Rentrée irlandaise d’hiver

Bonne année 2023 ! 🥳

Après 21 livres de littérature irlandaise ou assimilés lus en 2022, et 53 livres lus en 1 an, voici, pour bien commencer 2023, les trois sorties irlandaises repérées ces derniers temps et qui sont déjà sur les étagères des libraires depuis…. aujourd’hui !! Trois d’un coup !Olé !💃

Pour en savoir davantage, cliquez sur le titre :

Les ravissements de Jan Carson, éditions Sabine Wespieser ;

Ligne de fuite de Sara Baume, éditions Noir sur blanc (dommage que le site éditeur ne soit pas à jour) ;

Ce que Majella n’aimait pas, de Michelle Gallen, éditions Joëlle Losfled. Mystère sur l’orthographe de Magella avec 1 J ou 1 G. Apparemment avec un J.

Les lanceurs de feu, le 1er roman de Jan Carson paru en France avait été un coup de coeur, alors son deuxième va être le premier livre que je vais lire. L’autrice sera au Centre culturel irlandais le 31 janvier. Les réservations se font comme d’habitude sur leur site.

Dans un autre registre, on ne va pas se mentir, mais le prix des livres suit le prix de l’inflation et même pour les passionnés de lecture, ça commence à être un peu « chaud » pour le porte-monnaie. 😥 C’est un peu stressant pour l’avenir du Livre. Je ne vais donc peut-être pas tout lire aussi rapidement que d’habitude, sauf si je trouve un plan B. Il me reste d’ailleurs deux livres de la rentrée littéraire d’automne (Actrice d’Anne Enright et Black’s Creek Sam Millar) et un certain nombre de ma petite PAL (oui, je n’ai pas un PAL de 100 ou 400 bouquins, c’est ridicule ce genre de truc) que j’ai envie de lire dont Le maître de Colm Toibin.

J’ai créé des listes sur les nouveautés en matière de littérature irlandaise sur Babelio, qui sont complétées au fur et à mesure. Il y a déjà une liste de 10 livres pour la rentrée d’automne 2022.

Edit du 12 janvier : un petit nouveau dégoté aujourd’hui, Keith Ridgway , Un choc, aux Éditions Phébus (cliquez sur le titre pour en savoir davantage)..

NB : Les ravissements et Ligne de fuite sont déjà sur mes étagères grâce à un plan B, je vous en parle bientôt, donc, quand j’aurai terminé Les enragés de Paola Nicolas et Le royaume désuni de ce cher Jonathan Coe ❤. Je pars à Londres pour le week-end, peut-être un petit reportage dans le quartier hautement littéraire qui va me servir d’hébergement, on verra…🤗

Edit du 17/01 : nouvelle mise à jour avec 2 nouvelles découvertes irlandaises : le deuxième roman de Claire-Louise Bennett, Caisse 19 (que je ne pense pas lire, j’avoue) et le 1er roman traduit (par qui ?, mystère!) de Louise Kennedy, Troubles à paraître le 1er mars.

Edit du 1er mars : nouvelle parution irlandaise le 3 mars !🤩 Un livre conseillé par Colum McCann : Les champs brisés de Ruth Gilligan aux Éditions du Seuil

Je mets régulièrement à jour sur Babelio, la liste des publications irlandaises 2023 : https://www.babelio.com/liste/29040/Nouveautes-irlandaises-2023

Prochaine chronique : un roman américain, Un profond sommeil, de Tiffany Quay Tyson que j’avais écoutée au dernier Festival America.

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Il y a un an Hiroshima. – Hisashi Tôhara

Traduit par Rose-Marie Makino

Drôle de lecture de fin d’année alors que l’heure est à la fête ! Oui mais… Il y a une guerre dont Poutine menace régulièrement d’utiliser l’arme atomique. Ce n’est pas pour me plomber le moral que j’ai lu ce témoignage d’une cinquantaine de pages, d’un homme qui était adolescent au moment des faits, le 6 août 1945. Juste parce que je n’avais jamais rien lu sur Hiroshima, associée définitivement au premier usage de l’arme atomique. C’est un événement sur lequel les manuels d’Histoire de ma génération passaient rapidement, même chose pour la collaboration d’une certaine police française avec le régime nazi. Il y a toute une littérature qui parle d’Hiroshima de nos jours. Je voulais un témoignage.

