
1886, Paris. Jules Rouyer, un jeune garçon vient de décéder. Quelques jours auparavant, il a été mordu par un chien atteint de la rage. L’histoire en serait restée là s’il n’avait pas reçu les nouvelles injections du vaccin rabique mis au point par Louis Pasteur et l’équipe du docteur Roux, récemment mis en oeuvre sur l’homme.
Une grosse claque pour Pasteur, mais une aubaine pour ses détracteurs. En effet, un certain nombre de médecins ont des thèses opposées à la lutte contre les épidémies par l’hygiène et la vaccination. Pour eux, vacciner, c’est tuer.
Ce livre, qui est un roman, restitue les souffrances engendrées par la rage, que de nos jours on a complètement oubliées. Les symptômes atroces qui précèdent une mort certaine, qu’elle soit animale ou humaine. L’autrice restitue également très bien le débat médical, philosophique, et académique qui a eu lieu. Du moins, c’est ce qui est largement sous-entendu dans ce roman.
J’ai cependant regretté d’avoir quasiment l’impression de revivre la période covid (non achevée) : la guerre des nerfs entre les antivax et le reste de la population, les arguments à deux balles des premiers, les infox qui intoxique davantage que le virus, les guerres de laboratoires (il n’y a pas ce dernier point dans le roman). Je me suis interrogée sur la frontière entre la vérité et la fiction parce que je trouvais que l’autrice avait tendance à vouloir absolument calquer tout ça sur la période actuelle.
On apprend quelques infos sur Pasteur : il était hémiplégique suite à un accident et il a perdu ses enfants suite à des maladies. Mais c’est vraiment en filigrane.
Le fil de l’intrigue est de savoir de quoi est vraiment mort le petit Rouyer : du vaccin ou d’une insuffisance rénale, maladie antérieure et ignorée à sa vaccination.
J’ai globalement bien aimé ce livre malgré quelques longueurs, notamment scientifiques et judiciaires et le défaut de vouloir calquer cet épisode « enragé » sur la période contemporaine. Peut-être lirai-je un autre livre sur le sujet pour me faire une idée plus précise.
Plutôt trop romancé pour le sujet, alors ?
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