N’importe où sauf ici – Rob Doyle

Traduit par Alice Zeniter

Voici un livre qui vous propose un drôle de voyage. Mais je vais d’abord faire une remarque sur l’indication de la couverture : « Roman traduit de l’irlandais« . Je suis un peu désolée de lire que ce livre est traduit de l’irlandais !!🙄 Le titre original est Threshold. Jusqu’à preuve du contraire, c’est de l’anglais et pas du gaélique ! Terme qui signifie, « seuil, commencement ». La bévue est rectifiée dès qu’on ouvre le livre : « traduit de l’anglais (Irlande) par Alice Zeniter. Ouf ! Concernant la catégorie, c’est un roman et non une autobiographie. On tend à penser à une autofiction puisqu’on retrouve un narrateur nommé Rob et que certains éléments ne sont pas étrangers à la vie de l’auteur, comme un certain séjour à Zagreb, des séjours à Berlin (où l’auteur habite aujourd’hui) et la nationalité irlandaise. Mais finalement peu importe. Il s’agit d’une fiction et on ne va pas s’amuser à croire que tout ce que raconte le narrateur est vrai, vécu, disséquer le vrai du faux. On s’en fiche.

Pour le pitch, c’est l’histoire d’un mec (lol) qui veut écrire un livre et qui cherche l’inspiration quitte à franchir la frontière de la légalité. C’est quelqu’un qui n’est jamais bien où il est. Alors il n’arrête pas de voyager, d’aller sur les traces des hommes de lettres sur lesquels il voudrait écrire, ou qu’il voudrait imiter. Il fatigue un peu par son inconstance. On va faire deux sortes de voyage avec lui : le légal : passer les frontières, aller à Dublin, Paris, Berlin, Barcelone, Sicile… et un autre voyage plus particulier, sous psychotropes divers. Champignons hallucinogènes, tramadol, vallium, LSD et la DMT. Alcool, aussi. Ce qui ne veut pas dire que le narrateur est stone à longueur de pages mais il y a tout de même des expériences particulières dans lesquelles il vous entraîne qui ne sont pas piquées des hannetons ! Je pense que la visite du palais de Tokyo, lors de l’exposition de l’artiste Tino Sehgal est mémorable pour moi. Je ne sais pas si je pourrais retourner là-bas sans avoir un peu la trouille !! 😄

C’est un roman qui vous promène dans un underground littéraire. Tout un catalogue de personnalités apparaissent : Ciroran, Bataille, Bolano, Breton (un peu )… J’en oublie sûrement. C’est un livre bourré d’humour (noir), normal, c’est un auteur irlandais ! Mais aussi pétries de scènes hard (n’ayez pas peu de tomber dans quelques scènes pornos ou scatos ). Deux voix s’expriment. On comprend à la fin qui est cette deuxième voix qui apparaît en alternance. C’est un livre sur la folie aussi. On croise des gens bien à la masse !

Rob Doyle n’a pas peur de provoquer le lecteur. Il ne fait pas dans la nuance mais dans l’exagération. On n’est pas forcément d’accord avec ses propos mais j’avoue que j’ai globalement aimé ce roman, malgré quelques longueurs, surtout pour le dernier chapitre.

Je me suis promis de regarder d’un peu plus près la pelouse de Phoenix Park à Dublin.😂

Ce livre plaira aux amateurs de voyages particuliers.

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
Cet article, publié dans Littérature irlandaise, est tagué , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

4 commentaires pour N’importe où sauf ici – Rob Doyle

  1. Pas le genre de voyages qui m’attirent 🙂

    Aimé par 1 personne

  2. alexmotamots dit :

    Pas pour moi, donc. Mais tu me diras pour la pelouse.

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s