Traduit par France Camus-Pichon
4e de couverture : « Pour Henry Perowne – neurochirurgien réputé, mari heureux, père comblé d’un musicien de blues et d’une poétesse – ce devrait être un samedi comme les autres. Pas question d’aller défiler contre la guerre en Irak. Plutôt goûter les plaisirs de la vie. Et pourtant… Un banal accrochage et voilà la violence qui surgit dans son existence protégée. Henry aura beau tenter de reprendre le fil de sa journée, ses vieux démons et le chaos du monde le rattraperont sans cesse durant ces vingt-quatre heures, au terme desquelles plus rien ne sera jamais comme avant. Tout en faisant diaboliquement monter le suspense, McEwan entrelace évènements planétaires et privés avec une telle virtuosité que cet étrange samedi devient la métaphore de toutes nos vies fragiles d’Occidentaux pris dans la tourmente de ce début de siècle. Et cette réflexion profonde sur le hasard et le destin, les pouvoirs respectifs de la science et de l’art, la quête d’un sens qui résisterait à la mort nous montre une fois de plus, après Expiation, un romancier parvenu à la plénitude de son art. «
Le récit des 24h d’un homme ordinaire, heureux, mais se croyant un peu trop à l’abri des vicissitudes du monde, à cause de sa situation sociale aisée. Jusqu’au jour où, pour une broutille, la violence gratuite se déchaîne et retourne sa vie et sa vision des choses.
Le rythme de ce récit 375 pages suit le rythme de la vie, d’abord très tranquille (trop tranquille!) d’Henry Perowne pendant la première moitié du roman. Une petite alerte toutefois, au réveil. Puis, à partir de l' »incident », tout s’accélère. Le suspens monte en flèche, jusqu’au dénouement final, les événements extérieurs téléscopent la vie d’Henry. Du grand art narratif.
J’ai beaucoup aimé, comme tous ceux que j’ai lu précédemment de McEwan. Un livre qui se lit en prenant son temps. L’inverse d’un thriller. Ou plutôt un thriller à la McEwan dont lui seul a le secret.