Hisashi Tôhara n’a pas écrit pour être publié. C’est sa femme qui a retrouvé ces notes 3 ans après sa mort. Il n’a jamais parlé de cet événement. Ce livre a été publié en 2010 et a paru en 2012 en France. Cinquante-et-une pages qui décrivent l’état de stupeur, l’incompréhension, l’ignorance, la souffrance et les dégâts humains à long terme. Les Japonais n’ont jamais pu mesurer vraiment ce qui leur arrivait.

L’auteur a écrit ces notes 1 an après les faits. Il avait 18 ans et se rendait au lycée avec un ami, il allait prendre le train. Mais « en un instant, les alentours s’eclairerent au point qu'[il] en fu[t] aveuglé« . « En même temps qu’un grondement sourd montant de la terre, je sentis ma nuque brûler d’une douleur intense. » « La lumière n’en finissait pas de s’écouler. D’innombrables particules de lumière. De tous côtés elles m’assaillaient. Des particules de lumière éblouissantes, dorées avec des reflets rouges. » Hisashi ne comprend pas ce qui se passe, alors que la lumière disparaît d’un coup et que résonnent des cris et qu’une fumée noire envahit tout, plongeant les gens dans une épaisse obscurité. Puis, des maisons aplaties et une sensation de brûlure intense l’oblige à plonger la tête dans des cuves de récupération d’eau.

« Dans les rues, les gens couraient en tous sens. Des femmes et des enfants pleuraient et gémissaient. Ils avaient d’horribles brûlures au visage, qui les rendaient méconnaissables.  » Il raconte aussi la pluie noire radioactive qui a suivie. Les visages gonflés et violacés, les cheveux grillés, les distinctions entre homme et femme impossible à faire. Les gens pensaient que les avions ennemis avaient arrosé Hiroshima d’essence. Incapables de pouvoir imaginer l’impensable, les dégâts de la pire arme que l’espèce humaine a créé pour se réduire elle-même à néant. Faut vraiment en tenir une couche…

Une lecture glaçante mais nécessaire pour se rappeler ce que l’Homme est capable d’infliger à ses semblables. Et on sait qu’aujourd’hui, cette arme n’a pas été interdite.

Sur ce, je vous souhaite un bon réveillon et vous dis à 2023 !

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Albert Black – Fiona Kidman

Traduit par Dominique Goy-Blanquet

J’ai peut-être écrit ma chronique sur mes meilleures lectures de l’année 2022 un peu trop tôt ! Je ne soupçonnais pas qu’une – effrayante – pépite dormait sur mes étagères depuis un an.

C’est la première fois que je lis un roman de Fiona Kidman, autrice néo-zélandaise née en 1940. Je ne sais même pas si j’avais déjà lu de la littérature néo-zélandaise, d’ailleurs, mais c’est une entrée en la matière que je ne pourrai pas oublier.

Albert Black est un roman tiré d’une histoire vraie, une histoire qui va faire basculer la justice en Nouvelle- Zélande. Cette histoire va être celle de la dernière exécution, la dernière peine capitale de l’histoire du pays.

Oubliez la belle image de carte postale que vous avez de la Nouvelle-Zélande. Derrière les paysages paradisiaques se cachent, dans les années 50, des histoires tragiques, des injustices, des autodafés, du racisme envers les migrants européens, notamment irlandais et écossais, venus chercher là une vie meilleure. 1954, le gouvernement conservateur rétablit la peine de mort dans le pays, la peine capitale par pendaison, pour soi-disant éradiquer la délinquance et la dépravation des moeurs.

Pas de chance car c’est en Nouvelle-Zélande qu’un jeune Irlandais protestant de Belfast voit son avenir. A 18 ans, juste après la parade orangiste, il embarque pour Wellington. Adieu pays sectaire ! Il trouve du travail, puis décide d’améliorer sa vie un peu plus en allant à Aukland. Tout se passe bien, il fait des rencontres, a quelques amourettes, garde une maison en l’absence de sa propriétaire. Il est donc logé gratuitement. Mais celle-ci exige qu’il n’y ait aucune visite, et encore moins des petites amies. Les voisins le sauront et lui rapporteront les faits si cela se produit, dit-elle. Bonjour l’ambiance ! Les jeunes se retrouvent le soir dans les bars, les garçons lorgent les filles et les filles jacassent sur eux. Tout ce petit monde s’amuse comme il peut dans un pays à la morale étriquée et néanmoins ça picole sec.

Albert Black rencontre un autre migrant, à qui il décide de rendre service le temps qu’il trouve un nouveau logement. Seulement, le mec n’est pas vraiment un ange. Colérique et jaloux, et un certain goût pour la bagarre. Il calque son personnage d’un roman américain interdit. C’est à peu près le seul côté sympathique qu’on peut lui trouver. « J’ai vingt-quatre ans et j’encule tous ceux qui osent me dire ce que je dois faire. » Albert est pris au piège avec ce type dont le passé et l’origine restent flous.

