Un gentleman à Moscou – Amor Towles

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Traduit par Nathalie Cunnington

Le comte Alexandre Illitch Rostov dit « Sasha » est condamné par le tribunal bolchevique le 21 juin 1922 à vivre en résidence surveillée dans l’hôtel de luxe Metropol à Moscou, pour avoir écrit un poème pamphlétaire en 1913. Loin de s’en offusquer, le comte qui vit déjà dans une suite de l’hôtel, accepte sa condition. Il ne vivra plus dans une suite mais dans une mansarde. Une petite fille habillée en jaune, Nina, attire son attention. Ils vont devenir amis et elle va lui faire découvrir les lieux cachés de l’hôtel, dont elle a un passe. Les années passent. La petite fille a depuis longtemps quitté l’hôtel mais revient un jour pour demander à Sasha de garder sa petite fille, Sofia car elle doit aller à la recherche du père de la fillette, déportée au Goulag. Mais Sasha ne la reverra jamais et va se retrouver en père de substitution pour Sofia, qu’il va élever comme si elle était sa fille, en vase clos dans l’hôtel. Le comte ne se révolte toujours pas de son sort. L’histoire se déroule des années 20 aux années 50, le monde change, ses amis, à son instar, vieillissent mais ce comte semble indifférent à tout. Contre vents et marées, il est aimable, poli, drôle, philosophe. Rien ne semble le contrarier.

En revanche, la lectrice que je suis a été contrariée par ce roman ! On traverse trente ans d’histoire russe de très loin, avec un personnage complètement hors du temps, que rien n’atteint ou si peu. Pendant trente ans, on reste prisonnier avec lui dans cet hôtel et au bout de plus de 500 pages, on voudrait bien en sortir parce que l’on ne comprend pas l’intérêt de l’histoire écrite par l’Américain Amor Towles… Ce n’est pas vraiment une histoire, finalement, mais une suite de scènes qui changent sans cesse, avec foule de personnages qui rentrent et sortent comme bon leur semble jusqu’à nous agacer au plus haut point ! Amor Twoles veut peut-être imiter le foisonnement du roman russe, mais j’avoue qu’un bon vieux Tolstoï m’aurait davantage plu.

Le personnage est un peu trop sympathique pour être crédible, Nina parle à neuf ans comme un adulte, c’est tout à fait étrange pour une histoire qui n’a pas la forme d’un conte.

L’écriture est fort agréable, l’objet livre est absolument magnifique, la mise en pages et la typographie soignées, mais pour moi tout cela ne suffit pas à en faire un bon roman. Il manque de la profondeur tant dans le sujet, le traitement de l’Histoire, et les personnages. La fin n’a pas été vraiment une surprise et comme le reste, elle est un peu « abracadabrante », comme si l’auteur ne savait plus quoi faire de son personnage prisonnier d’un hôtel.

Je me suis fort ennuyée, malheureusement. Je n’ai pas ressenti le « vibrant hommage à l’âme et à la culture russes » annoncée sur la quatrième de couverture.

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
Cet article, publié dans Grand Prix des Lectrices de ELLE 2019, Littérature américaine, est tagué , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

2 commentaires pour Un gentleman à Moscou – Amor Towles

  1. alexmotamots dit :

    La couverture était attirante, pourtant.

    J’aime

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