4e de couverture : « Un tueur en série sème la terreur à Londres. Parce que sa première victime a été retrouvée dans Wolf Street (rue du Loup), parce qu’il laisse une morsure sur le ventre des femmes qu’il assassine, la presse l’a baptisé le Loup-Garou. Désemparée, la police londonienne fait appel à l’inspecteur John Rebus en qui elle voit, depuis l’affaire de L’Etrangleur d’Edimbourg, un expert ès tueurs en série. L’Ecossais plonge alors dans l’univers de la métropole, avec ses métros bondés et -ses quartiers dangereux. Fidèle à lui-même, Rebus ne se fait pas que des amis dans la police londonienne et manque d’ -renvoyé à Édimbourg. Quand une jeune et séduisante psychologue propose de réaliser un profil du tueur, l’occasion est trop belle pour qu’il la refuse. Toujours adepte des méthodes peu orthodoxes il cherche encore à provoquer l’assassin. Celui-ci néanmoins garder une longueur d’avance sur la police: Meurtre après meurtre, le Loup-Garou, rattrapé par sa folie, sombre peu à peu dans une spirale destructrice qui menace d’emporter Rebus et sa jolie – mais pas si innocente – psychologue… «
Je passe sur la traduction du titre en français un rien bêtifiante (le genre de détail qui fait qu’on se priverait d’un petit bijou si l’on s’en tenait au titre) car Tooth & Nail est sans doute le plus hilarant « Rebus » que j’ai lu jusqu’à présent
Notre inspecteur écossais est envoyé à Londres chez les rosbeefs Anglais qui sont à la hauteur de leur réputation pour l’accueil réservé à tout ce qui ressemble à un Ecossais, un Irlandais, ou tout ce qui ne ressemble pas à un rosbeef Anglais de toute façon. C’est du moins l’expérience de Rebus : » Londres était très raciste, surtout dans les quartiers sud-est. Un basané qui s’aventure dans certaines cités est sûr d’en ressortir émasculé. Rebus en avait fait personnellement l’expérience, en affrontant la xénophobie de Lamb » : Lamb, c’est la caricature du sale flic qui va l’enquiquiner tout au long de son séjour à Londres, juste comme ça, parce qu’il n’est pas Anglais, que c’est l’homme du Nord. Heureusement que l’inspecteur George Flight est un peu plus sympathique et qu’il formera avec Rebus une paire de flics originale, même si l’Ecossais dépasse parfois les bornes,comme à son habitude, manque plus d’une fois d’être viré de l’enquête et renvoyé à Edimbourg. Mais pour survivre dans cette jungle sans tuer quelques rosbeefs Anglais, Rebus a une formule secrète : « TAJT ! » Hé, hé !
En plus, il y a le problème de l’accent où chacun en rajoute pour faire croire qu’ils ne se comprennent pas entre Anglais et Ecossais (et ça j’ai pu remarquer moi-même le plaisir que les Ecossais ont à dire qu’ils ne comprennent pas les Anglais !)
Dans ce polar, un vrai suspens avec un crime de psychopathe (par moment je me suis mis à penser à Jack l’Eventreur, celui qui sème la terreur dans la ville, même si là ce ne sont pas des prostituées les victimes).
Et puis Rebus a beau détester les rosbeefs Anglais, il trouve l’amour à Londres en la personne d’une Canadienne d’origine… écossaise…
Ian Rankin dresse un portrait de Londres loin des cartes postales et des images d’Epinal. Le hasard a fait que j’étais en train de lire ce polar lorsque les émeutes ont débuté dans la capitale britannique. Je me suis dit que la réalité dépassait parfois la fiction, que les effets, aussi répréhensibles soient-ils, ont toujours une cause, que rien n’est vraiment gratuit :
« Un pauvre innocent s’était fait tabasser pour s’être aventuré dans une cité où il avait demandé son chemin. Son crime ? Etre noir et avoir mis les pieds dans un quartier blanc ».
Du très bon Rankin.
Les enquêtes de l’inspecteur John Rebus
- L’étrangleur d’Edimbourg (lu)
- Le fond de l’enfer (lu)
- Rebus et le loup-garou de Londres (lu)
- Piège pour un élu
- Le Carnet noir
- Causes mortelles
- Ainsi saigne-t-il
- L’Ombre du tueur
- Le Jardin des pendus
- La Mort dans l’âme
- Du fond des ténèbres
- La colline des chagrins
- Une dernière chance pour Rebus
- Cicatrices
- Fleshmarket Close
- L’appel des morts
- Exit Music