Les choses tournent doublement vinaigre entre eux. Pour des broutilles. Une histoire de filles. Dans une ambiance pas claire, noyée dans les brumes de l’alcool, McBride est tué. Black est accusé de meurtre. Il est emprisonné, jugé et [spoiler] pendu. Il avait 20 ans. Il s’imaginait un avenir ici, non sans avoir eu le mal du pays. Mais ce n’est pas dans les rues de Belfast qu’il trouvera la mort…

Fiona Kidman décrit avec minutie le procès de l’accusé, le côté rocambolesque et malsain, ces témoins pas franchement clairs dans leurs propos, un avocat qui se démène pour démontrer l’inexactitude des faits décrits. La mère d’Albert fait une pétition depuis Belfast pour sauver la vie de son fils. Elle rencontre une personne qui milite contre la peine de mort.

On suit la vie du condamné, on s’immisce dans ses pensées. C’est incroyablement stressant, parce que la retranscription de ce qu’a pu vivre ce jeune est très réussie.

Ce n’est pas un livre dans lequel on plonge immédiatement. Il m’a fallu le laisser infuser une centaine de pages pour remettre ce qui m’était donné à lire, dans l’ordre. C’est assez dense parce que tout est soigneusement décrit sans pour autant suivre les faits de manière chronologique. Les pièces du puzzle se mettent en place au fil des pages.

Cette histoire vraie hantera vos nuits. Vous serez marqué au fer rouge par cette page peu glorieuse de l’histoire de la Nouvelle-Zélande. Il a fallu un article d’un journaliste pour ébranler l’opinion publique et contribuer à l’abolition de la peine de mort dans le pays.

NB : j’ai remarqué que certains passages de mes chroniques sont mis en surlignage. Sachez que ce n’est pas mon fait, mais que c’est un truc automatique de WordPress, super moche ! Je n’ai pas encore réussi à régler le problème.

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Coups de coeur et excellentes lectures 2022

Si vous êtes à la recherche de vraiment bonnes lectures pour vous-même ou pour offrir à Noël, voici ce qui, moi, m’a fait vibrer en 2022. La plupart des titres sont chroniqués – et bizarrement d’autres non. Serai-je un chouilla fouillis ? C’est plutôt que j’ai enchaîné les lectures motivantes sans avoir le temps d’écrire dessus – et ensuite j’ai oublié, dans mon emploi du temps bien chargé – puis je suis tombé malade (épisode encore non achevé).

Coups de coeur, livres que je ne prêterai à personne de peur de ne jamais les revoir – j’abuse, il y en a un qui n’est même pas à moi ! 😂 :

Le meilleur du beaucoup aimé :

Un 1er roman très réussi, entre le Kaszakstan, Paris, la Grèce. Une histoire d’exil, une fois encore, entre autres. Je ne peux que vous inviter à le découvrir.

Voilà pour l’échantillon inspirant de mon année littéraire 2022. Je retourne à ma lecture actuelle : le seul et unique roman de W. B. Yeats, John Sherman (éditions La Coopérative)qui ne manque pas de mordant !

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Le blog a 13 ans

Octobre et novembre en lectures

Le blog fête aujourd’hui ses 13 ans et d’une drôle de manière puisque je suis au fond de mon lit terrassée par le fameux virus… tout ça parce que les gens sont incapables de penser aux… autres ! Qu’un virus, ça ne reste pas sur toi et que ça se transmet, en particulier celui-ci, surtout quand on fait comme si de rien n’était ! Bref, je suis particulièrement en colère, et surtout bien caput ! Autant vous dire que le masque que je mettais toujours dans les transports, va s’afficher dorénavant ailleurs. Au bureau, par exemple. Aheum ! En cas de doute, quand on est normal, on met un masque…

En tout cas, c’est encore une fois où je me rends compte que la littérature a le pouvoir de vous faire évader. J’ai terminé les mémoires de Bono (Surrender), hier et j’ai globalement bien aimé même si la traduc est parfois bizarre : ma surprise de trouver  » danse du ventre » et « danseuse du ventre ». Un peu has been. On dit plutôt « danse orientale » et danseuse orientale, me semble-t-il. Ensuite il reste un mystère non élucidé à ce jour sur l’aménagement de la tour Martello à Bray, achetée par Bono : clairement 2 salles de bain ou 2 chiottes ? 😄 Je pense que c’est 2 salles de bain parce que je ne vois pas quelqu’un présenter sa maison en annonçant fièrement qu’elle a 2 chiottes. Mais ça fait débat. Autrement, j’ai surtout aimé quand Bono évoque Dublin, sa famille, sa musique et sources d’inspiration, un peu moins sur ses engagements politico-associatifs parce que ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus concernant U2 et que surtout c’est très détaillé, long, un brin assommant. Je suis assez surprise que Bono ait été à Nice le jour de l’attentat du 14 juillet 2016 et le 13 novembre à Paris. J’ai envie de dire : pas de pot !

