Traduit par Catherine Eyjolfsson
4e de couverture : « Elle porte le nom d’une fleur, mais Lilla n’a jamais eu le temps d’éclore. Elle a grandi dans l’indifférence de ses parents, trop occupés à soigner les enfants des autres. Lorsque son grand amour réapparaît des années plus tard à Reykjavik, Li décide de commencer à vivre. De remuer la terre souillée de ses souvenirs, depuis les nuits passées avec son frère dans le grenier, ses conversations avec une amie imaginaire, à son mariage raté, pour faire enfin pousser le bonheur. Mais les fjords glacés ne murmurent-t-ils pas que les chagrins d’amour se transmettent de génération en génération? »
Un roman islandais tout mince en volume et pourtant tellement touffu qu’il est difficile d’en parler et de le résumer ! Une écriture d’une beauté à couper le souffle, dans la lignée de celle d‘Entre ciel et terre de Jon Kallman Stefansson. Un concentré de poésie, qui fait voyager dans une atmosphère à la fois intimiste et irréelle. Un mélange de prose et de vers, de mots savamment recherchés, quitte à y glisser quelques touches d’argot au passage pour mieux attirer l’attention du lecteur (effet garanti).
Je me suis régalée avec ces 187 pages d’une histoire d’amour peu banale, caustique à souhait par endroits, un zeste masochiste. « On dit que les femmes se chargent de se choisir un mari, mais ce ne fut pas mon cas. Le père de mes filles s’était mis dans la tête de m’avoir et j’étais tellement à côté de mes pompes que je me laissais faire. »
Chaque femme, ancienne petite fille à tresses apprendra que « les tresses ne coul[en]t jamais et bourlingu[en]t comme des bouteilles à message par toutes les mers du monde jusqu’à ce qu’elles échou[en]t en Australie »….
La fin de l’histoire vous attaque au coeur, écraser des ombres peut vous envoyer dans l’au-delà…
Un très beau roman d’une qualité littéraire indéniable.