Traduit par Patrick Guelpa
Les vacances islandaises sont propices à vider sa PAL islandaise, qui, j’avoue, a nettement diminué ! Pendant mon road trip, j’avais embarqué deux romans : le « Arnaldur » de la précédente chronique et celui-ci. Sait-on jamais, si j’avais dû rester coincée quelque part à cause du mauvais temps… Ca bien failli être le cas dans ce joli fjord perdu de la région des Fjords de l’Ouest, où se niche une jolie « ville » : Patreksfjöður (nous, Français, on dirait « village »). Une tempête de vent qui déclenché l’alerte jaune sur l’échelle islandaise nous faisait hésiter pour notre excursion du lendemain. En Islande, ce n’est pas tant la pluie que l’on craint, mais le vent, car il n’y a pratiquement pas d’arbres. Le lendemain, le temps était bizarre : 18 degrés à 9h du matin alors que la vieille, on atteignait avec beaucoup de mal les 9 degrés ! Ca soufflait, mais après une nouvelle consultation de la météo et avis pris auprès des locaux, on a décidé de partir quand même en excursion, quitte à revenir sur nos pas si ça se gâtait trop l’après-midi.
Bref tout ça pour dire que j’avais sorti de la valise le deuxième bouquin embarqué, d’un auteur islandais que je n’avais jusqu’à présent jamais lu : Excursion de Steinar Bragi, écrit en 2011 et publié en France en 2013. Un titre qui tombait pile poil pour un road trip. Finalement, il a fait le voyage du retour en France sans que je l’aie ouvert. Il m’a donc accompagnée cette semaine, un moyen de prolonger le voyage et d’en apprendre peut-être encore davantage sur l’île de glace…
Le pitch : deux couples d’Islandais décident de partir en 4×4 dans les hautes terres, histoire de s’aérer les neurones. Cela dit, ils sont bizarres dès le début car ils embarquent avec eux de la came et de l’alcool. Pas franchement le genre de personnes avec qui je ferais un bivouac, je l’ai senti tout de suite ! 😉 Rapidement, les voilà en train d’errer dans leur bolide, à travers le sandur du nord du Vatnajõkull (c’est le plus grand glacier d’Islande, situé au sud-est de l’île ; et le sandur c’est une « vaste plaine situé au pied d’un massif montagneux et formée d’alluvions glaciaires », je reprends les notes du traducteur). Le brouillard tombe, la visibilité devient rapidement proche de zéro. Jusqu’au moment où c’est l’accident. Ils heurtent une maison qui n’aurait pas dû se trouver là. Déjà, je l’ai trouvé bizarre leur accident, mais bon… Le véhicule a besoin d’être réparé, ils ont de légères blessures. La maison est habitée par un couple de vieux bizarres qui leur offrent l’hospitalité mais ont la fâcheuse tendance à disparaître.
Ce livre se veut un thriller fantastique avec des éléments empruntés aux légendes islandaises. C’est ce qui m’avait attirée. Malheureusement je suis gravement restée au bord du sandur, loin de cette maison et des personnages de cette histoire. J’avoue : je n’ai rien compris ! Le récit change de narrateur au fil des chapitres : d’habitude, cela ne me pose aucun problème. Mais là j’ai été rapidement larguée. Monologues intérieurs qui digressent trop, entre flore islandaise et thématique libidineuse, le tout peut-être saupoudré de références à de vieilles légendes islandaises mais qui finalement disparaissent complètement derrière ce fatras.
Ca m’a rapidement saoulée et je m’en fichais finalement complètement de savoir si le couple avait quelque chose à voir avec des personnes cachées, s’ils étaient des trölls ou des alfes (oui, des alfes et pas des elfes qui est une déformation ; tout comme en Islande, il n’y a pas des trolls mais des trölls (ça se prononce à peu près « treuk » et ça n’a rien à voir avec les trolls norvégiens). Bref, ce n’était sans doute même pas ça l’intrigue. Car on finit par se demander où est passée l’intrigue… C’est fâcheux pour un thriller !
Excursion ratée pour moi, donc ! Ce livre m’a agacée par son fouillis qui gâche tout. De plus, je n’aime pas dire du mal de la littérature islandaise. Pas glop, quoi !