J’ai commencé ce matin un livre prêté par mon papa – dont le coeur du sujet n’est pas dans mes habitudes de lecture, mais c’est quand on est coincé au fond de son lit qu’il est temps de se lancer dans l’histoire de la bombe A, de la fission nucléaire ! : L’île au bonheurhommes, atomes et cécité volontaire, de Harry Bernas . Un livre sur fond de souvenirs personnels au temps où le nazisme et le fascisme ravageaient l’Europe jusqu’au drame de Fukushima. L’occasion de me rentre compte également que le monde est petit !🙂

Globalement mon mois de novembre littéraire n’a pas été génialement bon puisque j’ai enchaîné les déceptions. Au point que je n’ai pas envie de chroniquer ces livres qui m’ont déçue. Heureusement, un immense coup de coeur en octobre avec le roman de Colm Toibin, vous le savez déjà.

Il n’y a plus qu’à souhaiter une bonne continuation au blog. J’ai envie de refaire des petits reportages irlandais. Comme du temps du feu Magique Irlande (2005-2009), mon premier blog.

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Déambulations irlandaises

J’ai passé quelques jours dans la capitale irlandaise, comme indiqué précédemment. En France, le 11-Novembre est plutôt un jour « plombé  » : brouillard et armistice de la Grande Guerre. En Irlande, c’est un jour comme un autre. Et cette année, comme cet été, j’ai été surprise par l’incroyable douceur pour un mois de novembre. Un temps sec, nuageux, juste quelques gouttes le samedi après-midi mais d’incroyables jeux de lumières dont l’Irlande seule a le secret. Un vent un peu capricieux (il est inutile de se coiffer à Dublin, Zephir se charge en permanence de la chose). Bref, ce fut très propice à la déambulation : quasiment 30 kms à pied assortis d’un petit tour en DART vers la côte sud pour aller à Bray et Killiney. Au retour se retrouver entourée de gens en vert, vieux ou jeunes, hommes comme femmes. Seul ou en famille. Jour de match de rugby : Îles Fidji-Irlande ! Le conducteur du train pas loin de devenir fou. « Hey folks, there is another train in four minutes for the match ! » 😁

Je n’avais pas prévu un programme très précis, juste des jokers en cas de mauvais temps. Mais finalement j’ai fait les jokers comme mes idées initiales. Dublin est une capitale reposante ! Rien à voir avec Londres et encore moins Paris avec ses habitants speeds. Pas de bousculades à Dublin. Les Irlandais sont très polis et relax d’une manière générale. Le retour en avion a été une baffe : sans déconner les frenchies, vous n’êtes pas obligés de bousculer tout le monde pour être les 1ers à embarquer, l’avion ne partira pas sans vous. J’ai entendu une Irlandaise dire à son gamin, une fois arrivé à Paris, devant ces gens dans le speed dès que la porte de l’avion s’est ouverte : « They are french. » Super image de marque. 😂 J’ai toujours honte.

Voici quelques photos que j’ai envie de partager (mais c’est aussi pour me souvenir précisément de cette petite virée très ressourçante, sans problèmes énergétiques dont on nous plombe le cerveau en France que je mets tout cela par écrit).

L’autre magnifique parc dublinois en plein centre-ville :

Je vous présente l’Irlande
Merrion Square Park
Dublin, du côté de Grand Canal
Un petit air de Pays-Bas

Visite du Little Museum of Dublin. Visite guidée mais vous pouvez également, ensuite, poursuivre la visite librement. 10€ l’entrée et ce fut rigolo de croiser 2 Français qui travaillent là. Une petite invasion !😁

La dernière pièce est consacrée aux gamins des faubourgs de Dublin les plus célèbres au monde : U2, of course !

