Traduit par Eric Boury
C’est une bien belle connaissance que j’ai faite au coeur de l’été : celle de l’écrivain islandais Einar Mar Gudmundsson (pardon, j’ai perdu mon clavier islandais, alors il manque les accents et les lettres de l’alphabet islandais – que j’aime bien !)
Comme la majorité des Français, je suis restée dans l’Hexagone pendant cet été si particulier. Je devais aller aux îles Lofoten, en Norvège. Alors, quand j’ai vu ce titre, « Un été norvégien », je me suis dit qu’il pouvait compenser mon acte manqué ! Suivre le trip de deux potes islandais qui rêvent d’aller en Norvège, à Oslo. Halli, le narrateur, est « depuis plusieurs jours, (…) hanté par la montagne, ou plus exactement par le souvenir de [son] été dans les montagnes. Un été norvégien, c’est ainsi qu’il [l’a] baptisé. » Nous plongeons dans son souvenir, Nous sommes à la fin des années 70. Été 1978, Halli et son pote Jonni ont décidé de partir en Norvège après une discussion au bar du Théâtre national de Reykjavik, lieu incontournable de l’époque. « La jeunesse venait s’y mêler aux artistes reconnus et aux lettrés. » Bien évidemment, cette décision de partir ne va pas se dérouler comme ils l’imaginaient. Un été norvégien est un trip, mais aussi un roman d’apprentissage, avec des idéaux et… la réalité !
Halli est un jeune homme passionné de littérature, de musique et de poésie. Il vit pour les grands génies littéraires, Knut Hamsun en particulier, mais aussi Laxness, ou Beckett, Joyce, Mann, qui ne sont jamais très loin quand il parle… D’ailleurs on croise des Irlandais sur son chemin. Ben oui quoi, les premiers habitants de l’Islande étaient Irlandais, et cela suffit pour sympathiser et parler littérature ! Même lorsque Jonni le lâche en cours de route parce qu’il a trouvé l’amour, Halli continue sa route (oui, mais Inga va se pointer dans sa vie,) quitte à en baver dans les montagnes norvégiennes pour gagner trois sous qui lui permettront de continuer son rêve.
Nous croisons une foule de personnages, le monde bohème, tendance anarchiste ou trotskiste, Peace and Love, à l’aube du No Future de la désillusion. Dans nos oreilles résonnent les chansons de Dylan, des Beatles, de Richie Havens, Bowie ou les Sex Pistols. Ça sent l’alcool, l’herbe, les grandes idéaux, la liberté , le « royaume » artistique de Christiana (ceux qui connaissent Copenhague savent que c’est le quartier « hippie » et autogéré de la ville et que Christina est aussi l’ancien nom d’Oslo). On croise des personnages un peu perché, voire totalement, des dandys bien habillés, des camés et l’amour…
Et c’est bien l’amour qui « est au centre de tout ». « Nous ne pensons pas à l’avenir parce que No Future prévaut partout sur terre, parce que nous naviguons dans ce qui ressemble à une éternité. Seule la poésie a le pouvoir d’illuminer le monde de l’intérieur – et l’amour est notre drogue. »
Einar Mar Gudmundsson offre un roman à la fois contemplatif et foisonnant, qui trace la route. Si j’en crois le bandeau du livre, c’est aussi un texte autobiographique. Un regard nostalgique mais aussi (surtout ?) amusé sur une époque. C’est beau, souvent drôle.
De la grande littérature islandaise comme je l’aime où j’ai emboîté le pas à Einar Mar Gudmundsson pour le suivre sur ses chemins de traverse. Mon coup de coeur de l’été.
J’espère que tu pourras partir l’été prochain dans ce pays.
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Je préfère ne pas y penser ! En tout cas, un beau voyage littéraire avec ce livre !
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Je croyais que les voyages étaient possibles en Europe ? Quelle déception en tout cas !
Tu parles magnifiquement de ce livre sur lequel je ne me serais pas arrêtée. Merci pour la découverte.
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A condition de quatorzaine dans beaucoup de pays ! Autant de mesures dissuasives. Si on ne veut pas de moi par cette discrimination, ben c’est pas compliqué, je n’y vais pas ! 🙂
Merci pour la chronique où je viens de m’apercevoir que j’ai écorché par deux fois le nom de l’auteur dans le texte ! LOL ! La honte…. Peut-être parce que je ne l’ai pas tapé depuis mon ordi mais depuis ma tablette, par flemme post-confinement et autre télétravail qui ont mené la vie dure à mon ordinateur….
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Je n’ai pas du tout accroché…
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J’ai adoré ! C’est poétique, nostalgique et un peu alambiqué au début maison s’y retrouve.
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C’est foisonnant à l’excès, brouillon mais plat et très confus… tous les goûts sont dans la nature !
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C’est recherché mais pas plat. Il y a du monologue intérieur, c’est vrai, d’où les divagations du narrateur au début, qui se remémore sa jeunesse. Mais tu as le droit de ne pas aimer, je n’ai pas dit le contraire ! 🙂
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Personnellement j’ai trouvé ça plat.
Et oui bien évidemment, nous avons le droit de ne pas être d’accord !
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