Un homme sur la plage

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Traduit par Sophie Foltz

4e de couverture : « Une femme, dans une maison isolée, à la sortie d’un village, au bord de la mer, en Irlande.
Il y a comme une magie du roman irlandais, qui place les êtres au cœur de tensions extrêmes.
Dans ce pays, chaque élément réclame sa part aux vivants : les exigences de la politique, du paysage, de l’amour, de tout ce qui, au terme du récit, prendra le nom de destin.
Chacun des personnages de ce livre paraît précieux, fragile.
Son héroïne, Helen, femme mélancolique, son fils, Jack, proche des milieux politiques extrémistes, ce jeune Damian, faune étrange qui ne semble que passer.
L’Anglais enfin, original défiguré par la vie et qui retape les gares désaffectées.
Avec Un homme sur la plage, Jennifer Johnston nous offre une violente romance. »

Helen Cuffe est une femme blessée par la vie : son mari, Dan, a été assassiné des années plus tôt, en 1975, à Derry. Enseignant en mathématiques, il était parti rendre visite à l’un de ses élèves, dont le père était inspecteur à la Royal Ulster Constabulary (RUC), les forces de police d’Irlande du Nord. On lui a tiré dessus par erreur sur la personne, c’était l’inspecteur qui était visé. Depuis, Helen s’est retirée dans un village perdu du Donegal où elle peint. Son fils, Jack, qui était enfant quand son père a été assassiné, lui rend visite de temps à autre. C’est un garçon ombrageux et secret (et pour cause, il appartient aux « Provo », branche de l’IRA extrêmiste) et ses fréquentations ne sont donc pas des meilleures.
Dans ce même village s’est installé un Anglais, Roger, que la vie n’a pas épargné non plus : blessé pendant la Seconde Guerre mondiale, estropié (borgne et manchot, rien que ça…). Sa seule passion est maintenant de redonner vie à la gare du village et à remettre en marche son aiguillage. Tous les habitants le prennent pour un original, voire un cinglé… Damien, un jeune Irlandais l’aide à retaper la gare et ils s’entendent à merveille.

On le devine, Helen et Roger sont faits pour se rencontrer. C’est évidemment ce qui va se passer. Les deux estropiés vont reprendre goût à la vie, dans les magnifiques paysages du Donegal, qui devient leur Paradis. Seulement d’autres à l’esprit étriqué, en ont décidé autrement…

Je viens juste de refermer ce roman et ouch,  quelle fin !
Pourtant, depuis le début on se doute qu’il va y avoir un drame… Ca monte en pression doucement, mais sûrement. Mais Jennifer Johnston, qui semble écrire un roman convenu renverse la tendance à la toute fin du livre. Elle y dénonce avec force la violence gratuite et le gâchis humain. Une folie irlandaise qui n’a plus lieu d’être. Le roman a été écrit en 1991.
J’apprécie le charme désuet qu’elle distille dans ce roman, qui contraste avec la violence du drame et rend l’histoire encore plus poignante. Une belle lecture.
J’ai découvert l’écriture de Jennifer Johnston il y a des années avec Petite musique des adieux qui m’avait déjà beaucoup plu. Une grande dame de la littérature irlandaise, c’est certain.

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
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