Direction la petite station balnéaire de Bray, à l’extrémité sud du DART. A peu près à 45 min de Dublin. Avec la Leap Card, ça coûte 2€ . Et regardez-moi un petit extrait de la vue qui vous accompagne en route !🤩

Un grand bol d’iode et j’ai passé la matinée à admirer les jeux de lumières. Il y a une jolie balade à faire sur la colline, on peut rejoindre la plage de Greystones paraît-il. Je me suis contenté de suivre la route goudronnée devenue piétonne jusqu’à où je pouvais aller. Un éboulement de terrain empêche d’aller plus loin par cette voie, mais la vue était magnifique.

A Dublin, en guise de quasi-voisin, j’ai eu la chance d’avoir le papa de Dracula ! Ma galère quand j’ai réservé mon trip, a été de trouver un hébergement accessible à mon portefeuille. Les prix ont beaucoup augmenté depuis janvier 2022. Autant j’ai trouvé facilement pour cet été. Autant j’ai dû fouiller le net de manière approfondie cette fois . Et j’ai vraiment eu de la chance de tomber sur une vraie belle promo du Buswells Hôtel, moins cher que n’importe quel hébergement banal . C’est un hôtel dans une vieille bâtisse pleine de charme, près du musée archéologique, juste derrière le Dail, le Parlement irlandais). Je me suis donc logée dans quasiment un hôtel de luxe, pour un prix correct vu le standing. Une très belle chambre, avec vue sur la rue (et pour une fois pas les poubelles ou la cour), un breakfast du tonnerre. Vraiment coup de bol. Il faut regarder leurs promos très tôt pour tomber sur une affaire. En souvenir je garde en mémoire leur chaleureux  » Welcome to osse ! »🥰 Tout le personnel a été aux petits oignons. Par contre soyez english speaking, they don’t speak french. Comme partout en Irlande. Et dans les pays anglophones en général.

En guise de lecture, j’avais pris ce roman américain format poche, qui se passe en Irlande, entre Sligo et Dublin, entre le XXIe siècle et 1921. Je ne pense pas vous faire une chronique dessus car c’est décevant, caricatural, genre romance historique. J’ai l’impression de lire Outlander version irlandaise.

Voilà, c’était juste un petit extrait d’une échappée belle très reposante. J’ai fait beaucoup d’autres choses à Dublin, comme retourner à la National Gallery, virée vers le château aussi, dénicher du street art. Prochain départ déjà programmé pour juillet. Eh oui, malheureusement il faut anticiper tant tout est cher dorénavant. Je ne peux que vous le conseiller si vous voulez visiter l’Irlande sans vous endetter ! Lol! Allez également faire un tour sur le blog et compte Instagram « Raconte-moi l’Irlande » https://raconte-moi-l-irlande.com/, d’Aurélie, une Française pleine de bonnes idées qui vit en Irlande depuis 20 ans. Elle a également écrit quelques guides et histoires irlandaises en vente à titre d’auteur sur Amazon.

A bientôt l’Irlande !
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Je ne suis pas là, je suis par là !

Dublin, juillet 2022

Eh oui, petit come back à Dublin le temps d’un long week-end.

J’ai terminé La surface de l’eau de Neil Hegarty la semaine dernière mais je ne pense pas le chroniquer car je n’ai pas été emballée. Je suis actuellement plongé dans les mémoires de Bono, Surrender. Je me régale avec ce pavé de presque 700 pages. Emballée dès les 200 premières ! Je lis en parallèle Poids plume de Mike Kitson et j’ai un avis très mitigé, notamment par rapport à la traduction !!! Désolée mais une Gitane n’est pas une Rom. C’est juste un vrai délire dans ce bouquin où un coup la petite héroïne est gitane et la page d’après rom….!!!☹ Je n’aime pas non plus le vocabulaire choisi. J’ai envie de lire la VO pour me faire une idée plus précise. A suivre.

A bientôt pour de nouvelles aventures irlandaises et livresques !☘

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Le magicien – Colm Toibin

Traduit par Anna Gibson

Je n’ai pas lu beaucoup de roman de Colm Toibin, peut-être 4 au total, dont celui qui l’a rendu célèbre en France, le fameux Brooklyn. Sans doute plus accessible, plus facile à lire que Le testament de Marie. Alors, quand j’ai vu Le magicien, pavé de 601 pages, ce n’est pas sur celui-ci que je comptais jeter mon dévolu en premier pour la rentrée littéraire. Sans parler du prix : 26€ !!! 😱 De quoi partir en courant. Mais finalement, j’ai eu beaucoup de chance en faisant marcher le réseau de l’occasion (le prix unique du livre en France frise avec l’hypocrisie) : j’ai acheté un exemplaire totalement neuf pour 10€. Avec un remords pour la rémunération des auteurs etc. Mais bon, c’est juste l’éditeur qui déconne à fond. Donc finalement, pas question que le lecteur soit la poule aux oeufs d’or, surtout quand il s’agit d’un grand éditeur (Grasset, pour ne pas le nommer). Comme je ne fais pas partie de la crème qui reçoit des montagnes de livres en service presse… même pour la littérature irlandaise. Je ne démarche pas non plus, je n’ai pas ce culot. 😅 Bref, obligée de trouver un système D pour lire de la littérature irlandaise parce que je ne m’appelle ni Pigeon, ni Crésus et encore moins Mouton…

