Traduit par France Camus-Pinchon
Je me suis mise à re-piocher dans ma PAL américaine tendance Nature Writing. C’est du moins ce à quoi je m’attends avec cette PAL bien spécifique, composée de romans qui semblent vouloir aussi faire voyager le lecteur français à travers les contrées sauvages des USA. On reprend donc le road trip. Après le New-Jersey et le Michigan, je vous embarque pour la Louisiane (que j’adorerais visiter !)
Voici ce qu’annonce la 4e de couverture : « 1957, côte de Louisiane. Dans le monde impitoyable des pêcheurs d’huîtres à la drague en haute mer, une flamboyante saga familiale tissée de haine, de violence, d’amour et de souffrance, aussi inexorable qu’une tragédie grecque. Fidèle à la tradition des grands romans du Sud profond aux accents faulkneriens, le superbe portrait d’une femme indomptable et farouche. »
J’aime Faulkner. La couverture de l’édition de poche est magnifique, le mot « bayou » un mythe ou presque, le monde des pêcheurs d’huîtres de Louisiane dans les années 50 prometteur (le titre original est Oyster). Eh hop, me voilà partie loin, du côté de Plaquemines Parish.
Deux bayoux, deux familles : les Petitjean et les Bruneau. Darryl Bruneau, dit « Horse », vient rendre une visite nocturne à Terry Petitjean, qui lui a été promise en mariage mais qui refuse. Il veut discuter. La gamine l’assassine directe ! Le corps est retrouvé. Les trois fils de Horse sont persuadés que le coupable est le frère de Terry. Et l’un d’eux l’assassine aussi ! Enterrement, deuil et tout le bazar. Les frères Bruneau veulent continuer à en découdre avec les Petitjean. Pas en exterminant la famille mais en s’appropriant leurs parcs à huîtres et leur terrain de pêche sur le bayou. La ruse consiste à envoyer le plus sympa des frères se faire embaucher par les parents de Terry pour les aider à la pêche, maintenant que le fils est mort, histoire de les espionner…. Seulement le gamin est a un faible pour Terry….
Je ne vais pas en dire plus mais je pourrais parce que ce roman est sans suspense, cousu de fils blancs. On apprend un peu du monde des pêcheurs d’huîtres de Louisiane dans les années 50, mais cela reste très sporadique. Le roman focalise davantage sur la saga familiale, tendance « secrets-de-famille-amour-haine-et-trahison ». Bof. Et jusqu’au bout.
Bof, d’autant plus que il n’y a aucune recherche d’écriture, c’est vraiment creux sous la coquille ! Je me suis agacée des « mon chéri », « ma chérie » qui envahissent les pages. La fin est limite à mourir de rire par son manque de surprise.
La situation des pêcheurs du bayou est à peine effleurer au détour de quelques phrases : « Vous croyez que compagnies pétrolières ont fini d’éventrer les marais ? »
Les surnoms des personnages principaux du clan Bruneau manquent d’imagination : « Horse » et… »Little Horse » pour le fils, avec connotation sexuel à l’appui, bien expliqué dans les détails, au cas où vous n’auriez pas compris…
Je ne vois pas trop bien ce qu’il y a de faulknerien dans ce roman bien formaté, bien prémâché et pas du tout travaillé. Une vraie déception.
Il faudra que je retourne en Louisiane avec un autre bouquin de qualité. Si vous avez à m’en conseiller, je suis toute ouïe !
Ouille ! Quelle déception en effet… Louisiane je ne crois pas avoir de tuyaux. Sinon, pour le sud toujours mais la Floride, connais-tu Carl Hiaasen ? C’est excellent. Du polar écolo engagé, intelligent et vraiment drôle. « De l’orage dans l’air » ou « Mal de chien », j’ai beaucoup aimé.
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Oui, je crois qu’effectivement tu m’en avais parlé au salon de Montreuil. Je note ces titres-là, merci ! 😉
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Pourtant, le titre et la couverture étaient prometteurs.
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J’ai vu le mot magique « bayou » et la belle couv, effectivement. Trompeurs.
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