Hyam Zaytoun nous embarque dans un récit autobiographique sur l’infarctus de son mari. Juste avant, ils se sont disputés pour des soucis financiers. « Ca ne va pas. On ne peut pas continuer comme ça. » lui dit-elle en le regrettant aussitôt. Elle monte se coucher toute seule, avec un rhume dont le comprimé qu’elle prend pour le soigner l’assomme. Il lui a dit un peu avant qu’il avait mal à la poitrine, mais il en ri. Elle est plus sensible à ce genre de douleur car son père sort justement d’un infarctus. Malheureusement, elle avait raison : dans la nuit, son compagnon fait un infarctus pendant qu’elle croit qu’il « fait le malin (…) ». « C’est une blague, ce vrombissement de la bouche. Ce jeu étrange que tu fais au milieu de la nuit. Serait-ce que je ronfle et tu te moques ? ». Antoine est en train de « partir », de la quitter d’une autre façon qu’elle ne l’aurait imaginée. Elle se rend enfin compte qu’Antoine ne se moque pas, elle appelle les secours, les médecins prennent le relais. Hospitalisation en urgence, massages cardiaques, coma artificiel pour éviter qu’il ne souffre trop. Et puis les mots fatidiques : « Il ne s’est pas réveillé. Il aurait dû (…). Ce que nous avons fait n’a pas suffit à le sauver ». Le silence. L’effondrement. On lui annonce que « son cœur va bien, ses organes ont récupéré, mais son cerveau est détruit. C’est fini » . Elle informe le médecin qu’elle ne veut pas qu’on le débranche. Et puis la colère contre les médecins… (je n’en dévoile pas plus, exprès !)
Ces 125 pages sont la déclaration d’amour de l’auteure à son mari. C’est l’angoisse vécue, la course folle contre le temps. Un événement traumatique qui la renvoie à un autre, celui de l’infarctus de son père. Mais aussi à son histoire d’amour avec Antoine.
J’avoue que si je peux comprendre tout à fait le besoin d’Hymam Zaytoun d’écrire, je suis néanmoins restée à l’extérieure de cette histoire parce qu’il y a une touche très (et trop) personnelle dans ce récit. De plus, l’utilisation du « je » et du « tu » contribue à laisser le lecteur dehors et il se demande ce qu’il fait là, dans cette affaire très intime.
Ce livre peut peut-être aider les personnes à qui il sera arrivé la même chose à garder espoir ou bien tout à fait le contraire (je ne dis pas pourquoi pour ne pas spoiler complètement).
L’intérêt de ce récit est pour moi très restreint.
Par ailleurs, j’ai fini par être agacée par le pathos qui en émane et le ton un peu geignard, tendance « gnan-gnan » qui s’en dégage : « Ils vont venir mon amour, ils sont en route pour te serrer dans leurs bras (…), « Calcutta, mon amour… » « Et je ne sais pas encore que grandit dans mon ventre notre premier enfant conçu à Calcutta. Avec la mousson. Dans la plus grande perte de mes repères. Notre petite, notre toute petite Margot, déjà », « Et tes lèvres prendront bien le relais mon amour », « Est-ce un rêve, mon amour, que je fais cette nuit pour toujours, à ne vouloir pas de lendemain ? »
Merci pour ton avis sur ce roman qui m’attend dans ma PAL.
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Ah ben zut ! 😲
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