Morwenna

morwenna

Traduit par Luc Carissimo

4e de couverture : « Morwenna Phelps, qui préfère qu’on l’appelle Mori, est placée par son père dans l’école privée d’Arlinghurst, où elle se remet du terrible accident qui l’a laissée handicapée et l’a privée à jamais de sa soeur jumelle, Morganna. Là, Mori pourrait dépérir, mais elle découvre le pouvoir magique des livres de science-fiction. Delany, Zelazny, Le Guin et Silverberg peuplent ses journées, la passionnent. Un jour, elle reçoit par la poste une photo qui la bouleverse, où sa silhouette a été brûlée. Que peut faire une adolescente de seize ans quand son pire ennemi, potentiellement mortel, est une sorcière, sa propre mère qui plus est ? Elle peut chercher dans les livres le courage de se battre. »

J’étais à la recherche de littérature galloise (parce que je retourne au Pays de Galles cet été, pour en découvrir le Nord) quand je suis tombée sur ce livre, avec un bandeau annonçant : « Un chef-d’oeuvre : Prix Hugo, Prix Nebula, British Fantasy Award ». Let’s go, adjugé vendu ! Pourtant j’innove en ce qui concerne le genre, parce que je ne lis jamais de Fantasy et je déteste Game of Thrones ou les choses de ce genre-là.

Morwenna a une famille compliquée dont elle explique peu à peu l’histoire dans le journal intime que nous avons entre les mains et qui couvre la période du 5 septembre 1979 au 20 février 1980. Elle a perdu sa soeur jumelle, Morganna, écrasée par une voiture. Morwenna en réchappera mais avec une jambe boiteuse. Elle ne peut se déplacer qu’avec une canne.  Elle n’a pas été élevée par ses parents mais par Grampar et Granmar. Son père, elle ne l’appelle pas « papa » mais « Daniel ». Celui-ci décide de lui faire quitter le Pays de Galles et l’envoie en pension dans une école anglaise. Changement de langue et de décor pour la gamine. Plus de vallées industrielles polluées mais un paysage plat en pleine campagne.
(En 1975, Morwenna et Morganna ont jeté un sort à l’usine de charbon locale,  Phurnacite parce qu’elle avait pollué l’air et tué la nature : une simple fleur jetée dans une mare et le lendemain l’usine fermait avec des licenciements en masse.)
Mais même le changement de décor ne pourra faire oublier à Morwenna la perte de sa soeur jumelle. Elle n’a pas pu faire son deuil et en plus, en Angleterre, elle arrive difficilement à voir les fées. Parce que Morwenna a ce don. Elle essaie pourtant de les trouver, elle les appellent en gallois avant de se dire que peut-être, ici, elles ne parlent qu’anglais ! Elle découvre que sa mère est une sorcière qui lui veut du mal. Alors pour fuir tout ça et se reconstruire, Morwenna se réfugie dans les livres de SF : elle a de la chance parce qu’entre la bibliothèque de l’école, celle de la ville, la librairie et l’argent que lui donne son père, elle sera comblée. Surtout quand on lui propose de participer au club de lecture. Elle y rencontrera des gens bien plus intéressants que ses camarades de pensionnat, un certain jeune homme en particulier, va capter son attention….

Un roman d’apprentissage à la sauce fantasy. Une héroïne très intelligente et attachante. Des « fées », dont Morwenna a une connaissance encyclopédique sans pour autant savoir qui elles sont vraiment. Un univers très réel d’un côté et une plongée fantastique au coin de la page. Je me suis laissée prendre au jeu grâce aux phrases de la gamine qui font mouche.

Pourtant, j’ai eu du mal avec le style de l’auteur, cette écriture très alambiquée parfois qui vous fait perdre le fil. Et surtout, j’ai eu vraiment du mal avec l’énumération des romans de SF qui occupe une grande partie du roman. Ca m’a fait un peu l’effet d’un catalogue (d’autant plus inutile pour moi que je suis une « bille » en SF!). Morwenna est une grande lectrice capable de lire deux livres par jour. On comprend donc qu’elle en parle beaucoup puisque c’est son loisir principal et surtout son échappatoire. Mais bon, lui faire citer et re-citer des tonnes de référence SF est un peu indigeste à la lecture. Voici les principaux défauts que j’ai trouvés au roman.

Le reste est très distrayant, plein de charme et non dénué de réflexion.
L’histoire d’une (re)naissance originale. Mais pour moi peut-être pas le chef-d’oeuvre annoncé. J’ai dû passer à côté de quelque chose.

Quelques extraits :

« Il désire vous voir, ai-je dit aux fées en gallois. »

« Ils [les elfes] parlent, enfin ceux que je connais parlent, mais ils tiennent des propos bizarres, et uniquement en gallois. Généralement. J’en ai rencontré un à Noël qui parlait anglais. »

« L’auteur n’est pas responsable de ce que l’éditeur met sur la couverture. »

« Un beau garçon comme ça, en chemise rouge à carreaux, qui lisait, réfléchissait et parlait de livres, c’était plus rare qu’une licorne. »

« Les fées ont tendance à être soit très belles soit absolument hideuses. »

« Les bibliothèques sont vraiment géniales. Mieux même que les librairies. »

« Cette école rendrait n’importe qui communiste.
J’ai lu Le Manifeste du parti communiste aujourd’hui, il est très court. Vivre dans cette société serait comme vivre sur Anarres. Je suis partante tout de suite. »

« Selon Miss Carroll, T. S. Eliot travaillait dans une banque quand il a écrit La terre gaste, parce qu’être poète ne paie pas. »

« Porter un uniforme sept jours sur sept, c’est comme être en prison. »

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
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