Traduit par Ariane Bataille
Niamh et Ruairidh propriétaires de Ranish Tweed sont en voyage d’affaires à Paris. Alors qu’ils sont entassés dans le RER (ô joie francilienne s’il en est!), Ruairidh reçoit un message sur son smartphone qui semble le troubler. C’est du moins l’impression de Niamh, sur la défensive depuis qu’elle a reçu un mail « de la part d’un ami » lui annonçant que Ruairidh la trompe. Leur couple bat de l’aile mais rien ne la prédisposait à tout ça. A l’hôtel, Ruairidh sort passer la soirée dehors. Un peu plus tard, une voiture piégée explose, Ruairidh est tué. La police est sur les dents, dans ce Paris qui vit à l’heure des attentats. Une enquête est rapidement diligentée et tout indique qu’il ne s’agit pas de terrorisme mais d’un règlement de compte. Niamh est ravagée par le chagrin, incapable de se projeter dans l’avenir et encore moins de penser à ce que deviendra Ranish Tweed, devenu le principal concurrent du Harris Tweed. Ranish leur a permis de rester sur Lewis et Harris dont ils sont originaires tous les deux et d’y créer des emplois. Obligée de rentrer à Lewis pour préparer les obsèques, Niamh se plonge dans son passé et embarque le lecteur pour un voyage gaélique iodé, plein de pluie et de vent, de landes sauvages, de blackhouses et de mystères.
Peter May prend des petits bouts de laine, tricote des récits qu’il rassemble en un charmant patchwork de Tweed dont il enveloppe le lecteur, qui se prend en pleine face, à l’instar de l’enquêtrice française envoyée sur place, la pluie et le vent qui balaient la lande de Bavras d’Ouest en Est, sur ce territoire, où en arrivant en bateau, on aperçoit « les doigts de roches noires bordées de blanc tendus dans la mer d’étain, annonciateurs de l’île qui émerg[e] lentement du brouillard, un peu comme un monde mythique ».
Qui sera coupable du meurtre de Ruairidh ? Un mari jaloux ? Un mafioso? Un enfant gâté du monde de la mode qui a des raisons d’en vouloir à Ruairidh ? Un ex-copain d’enfance pour qui la vie a mal tourné ? Les parents de Niamh qui ont toujours détesté Ruairidh (je garde le mystère du pourquoi) ?
Ce roman est du Agatha Christie saupoudré d’un peu de romance celte, le tout à la sauce de Lewis.
J’ai adoré l’ambiance sur Lewis magistralement décrite. La plume de Peter May vous fait vraiment voyager.
J’ai souri quand j’ai vu le nom du Crown Hotel de Stornoway que je pouvais totalement situer et visualiser puisqu’il était à deux pas d’où j’ai séjourné : « Il y a un bar au premier étage, dit-il, tandis qu’elle s’enregistrait à la réception. On y fait de la bonne bouffe. Et le restaurant a une jolie vue sur le port. La rue piétonne, en bas, traverse tout la ville. On l’appelle les Narrows. » Je me suis dit que le petit Hôtel allait avoir un succès fou auprès des touristes ! Et puis, il y a le fameux boudin de Stornoway qui n’a pas échappé à la plume de notre écrivain écossais. On découvre l’existence d’une bibliothèque publique à Stornoway. Et puis le Harris Tweed ! On vous explique tout, dans le détail ! Encore mieux qu’un guide touristique ! Autant de clins d’oeil qui m’ont mis la « banane »…
(C) Mille et une lectures de Maeve
J’ai refait mentalement le trajet jusqu’aux environs de Ness (un peu larguée quand même) où se situe la maison Taigh’an Fiosaich de Ruairidh et Niamh, en haut d’une falaise. Avec ce paysage à la fois époustouflant, lugubre et unique : « Des falaises vertigineuses, des affleurements rocheux ponctués de petits bouts de plages inattendus, au sable d’or ou d’argent pur. »
Vous irez aussi vers l’Ouest où « des kilomètres de tourbière aride à perte de vue » sont un vrai choc pour cette flic parisienne envoyée sur place.
Il y a même mes midges « adorés » qui ne sont pas transformés en autre chose qu’en midges ! Merci à la traductrice 🙂
J’ai aimé la tranquillité de Lewis où il y a « un meurtre tous les cents ans contre sept cents par an en France » ! N’empêche que là Peter May y fait couler un peu de sang.
Venons-en à l’intrigue proprement dite. En fait, je suis un peu embêtée car je ne sais pas trop quoi en penser ! Il y a quelques surprises pas piqué des hannetons dans ce roman noir… Mais si ça se tient, j’ai quand même trouvé ça too much !
En tout cas, j’ai adoré le personnage de Seonag qui m’a beaucoup fait rire. Je ne sais pas si c’était voulu. 🙂
Donc voilà, j’ai adoré retourner me faire une séance d’iode et d’embruns sur Lewis mais pour l’intrigue en elle-même, je trouve qu’elle n’est pas aussi prenante que pour la précédente trilogie (L’île des chasseurs d’oiseaux ; L’homme de Lewis ; Le braconnier du lac perdu).
Mais à lire quand même, Peter May c’est toujours sympa. 🙂
Avec tes photos, difficile de ne pas avoir envie de lire ce livre ! Mais, si tu as des réserves, je vais plutôt commencer par son autre série.
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Effectivement j’ai trouvé l’autre série plus approfondie.
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J’aime bien ton image des petits bouts de laine.
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🤗😘
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