Et je ne le regrette pas mon système D car ce roman est un vrai coup de coeur, une nouvelle lecture marquante de mon année 2022. J’ai dévoré ce livre passionnant de bout en bout, sans temps mort, sans ennui.

Colm Toibin entreprend ici la biographie de l’auteur allemand Thomas Mann. Il avait fait la même chose pour Henry James, avec Le maître, livre qui dort sur mes étagères depuis sa sortie en poche en 2008. Shame on me ! – mais après la lecture du Magicien, autant vous dire que je vais l’en sortir bientôt.

L’auteur choisi de montrer l’auteur sous toutes ses facettes, de le faire descendre du piedestal presque mythique sur lequel il est perché dans l’esprit du lecteur. Le Grand Ecrivain, le Prix Nobel de Littérature. Il n’en est pas moins humain. J’avoue qu’au début, je me demandais si Colm Toibin en voulait à Thomas Mann pour dresser le portrait d’un homme aussi peu sympathique. Très collet monté, hautain, sûr de sa valeur, condescendant presque. Et frustré par des pulsions non assouvies.

C’est une narration chronologique, qui commence à Lubeck en 1891 et se termine dans ce même lieu, dans les années 1950, où l’écrivain malade revient avant de mourir. Thomas grandit dans un coin d’Allemagne à l’esprit étriqué, Julia, sa mère est brésilienne. Elle épouse à 17 ans le sénateur Mann. Ce mariage fait jaser les esprits de l’Eglise réformée… Elle a 5 enfants, dont 2 deviendront écrivains, des écrivains diamétralement opposés : Heinrich (qui tient de l’excentricité de sa mère) et Thomas (plutôt de son père). Prémisses d’une future famille pas comme les autres ? Heinrich est un rêveur idéaliste et rebelle ; Thomas un conservateur droit dans ses bottes. La famille que va fonder Thomas est un peu à cette image. Il épouse une femme riche. C’est bien pratique car il a été infoutu de tenir un boulot, comme le commun des mortels. Faut dire qu’une entreprise d’assurance incendie n’a rien de palplitant !! Il s’y ennuie et c’est là qu’il commence à composer des poèmes, d’écrire une nouvelle, d’avoir des ambitions littéraires. Il finit par se faire virer. Mais il écrit Les Buddenbrook. Thomas a une haute idée de la nation allemande. Il est très partriote. Il déteste la France. Il épouse Katia Pringsheim au début du XXe siècle, issue d’une famille juive non pratiquante. Ils partent à Munich . De leur union naîtra plusieurs enfants, dont les « presque » jumeaux, Erika et Klauss, leurs aînés. La famille est riche, vit très confortablement pendant que la vie devient plus compliquée pour la plupart de leurs compatriotes. On connaît la suite de l’Histoire…

Colm Toibin s’attache à décrire le fond historique et social avec minutie. Mais aussi, il perce à jour les frustrations de l’écrivain – l’homosexuel qui ne parvient pas à s’assumer comme tel – et comment cet ensemble a influencé son oeuvre. On comprend la raideur de Thomas par l’empreinte qu’a eu sur lui Lusbeck. (Pourtant, son frère Heinrich est totalement différent. ) Ses enfants aînés sont également totalement l’inverse de lui : ce sont des contestataires de l’ordre établi, des rebelles des sans-limites qui font les quatre cents coups. Thomas est indifférent à ce qui se passe, la dangereuse montée du national-socialisme. Il pense que tout va se calmer. La révolte de Munich va commencer à lui ouvrir les yeux, à l’ébranler. La famille est obligée de fuir. Le début d’une longue pérégrination forcée qui va commencer avant la Seconde guerre mondiale. Jusqu’à la mort de l’écrivain, chassé des Etats-Unis en pleine guerre froide.

