Traduit par Marie Hermet
Cela commence d’abord par une introduction : « Vous savez comment après avoir lu des tas de livres, vous commencez à penser que… qu’il est peut-être temps d’en écrire un vous aussi ? »
A treize ans, la narratrice estime qu’il est temps de se donner sa chance, » de passer de lectrice à écrivain ». Seulement, le chemin fut semé d’embûches :
« Voici tout ce que je ne savais pas lorsque j’ai commencé à écrire mon livre – ce livre-ci – en juillet 1988.
1) On ne peut pas écrire un livre en un jour. Ca m’a fichu un coup terrible parce qu’à l’époque, j’étais persuadée que c’était possible. (…) J’ai fini par terminer le livre au cours de l’été 1990, deux ans plus tard. C’est parce que j’avais fini par comprendre ceci :
2) Pour un auteur, il est très utile de savoir comment l’histoire se termine avant de commencer à écrire. Et aussi de savoir avec qui ça se passe. Il est bon de connaître les personnages et d’autres détails (…).
Il est très important de lire l’introduction du livre pour comprendre la suite. Et je souligne que la narratrice, dans cette introduction parle de « ce livre-ci ». A quinze ans, elle a fini par l’achever, se faire éditer. Ainsi est-elle devenue « lectrice et écrivain ».
La suite, c’est le livre écrit par cette gamine de quinze ans à l’époque : The Chronicles of Narmo, le titre original du livre, publié en 1992. On va suivre pendant un an la vie d’une famille nombreuse : 5 gamins, dont un bébé malicieux, 2 chiens, 1 chat – et deux parents.
Un jour Morag Narmo explique à sa mère que le lycée c’est « contraignant, limitatif et pas très sympa ». Après moult réflexions, où la mère se voit déjà en néo-hippie, les parents décident de tenter l’expérience de l’école à domicile. Sauf que dans cette tribu de « Gonk » turbulents, les choses virent rapidement au chaos.
Caitlin Moran peint avec un humour décapant quelques anecdotes de son adolescence à la maison. Elle a écrit son premier roman à l’âge de quinze ans et il n’est pas trop difficile de faire le rapprochement avec le livre que nous lisons ni même avec le personnage de Morag Narmo.
On peut dire que la couverture et la quatrième de couverture de l’édition française ménagent bien la surprise et que l’horizon d’attente du lecteur peut être un peu perturbé – sauf si vous aimez les (bonnes) surprises, comme moi !
Le format du livre, aux coins arrondis suggère un carnet d’écriture. Il fallait y penser.
Cependant, la couverture de la première publication du livre en 1992 est plus suggestive sur le contenu réel :
Une lecture distrayante qui plaira à ceux qui cherchent quelque chose d’original ou une lecture à plusieurs niveaux. J’ai bien aimé : c’est très dialogué, c’est truffé d’humour, c’est déjanté à la sauce britannique. On a parfois l’impression que ça vire au cartoon car les aventures de cette famille nombreuse et turbulente partent inexorablement en vrille. La vie avec une tribu de Gonk n’est pas un long fleuve tranquille, mais cela développe l’imagination.
Pour les écrits d’une adolescente de quinze ans, c’est impressionnant.
Il n’y a plus qu’à espérer que ce livre sache aiguiser l’imagination des écrivains en herbe qui se cachent derrière les jeunes lecteurs à qui est destiné l’ouvrage (à partir de 12 ans ; moi je dirai un peu plus tard quand même…). Une lecture à plusieurs niveaux en tout cas.
Pour en savoir plus sur Caitlin Moran, qui est, entre autres, journaliste et critique littéraire au Times, c’est ICI.
Merci à Flammarion Jeunesse.
Il est dans ma PAL. Ton avis donne envie de s’y plonger. Il me semble que Caitlin Moran avait écrit un bouquin féministe et qu’elle avait un style assez décapant! 😉
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Oui. Je crois que c’est « Comment peut-on (encore) être une femme ». Celui-ci donne envie d’en savoir davantage si (comme moi) on est curieux. Affaire à suivre même si quand même je trouve que j’arrive à être débordée toute seule à force de curiosité! 😊😊
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Tu penses qu’il peut passionner nos ados ?
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Oui, si on leur explique que ca a été écrit par une ado entre ses 13 et 15 ans. Et puis c’est loufoque et drôle.
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