
J’aime bien lire les Grand Prix des Lectrices ELLE des années passées. En qualité de jurée, j’avais lu un autre roman de Laura Kasischke, En un monde parfait, qui m’avait laissé plutôt indifférente et n’avait d’ailleurs pas été primé. J’ai redonné sa chance à l’autrice avec celui-ci, lu il y a déjà plusieurs mois. Ce livre a obtenu le prix cité, en 2014, catégorie « roman policier ».
L’histoire se passe en 24 h, le jour de Noël et de blizzard. Un huis clos mère-fille entre Holly (la mère) et Tatiana la fille, qui va faire remonter le passé à la surface. Comme j’arrive après tout le monde, je ne vais pas en écrire des wagons ! Laura Kasischke joue à merveille avec les non-dit et l’ambiguïté. Elle donne au personnage au centre du récit, Tatiana, un prénom qui tend vers le fantastique folklorique puisqu’il signifie « reine des fées » en russe. Elle insiste (lourdement) sur la couleur des lèvres de cette adolescente, une enfant aux lèvres et paupières bleues.On est intrigué, c’est certain, d’autant que Tatiana n’est pas vraiment sympathique vis-à-vis de sa mère, assez agressive, comme si elle voulait régler ses comptes en ce soir de Noël, en l’absence de son père, partis chercher ses parents à lui, en ce jour de blizzard et qui tarde à revenir. La fête tombe à l’eau et l’humeur de Tatiana suit la courbe de la déception.
L’histoire est raconté du point de vue d’Holly. Elle plonge là où tout a commencé, en se demandant si « quelque chose les aurait suivis depuis la Russie jusque chez eux ». C’est en Sibérie que tout commence, dans un orphelinat où les riches américains en mal d’enfants peuvent s’offrir de quoi combler leur frustration.
Laura Kasischke lève le voile sur un tabou, sur une honte : un trafic d’enfants finalement, du moins à la limite de cela, puisque cet orphelinat est spécial. Holly y a vu quelque chose qu’elle pensait enfoui à jamais, comme un mauvais rêve ou une hallucination, mais qui va remonter à la surface dans ce face à face avec celle qui est devenue sa fille. Le passé ne s’efface jamais. Une évidence que va découvrir Holly, de manière terrifiante.
La presse a révélé les horreurs des orphelinats roumains du temps de Ceaucescu. Pourtant, personne n’a dénoncé ce qui se passait (ou se passe encore ?) dans les orphelinats de Sibérie.
Un roman à suspense qui distille son angoisse de manière réussie, même si de nombreuses répétitions alourdissent parfois cet effet au profit d’un peu d’agacement. La fin est trash. Une lecture agréable mais néanmoins pas inoubliable.
Une lecture inoubliable pour ma part.
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Pour un prix littéraire, j’ai déjà lu mieux. Je n’oublierai pas Né d’aucune femme de Franck Bouysse, par exemple.
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Il donne dans le sensationnalisme, c’est vrai, mais il m’a beaucoup marquée.
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Ce n’est pas un mauvais roman, c’est sûr mais j’avoue avoir lu mieux pour un prix littéraire (cf. Né d’aucune femme de Franck Bouysse).
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il faudrait que je relise un livre de cette auteure. Celui que j’avais lu finissait en queue de poisson ce que je déteste et je n’avais pas été emballée par l’histoire
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Je n’avais pas été très emballée par ma 1ère expérience non plus. Celui-ci est meilleur.
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