C’est par la grande porte que je suis allée à Livre Paris cette année, avec une accréditation professionnelle après m’être fait jetée comme blogueuse car les critères de Reed Expo sont faire du chiffre
(et que faire du chiffre, sérieux, c’est pas mon obsession : je sais parfaitement ce que je devrais faire, il n’y a pas besoin de sortir de Saint-Cyr ! mais dans la même lignée, on peut aussi se prostituer… LOL !). Le blog n’est pas pour autant invisible ; il est lu plusieurs centaines de fois par semaine, mais comme je ne lis pas tout à fait la même chose que tout le monde….
Bref, l’an prochain, si mon employeur a les mêmes conventions eh bien je sais où j’irais voir directement (faut dire qu’on a eu aussi un problème de « com »et que j’ai découvert ça toute seule ; au regard du travail que je fais tous les jours, c’est parfaitement justifié d’avoir une accrédit. En tout état de cause, j’étais prête à renoncer car payer 10 à 12€ par jour pour un salon du livre, c’est beaucoup trop cher. Sachez que Reed Expo a tenté de refuser de payer les auteurs, ou alors selon des critères glauques. Obligé de faire machine arrière devant le boycott qui s’annonçait. Bref, je suis rentrée gratis tous les jours et les auteurs ont été payés. Comme quoi, il ne faut jamais rien lâcher et l’injustice ça me file de l’urticaire.
Ce qui me motivait, ce sont les auteurs présents, avant tout.
Donc, par un samedi sous les flocons, j’ai commencé par assister à une table ronde sur le thriller anglo-saxon en présence de l’écrivain nord-irlandais Stuart Neville, le plus français des Ecossais, Peter may et B.A. Paris, écrivaine d’origine franco-irlandaise, née en Angleterre et vivant en France.

Mille et une lectures de Maeve (C)
Stuart Neville était ici sous le pseudonyme d’Haylen Beck car il vient d’écrire son premier livre « américain », Silver Water.
Il a décidé d’utiliser ce pseudo quand ses histoires ne se déroulent pas à Belfast (vous trouverez d’ailleurs sur le blog Les fantômes de Belfast, son premier bouquin).
C’est avec plaisir que j’écoute parler Peter May, dont le prochain roman des Hébrides sortira en France en mai. Ici il évoque L’île au Rébus, son dernier livre de la série qui se passe en France. Il explique comment il travaille. Il est allé sur le terrain pour faire des recherches avant d’écrire.
J’ai aussi très envie de découvrir le thriller de B. A. Paris (deux sont actuellement traduits en français, dont le dernier, Défaillances).
Je n’ai pas réussi à retrouver le stand et l’éditeur sur le salon, qui était physiquement pas très bien organisé. Son premier livre est disponible au format poche, ce que j’ignorais quand j’étais au salon.
Stuart Neville explique que c’est son boulot de taper dans nos pires angoisses. Lui-même est père d’un jeune enfant, ce qui lui permet de savoir ce qu’est la peur constante de perdre un gosse.
B.A. Paris dit qu’elle n’a pas décidé d’utiliser ses initiales pour dissimuler son identité mais parce que son prénom est un peu long et qu’elle n’aime pas trop « Bernadette ». 🙂
Sur la différence entre polar, thriller et roman noir, chacun essaie de catégoriser le genre selon ses critères propres :
Pour B. A. Paris, un thriller est un page turner.
Pour Peter May et Stuart Neville, il n’y a pas nécessairement de crime, c’est dans le psychologique, la menace ressentie. Dans un polar, il y a un crime et une enquête. Pour Peter May, le polar c’est comme celui des années 20-30 (Conan Doyle, Agatha Christie !) : un cadavre, des indices et la résolution.
Quant au roman noir, c’est plutôt un genre remis à la mode par les Américains depuis James Ellroy, avec une dimension sociologique.
Pour Stuart Neville, les motivations des personnages de thrillers sont au nombre de trois : la cupidité, le besoin et le vice absolu. Pour lui, le mal ne se nomme pas lui-même. Les êtres humains ont cette capacité à toujours se trouver des excuses. Il explique que la suggestion de la violence est plus efficace à la violence elle-même, avec des descriptions sordides. On donne au lecteur la possibilité de mettre en marche son imagination.
Pour Peter May, il est important que le héros soit humain, avec ses qualités et ses défauts.
B.A. Paris explique qu’aucun de nous ne sait ce qui se cache derrière notre part d’ombre et c’est ce qu’elle essaie explorer. Tout le monde a l’air bien gentil en apparence, mais ce n’est pas forcément la réalité.
Voici pour les quelques notes prises sur mes genoux ! 🙂
Aller au salon du livre, ce fut aussi l’occasion de rencontrer (enfin !) Anne-Marie Revol, et de m’acheter son troisième livre, L’étoile russe, que je suis en train de dévorer. Quel plaisir de rencontre !! 👍
Assister à un échange entre Amélie Nothomb et Delphine de Vigan sur « Nos démons » (décidément !). C’était agréable de savoir qu’elles s’apprécient

Mille et une lectures de Maeve (C)
Et puis, je ne pouvais par rater Sorj Chalandon et Pierre Alary qui évoquent la façon dont a été réalisé la BD Mon traître, au regard de l’oeuvre de Sorj, aux côtés de Fabrice Humbert (et d’un autre dessinateur dont j’ai oublié le nom, pardon !) . C’était plein de bonne humeur et de sens de l’humour !

