Traduit par Max Stadler et Lucile Clauss
4e de couverture : « Île de Gotland. Une vingtaine d’étudiants s’affairent sur un site archéologique. Lorsque l’une d’entre eux, Martina Flochten, est retrouvée morte. Un meurtre rituel ? L’inspecteur Anders Knutas enquête. Mais il est vite confronté à des questions insolubles. Pourquoi ces marques sur le corps de Martina ? Pourquoi l’a-t-on pendue à un arbre ? D’autant que d’autres actes monstrueux viennent s’ajouter au meurtre : poneys et chevaux sont découverts décapités. Rien ne semble logique dans cette affaire. Knutas doit jongler entre les fausses pistes tandis que d’autres cadavres sont mis au jour. »
Ce roman policier est assez différent des romans nordiques que j’ai lus jusqu’ici dans la mesure où il se concentre essentiellement sur l’intrigue : le suspense en est le moteur. L’environnement sociologique est relativement laissé de côté, mis à part quelques allusions. Mais ce n’est pas plus creusé que cela : si l’on apprend que « la Suède n’est plus la patrie des blondinets qui mangent du pain azyme et qui dansent en costume traditionnel » et que l’île de Gotland, où se déroule l’action, est sujette à la spéculation immobilière et au bétonnage pour y développer le tourisme, l’intrigue n’est que vaguement reliée à cela.
L’auteure intègre un soupçon de mythologie scandinave, des vols dans un musée archéologique, pour tenir le lecteur en haleine – ce qui n’est pas inintéressant – et multiplie les pistes. On entre facilement dans le jeu et une fois le roman commencé, on a du mal à le lâcher. D’autant que dès le début, même sans avoir lu la quatrième de couverture, on sent qu’il va arriver quelque chose à l’héroïne, Martina. La menace pèse sur elle comme sur nous et de ce point de vue-là, c’est une belle réussite. La scène du crime n’est pas une grande ville nauséeuse, mais les environs d’un site archéologique où des étudiants travaillent.
La tension monte au fur et à mesure que les cadavres s’amoncèlent, la police se révélant inefficace, s’égarant sur de fausses pistes et ne s’inquiétant pas, comme le remarque un personnage, qu’on « bazarde des trésors historiques sur un marché lucratif et qu’ils disparaissent non seulement de Gotland, mais de la Suède en général ». Mais l’enquête est d’autant plus difficile que les premières victimes ne sont pas des humains mais des animaux…
Si j’ai passé un bon moment avec ce polar, j’avoue que j’ai trouvé la fin un peu surfaite parce que chaque piste lancée n’était pas assez creusée. Au final, on a donc l’impression que les idées ne sont pas assez reliée entre elles par des liens cohérents, ce qui est dommage car elles étaient bonnes. On a le sentiment qu’elles sont justes un prétexte pour essayer de terminer une histoire.
Un livre très agréable à lire, mais certainement pas inoubliable donc.