Traduit par Michel Pagel
4e de couverture : » En 2023, le taux de chômage aux Etats-Unis a explosé, la crise économique bat son plein, les conflits pour l’accès à l’eau potable se multiplient, le gouvernement ne peut plus rien faire face aux gangs de tous bords. Et pourtant, pour ceux qui ont encore un travail et un toit, l’apocalypse à venir n’est qu’une menace diffuse. La crise va sûrement passer, les choses vont s’arranger, la vie va reprendre ses droits ? Jasper ne fait pas partie de ceux qui connaissent encore ce confort. Il migre de ville en ville avec sa « tribu », des jeunes issus de la classe moyenne qui n’ont jamais réussi à s’insérer dans une société devenue impénétrable. Jasper est un romantique, et dans ce monde qui refuse de lui donner une place, il s’est fixé un objectif : trouver l’âme soeur, connaître l’amour avant que tout ne s’écroule. Pendant ce temps, une nouvelle drogue fait fureur : le Dr Bonheur, censée rendre les gens heureux… Serait-ce l’ultime solution en attendant la fin du monde ? »
Autant dire tout de suite que la quatrième de couverture est mieux écrite que ce livre ! Ce n’est pas problématique de la révéler ni de la lire dans son entier. Je m’attendais à voir les effets d’une crise économique traitée avec des tenants et des aboutissants. On attend une intrigue, mais même au bout de 150 pages, elle est toujours absente. On attend une analyse du monde dans lequel vit Jasper : il n’y en pas aucune ! C’est juste un catalogue glauque, avec des virus artificiels, des gens qui meurent, des gens qui se battent, des « Saute-sauteurs » (sic!), des gens qu’on déporte (mais aucune explication sur tout ça).
Un texte que j’ai jugé mal écrit : les gros mots, voire les obscénités, ça va un peu, ça peut parfois se justifier, mais à longueur de lignes, on commence à se poser des questions… Du remplissage de pages (366 !), voilà ce qui peut résumer ce livre. Je déplore d’autant plus le manque de recherche dans l’écriture, les vulgarités, que le genre de la dystopie est très prisé par les jeunes lecteurs. On ne voit pas bien ce que cette lecture va leur apporter. Jasper tombe amoureux toutes les trente pages et quand il ne le fait pas, il a des considérations tout à fait essentielles dans la vie…. :
Voici quelques extraits :
Voici aussi quelques vulgarités (il n’y a pas de raisons que je vous épargne ça !) :
« … Ca s’est bien passé au boulot ?
– C’était à chier. » (p.16)
« Et c’est quoi, ton plan ? C’est quoi notre putain de stratégie commerciale ? » (p. 21)
« Fais voir tes nibards, chérie ! a crié un Noir émacié aux dents pourries.
Ange lui a fait un doigt d’honneur sans se retourner.
– Hé, a lancé Jeannie pendant que la bagnole s’éloignait, comment tu sais que c’est tes nibards qu’il voulait voir ? C’est peut-être à moi qu’il parlait.
Ange a pivoté vers nous, soulevé son T-Shirt et agité ses seins. Je ne les avais encore jamais vus : ils étaient assez petits mais fabuleux, comme toute sa personne. J’ai regretté de les voir disparaître sous le vêtement avant qu’elle ne se retourne.
– Il pouvait très bien te parler à toi, ai-je assuré à Jeannie. Ils sont super tes nibards.
– Ta gueule, a lancé Colin, tandis que l’intéressée éclatait de rire.
– Non, vraiment, ai-je persisté, ils sont magnifiques. Gros, fermes, de vraies noix de coco italiennes. » (p.22)
Franchement, super intéressant comme propos ! Bref, ça dépasse largement les bornes de l’admissible….
Et puis, voir citer les biscuits Oreo deux fois en moins de cinquante pages, ça vous faire reposer ce livre commercial, que je ne peux pas appeler roman.
J’avoue : je n’ai pas terminé la lecture. Il faut dire que les Oreo ça fait grossir, je ne voulais pas terminer avec 10 kilos de plus…
Je remercie néanmoins les Editions du Fleuve pour l’envoi.