lui. Cela ne va pas permettre à Konrad de faire totalement le net dans son esprit. Surtout que ce qu’il va apprendre de nouveau sur son père est plutôt accablant.
L’histoire commence avec une maison qui semble hantée. Aucune femme ne s’est jamais sentie à l’aise dans celle-ci. Les familles se succèdent et n’y restent pas. Un jour, des travaux de modernisation mettent à jour un mur creux dans la cave. Je ne vous en dit pas plus pour ne pas trop spoiler l’histoire.
Le récit possède plusieurs fils narratifs qui vous promènent entre le passé et aujourd’hui. Des années où les Américains avaient encore une base en Islande et dont certains ont noué des liens avec les Islandais, se sont mariés et sont restés. Alcools de contrebande, clopes et sourires. Le tour est joué. Stan fait partie de ces Américains ayant épousé une Islandaise. Le mec le plus sympathique du monde aux yeux de ses amis. Elisa semble heureuse. Mais Benony, un ami de Stan remarque depuis quelques temps qu’elle a changé, son regard est différent, bien qu’elle soit toujours souriante. Benony aide Stan a combler un mur creux dans la cave de leur maison. Il avoue qu’il participe à quelques trafics et s’est laissé embarqué dans une histoire de cambriolage, avec Mikki et Tommi. Il y avait finalement pas grand chose à récupérer, quelques bijoux et des photos. Les photos ont disparu. Pourtant, elles vont attirer des ennuis à la bande.
C’est une histoire hyper-sombre dans laquelle nous plonge Indridason. Oui, je sais, c’est jamais très gai, mais là, c’est juste abominablement noir. Tant pour Konrad qui découvre que son père avait des tendances bien peu reluisantes, en plus de sa manie de vouloir escroquer des gens par le biais d’une entreprise de spiritisme. Le lecteur apprend au fur et à mesure la terrible histoire d’Elisa qui subit les pires violences de la part de son mari et qui doit faire éloigner leur fille unique des pattes de celui-ci. On replonge dans l’histoire de Nanna, la fille retrouvée noyée dans un lac (voir Les fantômes de Reykjavik) mise enceinte par un certain médecin et pas du tout inconnu du père de Konrad. Celui-ci remonte le fil, retourne en prison interroger un type qu’il a fait emprisonner dans les précédentes histoires. Ce type a des révélations à faire à Konrad sur l’histoire de son père, mais il ne parlera que si celui-ci lui apporte certaines pilules lui permettant de quitter ce monde sans douleur.
Autant je n’avais pas été embarquée par Les fantômes de Reykjavik, autant je me suis régalée avec Le mur des silences. Les personnages ne sont vraiment pas parfaits (sauf Elisa). Il y a un cadavre. Et une surprise ! J’ai cru deviner très tôt l’identité de ce cadavre mort 40 ans plus tôt. Mais, comme sans doute beaucoup de lecteurs, je me suis fait rouler dans la farine !
Indridason peint un beau portrait de femme en souffrance qui saura affronter son démon pour renaître de ses cendres. Il y a à ce titre une scène que j’ai trouvé excellente ! Malgré la noirceur de l’histoire dans son ensemble, elle l’illumine d’espoir. Benony est également un homme attachant.
Un bon volume, une histoire à rebondissements. J’attends dans savoir davantage sur l’identité du meurtrier du père de Konrad, dans le prochain volume, j’espère et de savoir également si celui-ci va pouvoir se réconcilier avec son fils. L’histoire de famille de ce héros totalement imparfait et d’autant plus humain, est le fil ténu de la série. J’aimerais juste qu’il soit davantage question de la société islandaise et de l’histoire de l’Islande, comme c’était le cas dans la série « Erlendur » que j’avais adoré (et qui me manque toujours ! )
Abominablement noir ? Tant que ça ?!
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Oh oui !
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