Retour de lectures

Helloo-oo !

Me voici de retour après un mois hallucinament chargé qui me laisse un peu sur les rotules mais heureusement les vacances en Irlande pointent bientôt le bout de leur nez, autant de perspectives de ressourcement. Je sais déjà ce que je vais emporter comme lectures au pays de Yeats. 😊

Voici l’état des dégâts concernant les lectures des 6 dernières semaines :

C’est sans compter une petite escapade pour aller voir Dermot Bolger au Centre culturel irlandais, par un samedi après-midi ensoleillé, pour l’écouter évoquer Sheila/Eva de Une arche de lumière qui est pour moi un coup de coeur, comme l’avait été Toute la famille sur la jetée du Paradis.

21 mai 2022

Bon, côté lectures, j’ai fait la connaissance de l’énergique Claire Berest avec Rien n’est noir, Grand Prix des Lectrices ELLE 2020. Il était temps que je le lise ! Je connais peu l’oeuvre de l’artiste mexicaine Frida Kahlo, très à la mode ces dernières années mais pour autant peu connue du grand public auparavant. Claire Berest choisit d’aborder la vie de cette femme par le prisme des couleurs et du couple qu’elle a formé avec le peintre le plus connu du Mexique,aux fresques murales géantes, Diego Rivera. Chaque chapitre est la déclinaison d’une couleur primaire : bleu cobalt, bleu roi, bleu égyptien ; rouge Manathan, rouge Carmen ; jaune coucou, jaune de lune, etc. J’avoue que c’est une roman extrêmement bien écrit qui vous en met plein la vue, restitue très bien cette femme fracassée par une accident de bus, mais pour autant tout sauf morte. Au contraire, la peinture est son exutoire, Diego son mentor. Les couleurs claquent, elle s’exprime comme un charretier parfois, elle n’a pas de filtres, elle ne triche pas. Sa peinture l’incarne ou l’inverse. Je n’ai rien lu d’autre comme livre sur Frida Kahlo. Je manque un peu de recul mais je sais que par moments je me suis un peu perdue. Mais je suis laissé entraîner et j’ai bien bien aimé. Je me suis attaché au personnage. Sans doute pas le dernier livre que je lirai de Claire Berest, dint Gabriele est dans ma PAL, coécrit avec sa soeur Anne, l’autrice de La Carte postale, Grand Prix des Lectrices ELLE 2022 ! En tant qu’ancienne jurée ELLE, j’ai pu assister à un petit après-midi littéraire avec une surprise :

Les soeurs Berest et leur maman nous ont mis un coup d’émotion le 30 mai 2022, jour de la remise des prix du Grand Prix des Lectrices ELLE 2022.

Dans un autre registre, j’ai découvert l’excellente triologie du Baztan de Dolores Redondo, qui se passe dans le Pays Basque espagnol, d’où le nom de cette trilogie. J’ai lu le 1er volume, Le gardien invisible, et fait la connaissance de l’inspectrice Amaia Salazar qui est originaire d’un petit village pas très loin de Pampelune. Une série de meurtres de jeunes filles met en émoi la population. Dolores Redondo mélange le folklore et la mythologie basques, un soupçon de fantastique, une intrigue policière et l’histoire de la famille de son héroïne. C’est génial ! J’ai franchement adoré ce mélange qui n’en fait pas trop non plus. Faites comme moi, allez à la rencontre du basajaun, étrange créature mi-homme, mi-ours en goûtant un petit txatxingorri, un petit gâteau traditionnel de la région. 😊 Un coup de ❤ . La suite est déjà sur mes étagères. Dolores Redondo a obtenu le Grand Prix des Lectrices ELLE 2021, catégorie « roman policier », avec le premier volume qui met en scène la même inspectrice qui fait ses classes aux États-unis à la Nouvelle Orléans où elle rencontre son mari.

Autre coup de coeur ❤ pour Les impatientes de la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, prix Goncourt des Lycéens 2020. C’est un livre douleur sur le sort des fillettes puis femmes peules : le mariage forcé. La polygamie. Et on peut aussi carrément dire la pédophilie légitimée au nom de la tradition.😤 Un roman autobiographique sur la maltraitance à l’égard des femmes réduites à l’état d’objet et d’esclave sexuelle, et d’esclave tout court. On a juste envie de flinguer tous ces connards qui abusent comme des coqs en pâte. Ils sont figés à la Préhistoire et encore, je suis sûre que les hommes de la Préhistoire étaient plus évolués qu’eux ! Un livre remue une colère sourde, mais aussi donne un peu d’espoir. Tout peut changer, il faut éduquer les mecs🦸‍♀️ et les remettre à leur place – et les jeunes générations! Merci aux lycéens d’avoir décerné ce prix !

Dans le registre maltraitance à l’égard des femmes, j’ai terminé hier l’excellente novella de Claire Keegan, Misogynie, qui nous parle justement de l’éducation du sexe masculin en Irlande. Clairement, cela peut peut être généralisé à d’autres pays développés. Cathal n’est pas un homme foncièrement méchant mais son éducation lui a inculqué que les femmes ça ferme sa gueule et ça fait à bouffer. Dès que la femme n’est pas d’accord, c’est une « salope ».D’ailleurs femmes et salopes sont des termes synonymes. Seulement là, c’est bête mais il a foiré un truc qui l’amène à réfléchir. Mathilde va lui tenir compagnie en attendant (je ne dis pas qui est Mathilde, mais au moins, elle, on peut l’oublier dans une pièce fermée à clé sans qu’elle vous dise vos vérités !😅!)

