Traduit de l’islandais par Eric Boury
Mon troisième rendez-vous avec Arni Thorarinsson. Le titre m’a intriguée. Ma curiosité en matière de littérature islandaise a fait le reste.
Frida vit à Rekjavik avec une amie. Elle vient de finir ses études, elle a 18 ans et lui annonce qu’elle décide de prendre en main sa vie. On comprend que son amie a des atomes crochus avec la mouvance anarchiste. Ailleurs, dans son lit, un homme fait un cauchemar. Il reçoit un appel furieux avec ce message : « Je suis sur internet ». Une femme en veste de velours rouge usé et en jean, ivre, se donne en spectacle dans la rue. Un psychologue maître de conférence. Une lettre.
Difficile pour le lecteur de prendre ses repères à cause d’un récit très fragmenté et in medias res qui n’identifie pas clairement les divers personnages et leur contexte. Difficile aussi d’en dire beaucoup sans tout révéler de l’intrigue, qui se constitue comme un puzzle et dont on aura les tenants et les aboutissants vraiment au fur et à mesure, mais cela tarde à venir.
Une histoire d’amour qui a viré au drame. Un crime aux yeux de la société. Le poids du tabou qui fait taire les protagonistes, innocents. Un divorce, un abandon et une fuite en avant destructrice. Une enfance et des vies ruinées. Une promesse faite de tout révéler le jour du dix-huitième anniversaire. Une histoire de gènes. Une envie de vengeance. Trois personnages esquintés.
Arni Thorarinsson met en balance cette tragédie familiale avec la procréation médicalement assistée. Réflexion intéressante.
Pour le reste, j’avoue que ce roman noir me laisse une impression de récit trop « éparpillé » pour tenir vraiment le lecteur en haleine. On commence à avoir des pistes très tard et je suis restée très (trop) longtemps à me poser des questions sur le sens de cette histoire. Ca part un peu dans tous les sens, avec nombre de personnages secondaires, des quiproquos, et l’histoire dans l’histoire de la famille de Frida (l’histoire de sa grand-mère qui raconte ce qui lui est arrivé). A cause de cela, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages, qui sont pourtant des écorchés vifs ayant des vérités intéressantes à dire.
J’ai regretté que la réflexion initiée par l’auteur ne soit pas plus approfondie. Il ne fait que l’effleurer. Pourtant je sais qu’il aime scruter la société islandaise.
En conclusion : intéressant sur le fond mais décousu. J’ai lu mieux de l’auteur !
Je préfère la série avec le journaliste meneur d’enquêtes, Einar.
Il m’attend dans ma PAL. J’ai hâte de savoir quel est ce fameux secret.
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☺. J’aurais voulu en dire davantage mais ca gâcherait tout.
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