
« Mon père travaillait chez Guinness. La brasserie sentait de drôles de choses appelées levure et houblon, dont on faisait une bière, le porter. »
Gabriel Byrne nous livre ses mémoires, celles de l’Irlande des années 50, dans les faubourgs de Dublin, mais aussi à Londres, alors qu’il avait l’idée saugrenue de faire son séminaire pour devenir prêtre : un avenir idéal pour beaucoup de parents irlandais à l’époque, l’homme d’église étant quelqu’un d’influent. Nous suivons aussi l’auteur à Hollywood, New-York, bref aux USA où il a posé ses valises, trouvé sa voie après avoir été repéré sur les planches, à Londres. Il a auparavant beaucoup galéré, de Dublin à Londres et de Londres à Dublin. Incroyable. On n’imaginait pas.
C’est un livre qui au tout début m’a paru un peu « gentillet ». Mais il ne faut pas s’y fier et mon avis a rapidement viré dès que l’auteur commence à gratter le vernis. D’une famille très modeste et pieuse, éduqué de manière un peu vieillotte (sans qu’il ne jette aucunement l’opprobre sur ses parents), il évoque ses traumatismes d’enfance, d’adolescent et de jeune homme qui se cherche, ses fêlures qui laissent une trace durable dans sa vie. L’abus des hommes d’église sur les garçons – on parle beaucoup de Magdalen mais un peu moins du sort des jeunes de sexe masculin en littérature, – son alcoolisme, la maladie de sa soeur, l’odeur de l’hôpital psychiatrique et la manière dont étaient traités les malades, le trac maladif qui le paralysait avant d’entrer en scène, la célébrité et les travers d’un système…
Gabriel Byrne a la plume pudique mais non dépourvue d’humour. Il est émouvant. On le sent intègre. Il faut aussi une dose de courage pour se mettre à nu, briser l’illusion de l’image de l’acteur véhiculée par les médias.
J’ai bien aimé alors que j’y allais pas du tout sûre que ça me plairait. Mais voilà que maintenant j’ai envie de me refaire une petite séance de ses films les plus connus, d’Excablibur à Usual Suspect . Je crois avoir vu que ces mémoires sont aussi devenue un monologue théâtral à Londres.
Le livre est en lice pour le Prix Femina étranger 2022. A suivre !
Je vous parle bientôt du 2e livre irlandais que j’ai lu en septembre : le dernier roman noir de John Banville ! J’entame bientôt Le magicien de Colm Toibin. Et n’oubliez pas que sort jeudi 6 octobre, La surface de l’eau de Neil Hegarty, l’occasion d’une rencontre au Centre Culturel irlandais à 19h30 ce même jour. Et sinon au Dublin Book Festival de Dublin en novembre (c’est vraiment drôle car je serai à Dublin aussi à ce moment-là ! ) . En attendant, je suis vraiment à la bourre dans mes chroniques. 😏 Mais ça va viendre…
un petit tour en Irlande me dirait bien
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Le sujet ne me tentait pas, mais tu sembles convaincue.
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Il n’y a pas 1 sujet, mais plusieurs thématiques.
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