Traduit par Anne Rabinovitch
L’histoire de quatre femmes qui vivent dans le même village de Newville, près de Salem dans l’Oregon. Le 15 janvier, la loi UPUM qui stipule que « chaque enfant a besoin d’un père et d’une mère » doit être votée. Nous sommes le soir d’Halloween. Roberta est professeure et à ses heures perdues, rédige une biographie qui lui tient à cœur, celle de l’exploratrice polaire Eivør Mínervudottír. En attendant, célibataire en mal d’enfant, elle tente de trouver un remède à sa stérilité. Nous la rencontrons la première fois, les pieds dans l’étrier du gynécologue en train de lui examiner l’intimité avant de lui prescrire un traitement ! Pendant ce temps, Mattie, presque 16 ans, décide, par curiosité, de se laisser déshabiller par Ephraïm. Susan s’occupe de son mari qui enseigne dans le même établissement que Ro et de ses deux enfants infernaux. Dans sa maison en retrait du village, dans les bois, Gin Percival prend soin de ses remèdes à base de plantes. Elle vit en paria, les gens du village la considère comme dérangée, mais les femmes désespérées viennent souvent la consulter en secret. Souvent, elle part observer la fille à la sortie du lycée, en cachette, elle aussi ! Un jour des cachalots s’échouent sur la plage. L’un d’eux explose, comme pour se venger des hommes…
Dans ce roman polyphonique, Leni Zumas peint le portrait croisé de ce choeur de femmes qu’elle désigne par le nom qui les détermine aux yeux des autres dans la société – la biographe, la fille, l’épouse, la guérisseuse. Différentes les unes des autres, tant par leur âge que par leur statut, la loi sur l’identité risque de bouleverser leur vie, d’une manière ou d’une autre. Chacune d’entre elle va devoir s’engager pour rester maîtresse de sa vie, de son choix de vie. Elles vont faire fi des tabous et des préjugés et puiser au fond d’elle-même les ressources nécessaires pour s’affranchir des conditions qu’une société étriquée voudrait leur assigner, déchirer leurs chaînes pour devenir ou rester des femmes libres.
Une histoire pleine d’humour et d’ironie sur un sujet très sérieux, à savoir le droit des femmes à disposer d’elles-mêmes. Leni Zumas ne s’encombre pas de tabous, bien au contraire. Les esprits chagrins pourraient bien être choqués par sa plume libre mais j’ai adoré ce roman aux personnages attachants, parfois hauts en couleur, avec un gros faible pour Gin, la guérisseuse écolo au cœur d’or, dont le caractère un peu bourru cache un passé meurtri.
Un roman féministe porteur d’espoir, à la fois distrayant et sérieux, des personnages fouillés créés par une plume originale. La recette d’un roman intelligent dont on se rappellera sans doute longtemps après l’avoir refermé. Je ne peux que vous en conseiller la lecture et j’ai été ravie de le découvrir en qualité de jurée littéraire.
Une lecture qui me tente de plus en plus.
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Alors, il ne faut pas t’en priver. 😉
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Je l’ai beaucoup aimé…… 🙂
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Moi aussi. J’étais persuadée qu’il serait sélectionné pour le Grand Prix des Lectrices.
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