Tout d’abord, pas franchement évident de parler d’un tel classique, ô combien connu – mais qui cependant manquait jusqu’à présent à ma culture – sans dire des horreurs, des énormités, des contresens etc. Néanmoins, ce joli pavé de plus de 700 pages m’a engloutie pendant mes vacances et aussi beaucoup divertie.
Autant dire qu’il ne s’agit pas que d’une « bluette » entre une jeune fille de 18 ans employée comme gouvernante, et le maître des lieux, le fameux Mr Rochester. C’est surtout le combat d’une femme pour son indépendance et sa liberté. Jane est orpheline, maltraitée par sa tante et ses cousins. Parce qu’elle se rebiffe, on l’envoie dans une école rigoriste où elle finira par devenir enseignante avant de décider de quitter les lieux pour connaître le « monde ». Elle publie une annonce pour un emploi de gouvernante… La suite, tout le monde la connaît dans ses grands traits.
Dans ce roman Charlotte Brontë promène beaucoup son lecteur dans la campagne anglaise et son écriture évoque avec beaucoup de délicatesse la nature environnante. Mais le contrepoids, en quelque sorte, est néanmoins la touche « gothique » qui hante sa prose. Pour qui ne le saurait pas, il se passe de drôles de choses au manoir de Thornfield : des flammes surgissent, un visage qui n’a pas grand chose à envier à ce qui pourrait être un descendant de Dracula fait son apparition et vous tient en haleine pendant un certain temps, jusqu’à la résolution du mystère. Un zeste d’humour dans la description de la « chose » d’ailleurs !
Si j’ai trouvé Jane Eyre très « moderne » dans sa thématique sur l’indépendance féminine, j’avoue toutefois que, parfois, les longues imprécations à Dieu qui imprègnent entre autres ses monologues intérieurs mais aussi ses dialogues avec Rochester et puis Saint-John Rivers (parce qu’il n’y a pas que Rochester dans la vie !) m’ont un brin saoulée. Mais Charlotte Bontë étant fille de pasteur, on comprend que son roman soit teinté de protestantisme anglican… Par ailleurs, j’ai trouvé certaines coïncidences un peu trop « énormes » pour être tout à fait crédibles.
Mais ce sont bien les deux seuls reproches que je peux faire à ce roman, parce que le reste est vraiment génial.
Depuis que j’ai écrit cette chronique, j’ai eu la chance de visiter la maison et le village de la famille Brontë en Angleterre. J’espère arriver à en faire un mini-reportage.
J’ai lu ce roman lorsque j’avais dix-sept ans, il fut un de mes plus énormes coups de coeur littéraires.
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Moi c’est les Hauts de Hurlevent que j’ai lu vers 15 ans et qui m’a marquée mais celui-ci je ne l’avais pas lu. Il n’y a pas d’âge pour découvrir les pépites ! 🙂
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C’est clair ! Moi c’est Orgueil et Préjugés que j’ai enfin lu cet été, pour mon plus grand bonheur ^^
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