Colm Toibin montre au départ un homme figé, qui ne veut pas prendre parti par des écrits politiques, de peur que cela nuise à sa réputation et à son oeuvre. Bien qu’il pense le plus grand mal des nazis. C’est contraint et forcé, poussé par les autres qu’il commence à prendre parti, alors qu’il a quitté l’Allemagne. Il est rattrapé par l’Histoire malgré lui. Réfugié aux États-unis, connu, Prix Nobel de littérature, le pouvoir en place lui demande des discours. Allemand, il est mal vu par les citoyens américains qui mettent tous les Allemands dans le même sac : c’est à cause d’eux que les États-unis vont devoir s’engager dans la guerre. Il est condamné dans son propre pays. Il se retrouve pris en étau, même après la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec la montée de la guerre froide et le démantèlement de l’Allemagne.

Si au début du roman, Thomas Mann n’est pas très sympathique, on referme le livre avec le souvenir d’un homme émouvant, épris de beauté et seul.

C’est une oeuvre dense mais passionnante, qui se lit très facilement. On en sort aussi plus instruit.

Le roman est en lice pour le Prix Fémina Etranger. On croise fort les doigts pour ce coup de coeur que je vous conseille vivement !

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Dernière nuit à Soho – Fiona Mozley

Traduit par Laetitia Devaux

Voilà un roman anglais qui déménage, si on peut dire ! Hot Stew est le titre original. Vous reprendrez bien un peu de piment ?

Precious et Tabita habitent Soho, vous voyez le quartier ? N’importe qui parti en vadrouille à Londres est tombé un jour sur ce quartier populaire, avec des enseignes qui piquent les yeux. Rappelez-vous, dans les années 90, il y avait même à Paris, un magasin de ce nom qui vendait des trucs un peu limite… Soho est ce que Pigalle est (était ?) à Paris. Seulement voilà qu’une riche pimbêche de 25 ans a des vues sur Soho. Comme partout en Europe, les centres-villes populeux s’embourgeoise avec des opérations immobilières calculées pour attirer les « bobos » et les « bling-bling » . Nettoyage, destruction, mise au rebut (je trouve que c’est carrément ça) de la population qui ne peut plus payer.

Fiona Mozley choisit de raconter la vie d’un immeuble à Soho, quasiment de la cave au grenier, avant que tout ne vole en poussière. Precious est une prostituée indépendante, dans une sorte de maison close, sans maquerelle qui chapote les filles. Elle vit dans un appartement sous les combles, avec son amie Tabita, juste au-dessus de son lieu de travail. Elle se sent en sécurité, ce n’est pas du tout comme si elle tapinait dehors, sous l’emprise d’un proxénète. C’est un choix qu’elle a fait. Du moins c’est ce qu’elle dit. Avant elle travaillait comme esthéticienne. En tout cas, elle a du caractère, tout comme Tabita et les autres travailleuses du sexe. Alors le jour où la pimbêche a dans la tête de les expulser en faisant grimper les loyers et puis raser ce vieil immeuble branquignole, autant vous dire que les filles retroussent leurs manches pour une manif haute en couleurs et mots piquants !

Nous croisons une foule de personnages, dont des SDF, qui vivent « underground ». Ils vont souvent par deux (les personnages) comme des couples (c’est la remarque que je me suis faite pendant la lecture sans vraiment trouver d’explication). Tous ont en commun d’avoir été écorché par la vie, de diffentes façons. Même l’affreuse Agatha, fille de truand… C’est vraiment la pire.

Il se passe aussi des choses étranges, un peu irréelles, voire même complètement, qui m’ont interloquée. Il n’y a pas d’explication claire à la disparition de la SDF Cheryl, dont une policière pense qu’elle a été enlevée par un réseau de trafic sexuel, ou qu’elle est morte. Nous, lecteur, savons ce qui lui est arrivée. Puis elle réapparaît. Et puis c’est tout.

Il y a de vraies surprises dans ce roman, jusqu’au bout !

C’est une histoire dense, avec une foule de personnages que la narration croise, qui parfois m’a laissée sur le trottoir, mais m’a souvent fait sourire et également émue. Une belle fresque sociale sur le Soho d’aujourd’hui, symbole des quartiers populaires en lutte pour garder leur âme.

