
Traduit par Juliane Nivelt
Pour une fois, je vais citer la 4e de couverture : « Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et leur enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt, alors que le père de famille travaille loin, la jeune mère propose à Madeline de s’occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L’adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu’à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard. »
L’image de couvertue et le mot « lac » m’ont accroché le regard et décidé à lire ce livre qui est un premier roman, paru en France lors de la rentrée littéraire de l’an dernier.
Madeline parle de cette histoire une fois adulte, des années après. Dès le début, on sait qu’il y a eu un problème puisqu’elle évoque un procès. Elle parle de sa scolarité, notamment d’un professeur, M. Grieson, qui a succédé à un autre, juste avant Noël. Un professeur d’Histoire charismatique qui décide de faire participer ses élèves au tournoi de L’odyssée de l’Histoire. Il faut que ce soit quelque chose d’illégal en rapport avec la Constitution. Madeline décide de parler des loups. M. Grieson paraît déconcerté et répond : « Évidemment. Tu es une fille de quatorze ans (…). Vous avez toutes un faible pour les loups et les chevaux. J’adore. » Aux yeux de l’adolescente, cet homme est énigmatique, du moins il l’intrigue. « Les loups n’ont absolument rien à voir avec les hommes, en fait. S’ils le peuvent, ils les évitent », dit-elle à la fin de son exposé. A l’automne suivant « le scandale Grieson » éclate. On ne sait pas exactement ce qui s’est passé mais Lily, l’amie de Madeline est mêlée à tout ça. Par les ragots, on apprend qu’il a été accusé de pédophilie dans l’établissement où il exerçait précédemment. Il est licencié.
Quand elle n’est pas au lycée, Madeline garde Paul, le petit garçon des nouveaux voisns qui habite de l’autre côté du lac, dans ce coin boisé du Minesotat. Elle sympathise avec Patra, qui élève son fils quasiment seul, son conjoint étant toujours en déplacement pour son travail. Le gamin est étrange, presque effrayant. On se demande longtemps (trop longtemps) où est le problème. L’allusion au procès qui a eu lieu revient périodiquement sans qu’on soit vraiment davantage renseigné sur son objet.
Emily Fridlund déroule son roman avec une technique proche du sfumato. Un flou artistique appliqué au texte qui pourrait plaire s’il ne durait pas si longtemps. J’ai relativement bien accroché à la première partie du roman, pour cette ambiance mais je me suis noyée dans le lac dans la deuxième partie, j’ai perdu le fils du pourquoi du comment. Heureusement, il y avait une jolie peinture de cette région des Finger Lakes, de cette nature boisée et sauvage.
Il est question de maladie, de manipulation, de trahison, d’injustice, d’homicide. Mad a eu la malchance de croiser des gens pas clairs sur le chemin de son adolescence, qui continueront à la hanter indéfiniment dans sa vie adulte.
Un roman où je me suis finalement globalement ennuyée et dont il me reste peu de choses quelques semaines après l’avoir refermé.
Je ne l’ai pas lu, mais ton billet ne m’incitera pas à me précipiter (ce qui me convient bien!)
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Oui, ne mérite pas qu’on se jette dessus, à mon humble avis !
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