Opération Napoléon – Arnaldur Indridason

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Traduit par David Fauquemberg d’après l’édition anglaise du roman
à la demande de l’auteur

La mention un peu spéciale de la traduction m’intrigue et je me demande bien pourquoi ce cher Arnaldur a eu cette idée un peu saugrenue (convenons-en) de faire traduire son roman, non d’après sa langue mais d’après l’anglais. Si quelqu’un a la réponse, je suis preneuse ! 🙂

Je vais me contenter de la 4e de couverture de l’édition Métailié pour résumer l’histoire :  » 1945. Un bombardier allemand pris dans le blizzard en survolant l’Islande, s’écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d’Europe. Parmi les survivants, étrangement, des officiers allemands et américains. L’Allemand le plus gradé affirme que leur meilleure chance de survie est de marcher vers la ferme la plus proche. Une mallette menottée au poignet, il disparaît dans l’immensité blanche. (…)
1999. Le glacier fond et les satellites repèrent une carcasse d’avion, les forces spéciales de l’armée américaine envahissent immédiatement le Vatnajökull et tentent en secret de dégager l’avion. Deux jeunes randonneur surprennent ces manoeuvres et sont rapidement réduits au silence. Avant d’être capturé, l’un d’eux contacte sa soeur Kristin, une jeune avocate sans histoires. Celle-ci se lance sur les traces de son frère dans une course poursuite au coeur d’une nature glaçante. »

J’avais ce polar d’Indridason depuis sa sortie dans ma bibliothèque. Il était temps que je le lise, moi qui mets un point d’honneur à lire les livres du meilleur des écrivains islandais dès leur sortie. Là, j’ai failli, mais je me rattrape. 🙂

Très différent de la série de l’inspecteur Erlendur, qui s’attache à décrire la société islandaise sous toutes ses coutures ou presque. Ici, certes c’est une page de l’histoire de l’Islande, avec la base américaine implantée dans le pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Si au début, je me suis assez amusée, avec ces deux « glandus » des services secrets américains qui débarquent chez Kristin, cette pauvre avocate au service de l’Etat islandais, célibataire de son état, qui ne comprend absolument pas ce qui lui arrive, je me suis ensuite pas mal ennuyée dans cette course poursuite contre des tueurs, pour sauver la peau de son frère, déjà moitié crevé, en vrai. J’ai trouvé super bonne pomme son « ex » qu’elle entraîne dans cette galère. Le pauvre, il aurait dû éviter !!
Bref, je n’ai pas reconnu mon Arnaldur adoré qui écrit des romans noirs hyper bien ficelés. Ce livre est davantage un roman d’espionnage. Ecrit en 1999, on y retrouve des thèmes de la série qui a fait le succès de l’écrivain : la disparition un jour de blizzard ; la rudesse du climat islandais qui ne pardonne rien; la présence d’une base militaire américaine sur l’île (on le retrouve dans Le lagon noir) et l’hostilité des Islandais à cette présence. Je ne sais pas du tout de quand datent les premiers romans traduits en France. Mais il m’a semblé que ce livre ressemblait presque à un « brouillon » des autres parus depuis.
Dans la série Erlendur,c’est noir mais il y a peu de sang. Ici, purée ça dégomme sec. Ca part dans tous les sens et finalement, même l’intrigue finie un peu trop entortillée-écrabouillée.
Un peu déçue donc. Pas du tout mon préféré. Je pensais m’attacher à cette héroïne super courageuse, mais non. Bref, je suis restée en dehors de l’histoire, les regardant tous se courir après, avec un zeste d’agacement.

Cela dit, même dans cette lecture au fin fond des glaciers islandais, j’ai réussi à trouver un peu d’Irlande.  🙂

Extrait :
« Avec une fascination horrifiée, elle étudia  la cruelle ingéniosité avec laquelle on l’avait torturé : la chair sanglante au bout des doigts, là où les ongles avaient été arrachés, les deux pouces manquants, son nez brisé et les trous noirs aux endroits où plusieurs de ses dents avaient été enfoncées à coups de pied, des lambeaux de peau pendaient sur sa poitrine. »

« Elle avait éprouvé un tel soulagement quand cette histoire s’était achevée qu’elle n’était pas sûre de vouloir un jour, à nouveau partager son espace vital. C’était peut-être un trop gros sacrifice. Avoir des enfants, cela ne lui avait jamais traversé l’esprit. Peut-être avait-elle peur de devenir comme ses parents. »

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Premier festival franco-irlandais à Paris !

Comme vous pouvez le voir dans la colonne Instagram, je me suis bien amusée au premier festival littéraire franco-irlandais de Paris, avec la thématique « News Writings, New Styles », organisé par le Centre culturel irlandais. Un immense bonheur de passer le week-end avec des pointures de la littérature irlandaise contemporaine : Mike McCormack, Lisa McInerney, Rob Doyle  Declan Meade (j’ai vraiment hâte de les voir un jour dans nos librairies ici, en France !), Paul McVeighPaul Lynch, et Dermot Bolger !!! (tellement impressionnée !). Pour la France, c’était aussi la classe, avec Léonor de Recondo, Patrick Deville, Colette Fellouss, Julia Kerninon et Maylis de Kerangal. C’est malin, parce que maintenant j’ai très envie de les lire alors que je suis déjà over-débordée de lectures à faire. :p . Même le temps était au diapason de l’île d’Emeraude (même si, c’est vrai, en Irlande, il ne pleut jamais aussi longtemps qu’à Paris). Arriver trempée jusqu’aux genoux, parapluie ruisselant sur les chaussures, cheveux en forme de serpillère, lever la tête et se trouver pile poil en face de Dermot Bolger, ça c’est du souvenir ! 🙂 Fêter les 18 ans du festival franco-irlandais de Dublin devant un bon goûter : merci pour le sens de l’accueil so irish. C’était adorable ! Merci à Sinead Mac Aodha qui nous a organisé tout ça et gratuitement.

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
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4 commentaires pour Opération Napoléon – Arnaldur Indridason

  1. alexmotamots dit :

    Un roman d’espionnage ? Très peu pour moi, même si c’est Indridason.

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  2. Dorsi dit :

    J’ai bien aimé ce livre, un peu plus rythmé que d’habitude.

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