Traduit par Faustina Fiore
Un assassin de première classe est le troisième volume des aventures de Daisy et Hazel, deux adolescentes de treize ans qui ont décidé de monter un club de détectives. Elles vivent dans les années trente, sont différentes tant par leur caractère que par leur origine (Daisy est l’Anglaise « typique », blondinette au teint porcelaine ; Hazel est une britannique chinoise, de Hong-Kong, plus cartésienne que sa copine et qui prend le temps de réfléchir avant de se lancer dans le feu de l’action quand Daisy n’hésite pas à foncer tête baissée).
Les deux jeunes filles se sont connues au pensionnat anglais de Deepdean où elles ont déjà résolu deux énigmes. Daisy et Hazel sont Sherlock et Watson en jupons !
Comme dans les deux volumes précédents (Un coupable presque parfait et De l’arsenic pour le goûter), c’est le compte rendu écrit par Hazel que nous avons entre les mains.
Nous avons laissé nos détectives en avril 1935, après un meurtre, dans le manoir victorien des parents de Daisy, pendant les vacances de Pâques. Cette fois, nous sommes en été, en juillet 1935. Afin qu’elles prennent de vraies vacances, Mr Wong, le père d’Hazel décide d’emmener les jeunes filles en voyage, afin qu’elles se reposent. Et pas n’importe quel voyage : voir du pays à travers le célèbre train de l’Orient-Express. Ca tombe bien parce que Daisy a lu un certain roman d’Agatha Christie… De quoi enflammer son imagination.
« En Yougoslavie. Où il n’y a pas de policiers dans le train ! Tu as vu les policiers italiens qui sont montés quand nous avons franchi la frontière ? Eh bien, ils font la même chose dans presque tous les pays, sauf en Yougoslavie. Je ne pense pas que la police soit très efficace ici. Bref, c’est ainsi, et il suffit d’avoir lu Le crime de l’Orient-Express pour le savoir. »
Cela dit, le père d’Hazel veille au grain : il est hors de question que des enfants se prennent pour des adultes et mettent en danger leur vie. Il les a prévenues : pas de bêtises ! Sauf que les personnages qui montent à bord de ce train sont hauts en couleurs : une aristocrate russe et son petit-fils ; un écrivain raté ; un inventeur de pilules amaigrissantes et sa femme qui cherche à entrer en contact avec une défunte ; une médium ; un magicien…
Et puis, un cri. L’épouse de l’homme aux pilules est retrouvée égorgée dans sa cabine fermée à clé. Un collier qui disparaît. De faux papiers…
C’est reparti pour un tour : le club de détectives se remet au boulot, tout en devant veiller à ne pas se faire chiper par Mr Wong. Pour communiquer, le morse c’est top !
On le devine dès le titre, cette histoire est un hommage au fameux roman d’Agatha Christie (mais aussi un clin d’oeil au Mystère de la chambre jaune, de Gaston Leroux) ! C’est peut-être bien le problème de l’histoire, finalement, d’avoir été calquée sur celle de la reine du crime de manière flagrante et non dissimulée. Autant je me suis laissée emportée par les histoires des deux précédents volumes, autant j’ai eu plus de mal avec celui-ci, parce que sans cesse j’avais en tête l’autre roman ! L’effet suspense a eu du mal à se déclencher dans mon esprit. Mais bon, je suis une adulte. Peut-être que l’impression ne sera pas la même sur un ado qui ne connaît pas les romans policiers d’Agatha Christie et que cela l’incitera à vouloir en savoir davantage et à découvrir son oeuvre.
Pour le reste, les héroïnes sont toujours aussi attachantes, c’est admirablement bien écrit. L’histoire se déroule sur fond d’antisémitisme prenant de l’ampleur, de pogrome, en ces années trente. Cela aurait peut-être mérité d’être creusé, sans pour autant plomber l’ambiance du roman, mais pour une prise de conscience…
Ensuite j’adore l’objet livre, avec sa mise en pages et sa typographie soignées, qui rappellent les années 30, les couvertures aux couleurs qui claquent.
Si vous n’avez pas lu les deux précédents volumes, vous pouvez lire celle-ci de manière autonome ; et si vous avez lu les autres tomes, vous trouverez des allusions sympathiques.
J’attends donc la suite, car il y a une suite… 🙂
Merci à Flammarion Jeunesse !
Un univers qui a l’air sympa comme tout.
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Oui. J’aime bien cette série et deux ados aussi. 😉
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