J’avais adoré Elmet, le premier roman de l’autrice. J’ai beaucoup aimé celui-ci aussi, mais peut-être un petit peu en-deçà du premier. Une chose est sûre : je penserai à ce roman la prochaine fois que je mettrai les pieds à Soho. 🤗

Dernière petite remarque : un minuscule détail de traduction qui m’a amusée : une mouette en train de finir « pâté des Cornouailles« . Je vois tout à fait le mot VO : Cornish pasty, fameuse spécialité de Cornouaille, qui est en réalité pas du tout un pâté mais un friand… Je peux vous en raconter un rayon sur les Cornish pasties, dans toutes leurs déclinaisons (à la chair à saucisse, à la confiture….) mais bon on va pas en faire un cake…😂

En sus, une petite photo de Londres, il y a 15 jours. J’adore cette ville tellement vivante et variée.

Oxford Street

Ma prochaine chronique sera sur le dernier roman de Colm Toibin, Le magicien, une bonne pavasse de 600 pages qui se dévore ! Il me reste 200 pages. 2 autres Irlandais ont rejoint ma Pile à Lire : La surface de l’eau de Neil Hegarty que j’ai écouté au CCI et Actrice d’Anne Enright. Il y a également un Sam Millar jeunesse sorti depuis le mois d’août : Black’s Creek. Il me le faut !!!

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Neige sur Ballyglass House – John Banville

Traduit par Michèle Albaret-Maatsch

Grand bonheur de voir la parution d’un nouveau roman noir de John Banville, dont j’ai lu tous ceux de la série « Docteur Quirke », qu’il a écrit sous le pseudonyme non dissimulé de Benjamin Black. J’étais donc surprise de voir un roman noir sous son vrai nom de plume.  J’ignore s’il a abandonné la stratégie de séparer son côté écrivain de polar d’écrivain de roman définitivement mais ce n’est pas un subterfuge éditorial. Je voudrais en revanche savoir pourquoi. Je n’ai pas trouvé la réponse à ce jour.

Comme toujours avec John Banville,  écrivain de roman noir, on est dans l’Irlande des années 50. L’histoire se déroule précisément entre l’été 1947, l’hiver 1957 essentiellement et se clôture brièvement à l’été 1967. 20 ans. Et l’obesssion du 7. Je me suis également interrogée.

L’inspector detective Saint John Strafford est dépêché par un temps neigeux et glacial jamais vu depuis longtemps, dans le manoir du colonel Osborne, dans un coin paumé du Wexford. Un prêtre, père Tom Lawless, a été retrouvé mort dans la bibliothèque.  On pense tout de suite à Un cadavre dans la bibliothèque d’Agatha Christie. Il n’y a pas grand chose à dire de plus à ce sujet, si ce n’est qu’on débute avec un cadavre – dans une bibliothèque – et que l’histoire voudrait qu’on cherche le meurtrier. C’est ce qu’a bien l’intention de faire Strafford. Vivent au manoir, le colonel en retraite,  sa 2e épouse Sylvia, sa fille Lettice, son fils Dominic, en visite, étudiant en médecine à Trinity. La cuisinière, Mme Duffy. Un palfrenier marginal Fonsey, occupe une caravane. Il y a un pub qui est aussi un hôtel où Strafford a loué une chambre.

Comme Stafford, les Obsorne sont protestants. C’est assez étrange qu’un prêtre catholique soit retrouvé chez eux. Mais on apprend que le prêtre était un ami de la famille. Soit disant un amoureux des chevaux…

Nous savons qu’en plus d’avoir été égorgé, Lawless a été émasculé. Bien évidemment, les autorités ne diront pas l’entière vérité. Pensez donc ! Strafford interroge les différents personnages. Mais on ne peut pas dire qu’il mène vraiment une enquête. Il est dérangé par cette impression de théâtre en carton-pâte. Tout lui paraît artificiel, jusqu’aux vêtements du colonel. C’est un peu comme si les personnages étaient sortis d’un roman. C’est plutôt l’adjoint de Strafford, Ambrose Jenkins qui s’occupe en réalité de l’enquête, jusqu’au moment où…. il disparaît !

On retrouve l’ironie mordante de John Banville, son humour dévastateur. Un roman noir plein de subtilités en dépit d’une apparente simplicité. Et un bon coup de griffe à l’église et ses représentants. Un roman d’ambiance, des personnages bien évidemment pas aussi lisses qu’ils voudraient le laisser croire.

Je me suis beaucoup amusée, j’ai jubilé de voir de brèves allusions au docteur Quirke, me demandant s’il allait entrer en scène. Il était parti en lune de miel. Je ne sais plus vraiment où je l’ai laissé la dernière fois, mais des petites allusions à la fameuse série que seuls les vrais amateurs de littérature irlandaise auront lue, était tout à fait plaisante ! On retrouve également, en arrière plan, le Detective Chief Superintendant Hackett…

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