Ce que savait la nuit – Arnaldur Indridason

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Traduit par Eric Boury

J’ai pris du retard dans mes « Arnaldur » ces dernières années, alors j’essaie de rattraper tout cela à rebours, avec le tout dernier sorti (cela dit, il n’y en a que 3 que je n’ai pas encore lus, Fils de la poussière et les 2 derniers volumes de la triolgie des Ombres, donc rien de dramatique, car j’ai lu les 17 autres ! 🙂 ).

Les fans d’Arnaldur savent que l’inspecteur Erlendur lui pesait un peu, donc il l’a mis de côté dans un dernier opus où l’imagination du lecteur était mise à mal pour savoir si l’inspecteur a passé l’arme à gauche est ou encore vivant. Moi, je dis qu’il est vivant et que notre auteur islandais chouchou va nous le ressortir de derrière un iceberg un de ces jours…
Il a donc créé une nouvelle série (enfin je crois que c’en est une), avec un autre personnage. Konrad est un ancien flic, un inspecteur en retraite. Tout le monde le sait, les touristes affluent en Islande depuis que l’Eyjafjallajökull est entré en éruption en 2010. Le trip pour les plus aventuriers et les plus fortunés, c’est d’aller faire de la rando sur les glaciers. C’est ainsi que démarre Ce que savait la nuit. Un groupe de touristes, menée par une guide, partent pour un « glaciers crawl »,  si je puis dire, pendant dix jours. Pas de chance car le glacier de Langjökull, qui, comme tous les glaciers recule à cause du réchauffement climatique, « régurgite » un cadavre.
Il ne sera plus question de fonte de glaciers, du réchauffement climatique, du tourisme de masse qui se développe en Islande, qui met à mal la nature à la fois puissance et fragile. Cela ne dure que quelques pages.

Il sera question de cadavres, de cold case. De réouverture d’un dossier classé sans suite. L’homme découvert est quelqu’un qui a disparu il y a 30 ans. A l’époque, Konrad était encore en activité. Une affaire marquante, un cadavre comme une machine à remonter le temps. Konrad a bien des raisons de reprendre du service, en off de l’enquête officielle. C’est ce qu’on découvre au fil de la lecture.
Arnaldur Indridason a créé un personnage qui n’est pas lisse du tout. Ce n’est pas un Erlendur bis (ce que je craignais), ce n’est pas un gentil nounours. Même s’il est au premier abord fort sympathique. Je ne peux pas dévoiler trop l’intrigue sinon il ne vous resterait pas beaucoup d’intérêt à lire ce livre qui joue surtout sur le suspens, contrairement à la série Erlendur.

J’ai regretté que l’aspect social et historique ne soit pas davantage présent. Que l’intrigue occupe le premier plan, ce qui, à mon sens, n’est pas tout à fait le cas dans les livres de l’auteur qui l’ont mené au succès. L’intrigue n’était qu’un prétexte pour sonder la société islandaise. Ce n’est pas vraiment le cas ici. Je n’ai pas appris grand chose de plus sur l’Islande et les Islandais.

Donc, si j’ai apprécié ce polar pour le côté « rebondissements et suspense », le dévoilement progressif et parcimonieux de la face sombre, ou plutôt pas si clair, de l’inspecteur Konrad,  je suis néanmoins restée sur ma faim.
Comme le souligne la quatrième de couverture, ce polar est dans la lignée des Simenon. Pourtant, j’aime bien Simenon mais je préfère quand Arnaldur nous fait du Arnaldur-Erlendur.

 

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
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2 commentaires pour Ce que savait la nuit – Arnaldur Indridason

  1. alexmotamots dit :

    Tu es en passe de rattraper ton retard.

    J’aime

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