J’ai succombé comme beaucoup à la saga Blackwater, de Michael McDowell, publiée pour la première fois en France par les éditions Monsieur Toussaint Louverture, aux couvertures très très jolies et travaillées ! J’ai dévoré le 1er volume « La Crue« . Nous sommes en Alabama au début du 20e siècle, dans la petite ville de Perdido, dévorée par une crue. Une jeune femme est sauvée des eaux mais personne ne l’a jamais vue dans le coin. Elle est assez étrange. Un récit plein de surprises, de rebondissements et un soupçon de fantastique. Je vous conseille vivement de tester cette série ! Il y a 6 volumes, c’est au format poche. Le dernier vient de paraître hier et moi je dévore le deuxième, parfaite lecture pour un temps caniculaire.

J’ai lu Hamnet de Maggie O’Farrell. J’ai passé un bon moment avec le prétendu fils disparu de Shakespeare et la prolifération de la peste à la fin du 16e siècle en Angleterre. Les us et coutumes de l’époque sont bien restitués mais j’ai trouvé aussi quelques longueurs. Je ne pense pas que ce roman fasse date dans mon esprit

J’ai été carrément déçue et j’en suis la première navrée, de Personne ne nous verra de Conor O’Callaghan 😭. Sérieusement, je me suis ennuyée et je n’ai rien compris. Pourtant, son premier roman Rien d’autre sur terre était un coup de coeur !

Enfin, cent ans après tout le monde, j’ai lu et beaucoup aimé Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018. Un roman d’apprentissage et un portrait social de la France entre 1992 et 1998, jusqu’à la finale de la coupe du monde de foot. L’histoire se passe en Lorraine, à Heillange, où les Hauts Fourneaux sont fermés depuis belle lurette, carcasses fantômes d’un monde révolu. Nous suivons des adolescents de la fameuse classe moyenne du bas au haut de cette vaste classe, et celle d’un fils d’ouvrier marocain à cheval et mal assis sur deux mondes qui s’ignorent et se méprisent. On croise aussi les « Grosses têtes « , sorte de dégénérés-déclassés-perdus vivant en dessous du seuil de pauvreté. Pas des descendants d’immigrés. Les oubliés d’un autre genre. Nicolas Mathieu possède une plume qui vous chope et ne vous lâche pas ! J’ai néanmoins parfois été agacée par des détails assez cracra qui reviennent un peu trop souvent sans apporter grand chose au récit. J’ai aussi trouvé que ses mômes étaient vachement mûrs pour leur âge. Au début, j’avais plutôt l’impression de voir de jeunes adultes que des gamins de 14 ans ! Et puis, ils s’expriment comme les jeunes d’aujourd’hui, pas d’il y a presque 30 ans. Mais finalement, si l’histoire se passe en Lorraine dans les années 90, elle est toujours d’actualité de nos jours et pourrait se passer ailleurs en France. A lire, c’est un très bon moment !

Nicolas Mathieu et Karine Tuill le 30 mai 2022

J’ai un bon petit tas de livres à lire, dont le deuxième roman de l’Italienne Nadia Busato, Pandania Blues, paru aux éditions de La Table Ronde le 9 juin. De quoi m’occuper à l’ombre des 40 degrés de ces jours. Et vous, qu’avez-vous lu ?

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
Cet article a été publié dans Littérature américaine, Littérature camerounaise, Littérature française, Littérature irlandaise, Rencontres littéraires. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

3 commentaires pour Retour de lectures

  1. Hamnet a été un coup de cœur pour moi, j’avais aimé Leurs enfants après eux mais j’avais trouvé le temps un peu long, écouté Les impatientes avec plaisir et révolte. Pour les sagas je les évite sauf quelques-unes en littérature anglaise of course …. L’Irlande approche et mon bon souvenir à Keats 😉

    Aimé par 1 personne

    • Maeve dit :

      Non, pas Keats !!!! Yeats !😂 Les Français font toujours cette confusion et même se trompent sur la prononciation. Ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre, d’ailleurs, même pas la prononciation. YEATS, se prononce YAITS, et non YITS qui est une confusion avec KEATS qui se prinonce KITS. YEATS est irlandais (même si l’Irlande n’était pas encore une nation indépendante à sa naissance mais sous la houlette britannique ; Keats, lui, est anglais. 😅
      Je suis loin de l’enthousiasme général pour Hamnet. Bof, pas mémorable à mes yeux. Je ne lis pas beaucoup de sagas non plus mais là, franchement, ça vaut le détour.

      J’aime

      • Oh mais oui bien sûr Yeats mais j’ai l’excuse d’avoir écrit mon commentaire au petit déjeuner dans les brumes non pas Irlandaises mais matinales d’une semaine caniculaire….. Merci pour cette leçon de phonétique je pense que du coup je suis convaincue de ne plus désormais me tromper…😉

        Aimé par 1 personne

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