Festival America 2014

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Le Festival America qui se déroule tous les deux ans à Vincennes. J’y ai mis les pieds pour la première fois en 2014, curieuse. Je ne suis pas du tout une spécialiste en matière de romans américains et je n’en lis pas si souvent que ça, surtout depuis que j’ai découvert les Nordiques. Je connais davantage ce qu’on appelle désormais des classiques, comme Steinbeck, (que j’adore), Jack London, Faulkner etc. Dans ma Pile de la rentrée littéraire 2014, j’ai l’énorme pavé qu’est Le Fils de Philipp Meyer. C’est ce bouquin qui m’a décidé à aller au Festival, puisque son auteur est l’un des invités majeurs, aux côté de Joseph Boyden, (dont j’ai aussi le livre depuis un moment) et Richard Ford (même chose).

Le programme du festival était très chargé. Je n’y suis allée qu’une seule journée. J’ai sélectionné deux débats d’une heure trente chacun :

« L’histoire est un roman » qui réunissait Joseph Boyden, Gérard de Cortanze, Boris Fishman, Philippe Meyer et J. Courtney Sullivan

Ce premier débat n’était pas tout à fait à hauteur de mes attentes, un peu « bateau », mais néanmoins, les écrivains ont su le faire rebondir et capter l’attention. J’ai apprécié la dimension humaniste des interventions de Boyden, Meyer et la déclaration finale de Gérard de Cortanze sur la montée de l’intolérance en France. Il a d’ailleurs été chaleureusement applaudi.

J’ai été intriguée par Boris Fishman, écrivain américain d’origine biélorusse, j’ai aimé son humour pour comparer les USA, la France et les Russes dans leur manière de gérer leur Histoire et d’aller de l’avant. Les Américains foncent sans aucune retenue, les Russes reculent et les Français sont précautionneux. Il a mimé la chose, c’était tordant ! Ca m’a donné envie de découvrir son livre, Une vie d’emprunt.
Par contre, je ne pense pas lire un jour du J. Courtnay Sullivan : elle paraissait en retrait du débat. Un roman sur l’histoire du mariage, une idée qui lui est venue lors du débat sur le mariage homosexuel. Elle souhaite montrer qu’à travers le temps, le mariage a évolué. Mais j’avoue qu’un roman là-dessus n’est pas dans mes sujets de prédilection.

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J’ai regretté que deux écrivains (J. Courtnay Sullivan et Philipp Meyer) s’en aillent avant la fin du débat parce qu’ils devaient intervenir dans un autre qui chevauchait celui-ci : c’est moyen, niveau organisation.

Le deuxième débat, « De la violence en Amérique » m’a beaucoup plus enthousiasmée. Un plateau de choix qui réunissait Philipp Meyer, Donald Ray Pollock, Justin Saint Germain, Joyce Maynard et David Vann. J’avais décidé d’y assister en raison de la présence de Philipp Meyer. Mais j’ai découvert qu’il y avait aussi deux autres écrivains formidables : Donald Ray Pollock, dont je connaissais à peine le nom. Devenu écrivain sur le tard, après avoir travaillé 32 ans comme ouvrier dans une usine de pâte à papier, il n’est pas trop apprécié par les politiques dans son pays : il est pour la réglementation du port des armes à feu et il a démontré comment le gouvernement s’est débrouillé pour rendre la chose impossible.

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Lui et Philipp Meyer dialoguaient pour expliquer le pourquoi du mythe de la violence aux USA. Aux Etats-unis, on dit aux gens dès leur enfance qu’ils vivent dans un pays où tout est possible pour chacun d’entre eux, où tout le monde où l’on peut devenir astronaute, président, magistrat, médecin etc. Mais c’est faux (évidemment!). Selon eux, c’est la raison pour laquelle les gens qui échouent, par frustration, retournent en quelque sorte cette violence vers eux-mêmes par le biais de l’arme à feu tout puissante. L’image du mythe John Wayne n’est pas morte, parce que les gens baignent dedans dès leur prime enfance. Le mythe de la police qui est là pour protéger les citoyens est aussi un leurre. C’est du moins l’idée de David Vann chez qui tout est noir de chez noir et sans espoir : au moins lui, je sais que je ne lirai jamais ses livres : je n’aime pas le trop noir-sans-espoir !
J’ai découvert que le mentor de Justin Saint Germain (auteur de Son of Gun, autobiographique) n’est autre que Colm Toibin !
Enfin, l’intervention très enjouée de Joyce Maynard, qui parle français au point d’oublier qu’elle a une interprète, auteur très sympathique et accessible, m’a convaincue d’acheter L’homme de la montagne, tout simplement parce que je me demande ce qu’est la solution de son intrigue, sorte de Stand by me au féminin, qui l’a réveillée en pleine nuit ! L’animateur lui a réservé une question surprenante,  rien que pour elle (on se demande pourquoi) : « êtes-vous pour la peine de mort dans certains cas? » mais il n’a pas eu de réponse si ce n’est : « je suis une femme de gauche ». Et bing !

Festival Amercia ce n’est pas que des débats : c’est aussi des projections de film (le matin, j’ai pas pu), un salon du livre où il y avait foule et des libraires sympathiques, légèrement débordés mais toujours prêts à conseiller, des dédicaces d’écrivains jonglant avec les interventions un peu partout

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(oui mais il était à un débat avec Djian à ce moment-là)

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(la littérature indienne n’était pas en reste – ni Québécoise d’ailleurs)

Quelques belles voitures du côté de l’Hôtel de Ville,

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des tipis pour les petits

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des expos photos :

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(les chats les plus américains du monde!)

J’ai dû faire des choix car une journée n’est pas tout à fait assez. Une journée réussie toutefois, avec la perspective de nouvelles lectures potentielles. Mais pour l’instant dans mon sac au retour, juste le dernier roman de Joyce Maynard :

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Un beau voyage outre-Atlantique  le temps d’un week-end.
Le prochain rendez-vous est fixé à septembre 2016 !

A propos Maeve

Blogueuse littéraire depuis 2009, lectrice compulsive depuis l'âge de 6 ans ^_^ .
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