Mille et une lectures de Maeve (C)
Lundi, je suis retournée au salon, pour assister à la table ronde « Polar et guerre, un passé noir », avec l’Irlandais Dov Lynch, Eric Todenne et Romain Slocombe. Je n’avais juste pas prévu qu’il y aurait des hordes d’ados ce jour-là. Donc, debout au fond, avec tous les adultes qui souhaitaient assister à la conférence dans cette scène polar trop petite, ne fut pas une réussite. Néanmoins, quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que Dov Lynch est diplomate, a travaillé pour les Nations-Unies, vit en France. Et d’entendre qu’il parlait complètement français et sans accent. 🙂 Pour le reste, j’ai un peu eu du mal à tout retenir car trop mal installée.
Finalement, ma surprise du lundi m’attendait dans un autre registre : au stand des éditions Stéphane Marsan, avec une trouvaille irlandaise dans son catalogue « jeune adulte » et pas des moindres : enfin une parution de l’auteure Louise O’Neill que j’ai repérée dans la presse irlandaise et qui me paraissait intéressante. J’en avais parlé sur la page Facebook du blog il y a des mois, me demandant quand est-ce qu’un éditeur français sera prêt pour une parution en français Ce sera pour le 16 mai, avec Une fille facile ! J’ai hâte !
Et puis j’ai déambulé dans les allées, en terrain plus connu aussi…
Mon butin se résume à trois romans, dont une très belle édition de La baleine de Dublin de Ray Bradbury (éditions Denoël, collection « Empreinte » ! Trop trop contente de cette acquisition ! Et un roman jeunesse/young adult, Eliza et ses monstres de Francesca Zappia, qui m’a fait de l’oeil par son sujet et ses dessins à l’intérieur (édition Robert Laffont, collection R), qui devrait plaire à des poulettes que je connais…
Une belle « cuvée 2018 », où je serais bien allée aussi le dimanche mais ça ne rentrait pas dans mon emploi du temps déjà bien plein. Mais quand on me donne une accréditation, c’est pas pour y aller une demi-journée… Tant pis pour Reed Expo qui se fait une bien moche image de marque auprès de ceux qui font le salon : auteurs et lecteurs (sans parler des éditeurs). J’ai passé de très bons moments mais pas grâce à cette machine à fric !
La prochaine fois, je vous parle d’Un assassin de première classe de Robin Stevens, le tome 3 de la série so british chez Flammarion Jeunesse. Je suis un peu en retard dans mes SP, mais aller au salon ou lire, il faut choisir ! :p
Une accréditation professionnelle ? Trop la classe !
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Tu as dû en avoir une aussi. 😉 En tout cas, ca rabat son caquet à certains vantards qui, finalement, demandent une accrédit blogo pour y aller 2h ou 1/2 journée tout en ne se gênant pas pour te dire qu’ils font du « chiffre », eux! Bref, finalement il y ra une justice, même si elle ne vient pas de Reed, que j’ai bien eu, aussi. Proud of me ! 😉😄
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Je n’ai pas bien compris le premier paragraphe (je n’ai jamais mis les pieds dans ce salon), mais tu m’apprends que les auteurs ont finalement été payés (ce qui ne devrait pas être une surprise mais la normalité).
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Reed ne laisse rentrer gratis (avec accréditation) que les blogueurs qui ont au moins un million d' »amis » (j’exagère à peine) sur les réseaux sociaux. Je trouve ça honteux parce que ce n’est pas parce qu’on a 1 million d »amis »(le mot est galvaudé d’ailleurs) qu’on est influenceur ou qu’on fait de la qualité. Ou alors il faut avoir au moins 2500-5000 visiteurs par mois sur le blog. Je me demande si les robots comptent… Bref, faut faire du chiffre, comme si on ouvrait un blog pour faire du business ou du buz et non pas pour notre plaisir. Je sais que si on parle de soi ou d’histoires de fesses, on attire du monde… LOL ! La blogo-réalité, ça fonctionne bien. Pas ma tasse. En tout cas, j’ai eu une belle revanche sur cette politique injuste qui baigne dans le médiocrité et j’ai passé du sacré bon temps avec des auteurs dignes d’intérêt.
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Mais nous aurions pu nous y croiser ! 😉
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Oui, mais c’est toujours compliqué les salons. 😅
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J’y suis allée aussi cette année mais c’était peut-être pas le meilleur . D’ailleurs j’ai pas fait de chronique dessus. 😅
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Moi non plus cette année pas de retour !
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