Je publie de nouveau ici la chronique initialement écrite sur mon ancien blog. Un livre que j’avais lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE dont j’étais jurée en 2011. Un livre qui m’avait marquée et dont je n’ai oublié ni l’auteur, ni le contenu.
Journaliste à France 2, Anne-Marie Revol a perdu ses deux petites filles, Pénélope, deux ans et demi et Paloma, à peine plus d’un an, dans l’incendie qui a ravagé la chambre qu’elles occupaient chez ses parents, alors qu’elle et son mari, étaient juste de retour de vacances en Grèce. Tous les jours, elle s’aperçoit qu’elle leur parle. Alors, « dans l’espoir que là où [elles sont] réfugiées [elles] trouve[nt] une bonne âme pour lire ce courrier, [elle] décid[e] de coucher, au propre, sur du papier, tout ce qu'[elle a] consigné dans [son] petit carnet depuis qu'[elles] sont décédées ».
Ce livre est une puissante claque et je dois avouer que je me suis vraiment fait violence pour le terminer, ne le lisant qu’à petite dose, me disant à chaque fois que je ne parviendrai pas à le reprendre et à en continuer la lecture. Par moments, j’en ai voulu à l’auteur de m’infliger ça ! Et j’ai souri en lisant les remerciements de la dernière page : « Sans Capucine Ruat, j’aurais pondu un livre dix fois plus épais que ça ! Pauvre de vous ».
Un livre dont j’ai du mal à parler au regard du drame vécu. Pourtant, Pénélope et Paloma sont bien vivantes entre ces lignes, elles occupent le devant de la scène, au-delà de la douleur et de la mort. Anne-Marie Revol s’exprime sans tabou dans un style vif, parfois piquant : pas d’envolée lyrique mais de la rage, de la colère mais aussi de la tendresse. Elle révèle ses états d’âme, son attitude, celle des autres, celle des gens qui la renvoie sans cesse au décès de ses filles avec une maladresse involontaire ou une bêtise à l’état brut. Ce livre est également un bel hommage à son mari et à leur rencontre miraculeuse mais aussi à la vie. On ne termine pas le livre en pleurant mais avec le sourire !
Un témoignage dont on ne ressort pas tout à fait indemne et dont les petites héroïnes habitent le lecteur longtemps une fois le livre refermé.
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Depuis ce livre, nous n’avions pas de nouvelles d’Anne-Marie Revol écrivain. Eh bien, je vous annonce que demain, les éditions JC Lattès publient son premier roman, d’une toute autre facture : Gaspard ne répond plus
Présentation éditeur : « Dans le cadre d’un jeu de téléréalité, Gaspard de Ronsard doit traverser l’Asie en stop. Son périple tourne court lorsqu’il chute d’un pick-up et échoue au fond d’un fossé…
La suite se déroule entre Paris et un village égaré dans les rizières du Nord Vietnam. On y rencontrera une brocanteuse cartomancienne, un détective fleur bleue, un diariste fantasque, des producteurs de télé affolés, et une vieille chef de tribu acariâtre, My Hiên. Celle-ci n’a qu’une idée en tête : obliger Gaspard à sauver son peuple d’un danger imminent.
Parviendra-t-il à rentrer chez lui ? Dans ce roman drôle et déluré, chacun cherche quelque chose à l’autre bout du monde, pour le meilleur comme pour le pire. Mais il faut peut-être accepter de tout perdre si l’on veut se retrouver… «
Ces jours-ci, je me dis que le vaste monde est finalement petit et que les chemins qui relient les gens parfois incroyables… 🙂
Yep ! Avis aux amateurs de road trip rocambolesques Je vous en reparle bientôt !
Le premier a l’air très difficile à lire, question émotion.
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C’est sûr mais il peut aussi aider ceux à qui il est arrivé la même chose. J’ai hâte de découvrir le nouveau, qui a l’air fun.
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